La formation initiale, un renfort nécessaire pour les métiers pénuriques de l’industrie

La formation initiale, un renfort nécessaire pour les métiers pénuriques de l’industrie

« Dès qu’on dépose notre CV en fin de BTS, on a une quinzaine d’emplois qui nous veulent. » Les mots d’Owen, étudiant en deuxième année de BTS chaudronnerie au lycée professionnel Chennevière-Malézieux, dans le douzième arrondissement de Paris, résument les difficultés des entreprises de l’industrie à recruter de jeunes salariés qualifiés.

Le président du Mouvement des entreprises de France (Medef), Geoffroy Roux de Bézieux, et le ministre de l’Education nationale, Jean-Michel Blanquer, se sont rendus vendredi 10 décembre, à l’occasion de la semaine des lycées professionnels et du renouvellement d’une convention de coopération entre les deux organismes, dans cet établissement où les étudiants s’engagent dans les filières du génie mécanique et de la chaudronnerie, de la classe de troisième prépa pro au BTS.

Le ministre de l'Education nationale, Jean-Michel Blanquer en visite au Lycée professionnel Chennevière Malézieux à Paris le 10 décembre.

Durant sa visite, la délégation a notamment parcouru les plateaux techniques du lycée. Dans la filière productique et usinage, par exemple, où les classes comportent huit élèves, le travail sur les fraiseuses se fait en binômes, encadrés par les formateurs. Le métier d’ascensoriste est, lui, très demandé : « Dès le premier jour de la rentrée, les élèves sont pré-recrutés. Il y a des formations à la demande de la branche », explique la proviseure Adeline Raguet, qui marque le contraste entre le besoin de 2000 techniciens ascensoristes chaque année en France, et les seuls 80 jeunes diplômés chaque année sur toute la région Île-de-France.

Satisfaction des élèves

Les élèves rencontrés, qui se disent tous plutôt satisfaits de l’enseignement reçu, reconnaissent avoir l’embarras du choix à la sortie de leur cursus. Abdelaziz, en première année de BTS chaudronnerie, sait déjà où il fera son stage de fin d’année. Certains souhaitent poursuivre en licence, voire en master, pour devenir ingénieur. « J’aimerais continuer après jusqu’au diplôme d’ingénieur, en soudure par exemple. Partir à l’étranger, pourquoi pas », indique Owen.

L’insertion des jeunes tient aussi aux accords signés par le lycée avec d’autres établissements et des entreprises. Les étudiants en chaudronnerie ont pu bénéficier d’un stage professionnel de trois semaines dans une entreprise allemande fabriquant des cadres pour les fenêtres. « La moitié a eu des offres d’emploi après ce stage », met en avant la proviseure.

Sur les métiers de la maintenance, le lycée a noué des partenariats avec la SNCF et la Marine nationale, via des stages débouchant sur des emplois. « On suit ces jeunes pendant deux ans, puis on les accueille sur les bateaux, détaille le capitaine François Séchet, du service de recrutement de la Marine. Un tiers des jeunes dans le partenariat finit par intégrer nos équipes. Chaque année, on recrute 4 000 jeunes, dont 3 500 non-cadres, notamment des techniciens ou opérateurs dans des métiers spécifiques comme l’électricité ou la maintenance. »

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LJD

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