La crise liée au Covid-19 a accéléré les évolutions de l’emploi dans les collectivités territoriales
Il est bien loin le temps – pas si lointain pourtant – où Emmanuel Macron envisageait de supprimer 120 000 postes de fonctionnaires sur le quinquennat, dont 70 000 dans la seule fonction publique territoriale. La crise des « gilets jaunes », débutée fin 2018, avait déjà quasiment enterré la promesse. Celle du Covid-19 lui a jeté la dernière pelletée de terre.
« La suppression de 70 000 emplois publics territoriaux est à jeter aux oubliettes de l’histoire, se félicite le président du Centre national de la fonction publique territoriale (Cnfpt), François Deluga, également vice-président de l’Association des maires de France (AMF). Pendant le premier confinement, les collectivités ont quasiment tenu le pays en assurant la continuité des services publics de proximité. »
Le Cnfpt, en partenariat avec l’AMF, l’Assemblée des départements de France, le réseau Régions de France et la Fédération nationale des centres de gestion (Fncdg), présentait, mercredi 3 mars, l’édition 2020 du baromètre HoRHizons sur les tendances et les perspectives d’évolution de l’emploi public territorial (enquête réalisée par le cabinet Qualitest sur la base de questionnaires recueillis auprès de 1 093 collectivités territoriales de toutes strates). Une année particulière, marquée à la fois par la crise sanitaire et des élections municipales et intercommunales qui se sont étirées sur plus de trois mois (mars-juin 2020) entre les deux tours.
C’est toutefois un des intérêts majeurs de cette enquête que d’éclairer sur les bouleversements qu’a entraînés la crise épidémique dans la gestion et l’organisation des services territoriaux. Toutes les collectivités n’étaient pas prêtes à affronter une épreuve de cette ampleur. Loin de là. Avant l’annonce du confinement, seules 13,2 % des collectivités questionnées avaient établi un plan de continuité de l’activité ; 36,8 % en ont adopté un depuis. Ce qui montre, à rebours, que plus de la moitié d’entre elles n’en disposent toujours pas, ou ignorent même de quoi il s’agit, pour 5,8 %.
Besoin de « souplesse »
Autre bouleversement, évidemment, l’émergence de nouvelles pratiques professionnelles, à commencer par le télétravail. Ainsi, 13,7 % des collectivités avaient, à la date de l’enquête (octobre 2020), formalisé un accord pour permettre aux agents de télétravailler. Dans ce domaine, cependant, les écarts sont énormes entre d’une part les régions, dont les missions réclament peu de présence au contact du public et qui ont toutes conclu un accord, et d’autre part les communes ou les intercommunalités, dont les métiers nécessitent pour nombre d’entre eux une présence physique, ce qui rend le mouvement plus lent.
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