La marque Petit Bateau sanctuarise son usine historique de Troyes
L’imprimé est fleuri. Il servira à la confection de petites culottes. Depuis septembre, une nouvelle imprimante numérique tourne dans l’usine Petit Bateau située à Troyes (Aube). A l’allure de 120 à 130 mètres à l’heure, cette machine à jet d’encre dépose un motif sur un tricot de coton écru prétraité, avant la polymérisation. Sur un an, « elle devrait avoir imprimé 400 kilomètres de tricot », précise John Bredemestre, responsable des ateliers tricotage, teinture et impression, de cette filiale du groupe Yves Rocher.
Cet investissement – 600 000 euros, en y incluant la construction de l’atelier et la formation de trois spécialistes de la sérigraphie – relève d’un plan de modernisation de l’usine historique de la marque de mode enfantine ; sur deux ans, 2 millions d’euros seront investis dans de nouveaux équipements. Petit Bateau y réfléchissait depuis longtemps. Tout s’est accéléré au printemps, lors du déploiement du plan France Relance par le gouvernement pour soutenir la modernisation de l’industrie tricolore.
La société a obtenu un financement à hauteur de 900 000 euros. Le reste provient de ses fonds propres. Sans l’aide de l’Etat, cet achat aurait été « décalé », précise le directeur général de la marque, Guillaume Darrousez, quelques jours après l’inauguration officielle de cet équipement, le 4 octobre, en présence de François Baroin, maire LR de Troyes, et de Stéphane Rouvé, préfet de l’Aube.
« Il s’agit de maintenir l’emploi productif à Troyes »
Sous peu, le fabricant de mode enfantine devrait aussi se doter d’une table de coupe automatisée, pour réduire ses chutes, et de machines à coudre semi-automatiques. D’un montant de 3 millions d’euros, un deuxième investissement portera sur la « décarbonation de la teinture » pour laquelle la marque a obtenu 920 000 euros d’aides de l’Agence de la transition écologique Ademe et du plan France Relance. En 2022 et 2023, la marque, dont la devise est désormais « liberté, qualité, durabilité », se dotera de machines à teinture à meilleur rendement, moins énergivores et plus économes en eau.
L’enjeu est de taille dans cette région marquée par la disparition de l’usine Absorba, à la suite de la liquidation du groupe Kidiliz fin 2020. « Il s’agit de maintenir l’emploi productif à Troyes », explique Jean-Marc Guillemet, directeur des opérations de Petit Bateau. La filiale du groupe Yves Rocher, géant des produits cosmétiques, cherche ainsi à sortir d’une mauvaise passe. A la tête de 300 millions d’euros de chiffre d’affaires, déficitaire depuis « plusieurs exercices », selon son patron, Petit Bateau emploie 400 personnes à Troyes.
Il vous reste 55.59% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.