La parité homme-femme progresse trop lentement en Europe
En dépit des progrès enregistrés ces dernières années, les Européennes restent moins payées que les Européens, et sous-représentées dans les hautes fonctions politiques comme économiques, selon un rapport.
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Les femmes seront-elles, un jour, aussi bien payées que les hommes ? Peut-être, mais la route est encore longue. « L’Union européenne [UE] progresse vers l’égalité des genres à la vitesse d’un escargot » : tel est le constat dressé par l’Institut européen pour l’égalité entre les hommes et les femmes (EIGE), dans un rapport publié mardi 15 octobre. Selon ce dernier, sur une échelle de 1 à 100, l’indice d’égalité des genres en 2019 n’est que de 67,4 points pour l’ensemble de l’Union, soit 1,2 point de plus seulement qu’en 2015, et 5,4 points de plus qu’en 2005.
Pour construire cet indice, l’EIGE, institution liée à la Commission européenne, a mouliné une impressionnante quantité d’indicateurs dans chacun des 28 pays membres en matière d’emploi, de revenus, d’éducation, mais aussi de parité dans les postes de pouvoir (économique, politique), de temps consacré aux tâches domestiques et de santé. Dans chaque domaine, une note de 1 à 100 permet de mesurer les progrès réalisés ces dernières années par les Etats en termes d’égalité hommes-femmes, et de leur attribuer une note globale.
Sans surprise, les pays nordiques, en particulier la Suède (83,6 points) et le Danemark (77,5) sont en tête du classement, tandis que la Hongrie (51,9) et la Grèce (51,2) sont en queue de peloton. La France, elle, se situe au-dessus de la moyenne (74,6), devant le Royaume-Uni (72,2) et l’Allemagne (66,9). L’Italie est loin derrière (63), mais enregistre une remontée rapide (+ 13,8 points depuis 2005). Si, depuis quinze ans, la plupart des pays ont progressé, les changements restent lents, jugent les experts de l’EIGE. Voire inexistants dans quelques-uns, comme la Lituanie, dont la note stagne depuis 2005 (55,5).
En France, les femmes touchent en moyenne 18 % de moins
Le rapport fourmille d’informations permettant de mesurer le fossé séparant encore les Etats, pour des raisons autant liées à l’histoire qu’au système de prise en charge de la petite enfance, aux discriminations en entreprise et au manque de volonté politique. Ainsi, 72 % des enfants de moins de 3 ans bénéficient d’un système de garde formel au Danemark, contre 7 % seulement en République tchèque et moins de 1 % en Slovaquie, où la maternité est plus souvent synonyme de renoncement à l’emploi. « Partout, être mère continue d’entraver la carrière des femmes, surreprésentées dans l’emploi à temps partiel », résument les auteurs.
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