La laborieuse relève des représentants des salariés en entreprise

La laborieuse relève des représentants des salariés en entreprise

Alors que 70 % des comités sociaux et économiques (CSE) ont été ou vont être renouvelés cette année, la relève est difficile. « La quasi-totalité des représentants du personnel rencontrent des difficultés à attirer de nouvelles recrues », explique Marion Edern, directrice générale de Syndex, cabinet d’expertise pour les représentants des salariés.

« Le nombre de candidats s’amenuise au fil des ans et la question du renouvellement générationnel préoccupe les directions des relations sociales qui veulent des interlocuteurs motivés et formés, » reconnaît Maud Stéphan, déléguée générale de Réalités du dialogue social, une association qui réunit quatre cents membres (responsables syndicaux, dirigeants d’entreprise et représentants des pouvoirs publics).

S’agirait-il d’un désamour vis-à-vis de la représentation collective ? « Avant les ordonnances de 2017, les représentants étaient plutôt spécialisés : les délégués du personnel travaillaient sur des sujets du quotidien ; le comité d’entreprise (CE) sur des enjeux collectifs et, enfin, des spécialistes sur les thèmes de santé et sécurité via le comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT), explique Nicolas Cauchy, directeur général de Prometéa, organisme de formation pour les représentants du personnel. Maintenant, le degré d’exigence du mandat a augmenté. »

Les acteurs ont désormais plusieurs casquettes et une multitude de sujets, souvent larges et denses, à aborder. La charge mentale peut être lourde. De plus, ils ne sont pas toujours bien formés. « Les deux tiers des élus n’exercent pas leur droit à formation par manque de temps ou par méconnaissance de leurs droits », précise Nicolas Cauchy.

Enfin, l’élargissement des prérogatives n’a pas été suivi d’une hausse des moyens. Franck Bonot, DRH du constructeur de bateaux Dufour Yachts, a choisi, lors du renouvellement du CSE en mars 2023, d’accorder des heures supplémentaires aux membres de la commission santé, sécurité et conditions de travail. « Sur un chantier naval, les questions de sécurité sont fondamentales et il était important de donner à ces acteurs de la prévention, souvent proches du terrain, les moyens d’accomplir au mieux leur mission », justifie le DRH.

Un état d’esprit négatif

« La représentation du personnel souffre dun problème de méconnaissance – c’est pourquoi le thème du dialogue social devrait être inclus dans le parcours d’intégration des nouveaux embauchés – et également d’un manque de reconnaissance », analyse Maud Stéphan. C’est ce qu’a vécu Anne C. (qui a souhaité rester anonyme). Affiliée à l’Union nationale des syndicats autonomes (UNSA), elle a été secrétaire du CHSCT de son entreprise de conseil durant huit ans.

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LJD

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