Hôtellerie-restauration : le patronat propose une nouvelle grille des salaires avec « une augmentation moyenne de 16 % »
Face aux fortes difficultés de recrutement, le patronat de l’hôtellerie-restauration affiche sa volonté de casser sa tirelire. Lors de la deuxième séance de négociation avec les syndicats de salariés, l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie (UMIH), principale organisation patronale du secteur, le Groupement national des indépendants (GNI), le Groupement national des chaînes hôtelières (GNC) et le Syndicat national de la restauration thématique et commerciale (SNRTC) ont annoncé, jeudi 16 décembre, une nouvelle grille des salaires assurant une rémunération minimum supérieure de 5 % au smic. Cela se traduira « par une augmentation moyenne de 16,33 % par rapport à la grille actuelle », précise un communiqué commun.
Cette grille, validée par tout le collège patronal, sera soumise à la signature des organisations syndicales de salariés à partir de lundi et jusqu’au 17 janvier 2022. Elle assure « une rémunération minimum supérieure de 5 % au smic dès le premier niveau de la grille », selon les représentants des employeurs, qui parlent d’un « effort historique ».
« On est bien loin du compte, l’attractivité des métiers de ce secteur exige un investissement important, tant le retard accumulé en matière de rémunération est important », a pourtant déploré la CGT (premier syndicat de la branche) dans un communiqué.
« On ne peut pas donner plus dans un contexte sanitaire qui se durcit, avec des entreprises encore très fragiles, pas sorties du tunnel : il faut savoir arrêter une négociation, on a fait le maximum », a déclaré Thierry Grégoire, le négociateur de l’UMIH.
« Une triste parodie »
« La grille va commencer à 11,01 euros, contre 10,57 euros, au 1er janvier [2022], a déploré Nabil Azzouz, le négociateur de FO (troisième organisation de la branche). Cela représente seulement 4 % d’augmentation pour le premier niveau, en sachant que 80 % des effectifs se retrouvent dans les deux premiers niveaux. »
Les organisations patronales affirment avoir proposé un « calendrier social pour le premier semestre 2022, afin de continuer la discussion portant sur l’attractivité de la branche ». « Le patronat a refusé de s’engager sur son contenu, alors on a demandé au ministère d’y intégrer officiellement le 13e mois, la rémunération des coupures et la majoration du dimanche », a ajouté M. Azzouz.
« Après quinze années de dialogue social inconsistant, cette négociation est une triste parodie destinée à cautionner les milliards d’euros d’aides publiques qui tiennent le secteur sous perfusion depuis deux ans », estime enfin la CGT.