Fonctionnaires : le point d’indice sera revalorisé de 1,5 % au 1ᵉʳ juillet

Fonctionnaires : le point d’indice sera revalorisé de 1,5 % au 1ᵉʳ juillet

Le ministre de la fonction et de la transformation publiques, Stanislas Guerini, le 21 juin 2022.
(Photo by Ludovic MARIN/AFP)

Le point d’indice dans la fonction publique sera revalorisé de 1,5 % au 1er juillet, a annoncé lundi 12 juin la Confédération générale du travail (CGT), premier syndicat du secteur public, rapportant une annonce faite aux organisations syndicales par le ministre de la fonction et de la transformation publiques, Stanislas Guerini. Le gouvernement a reçu dans la journée à Paris les huit syndicats de fonctionnaires pour leur dévoiler les mesures salariales qu’il envisage afin d’amortir le choc persistant de l’inflation.

Face à la flambée des prix (+ 5,1 % sur un an en mai, selon l’Insee) et tout particulièrement des produits alimentaires (+ 14,1 %), les syndicats réclamaient unanimement une augmentation générale, d’une ampleur variable selon les organisations.

La revalorisation du point d’indice sera complétée par une prime de « pouvoir d’achat », d’un montant compris entre 300 et 800 euros et versée avant la fin de l’année. Elle bénéficiera aux agents gagnant jusqu’à 3 250 euros brut par mois, et sera perçue par 50 % des agents de l’Etat et 70 % des agents publics hospitaliers, précise le ministère de la fonction publique. Un agent d’accueil en début de carrière gagnerait ainsi au total 182 euros par mois de plus, et une professeure des écoles avec sept ans d’ancienneté 102 euros de plus.

Mais selon le communiqué de la CGT, la prime « ne semble pas être reconductible » ce qui limiterait fortement le gain de pouvoir d’achat pérenne. L’organisation, qui réclamait « une revalorisation générale d’au moins 10 % » des salaires, dénonce une « mesure largement insuffisante ».

Marges de manœuvre limitées

Outre le point d’indice et la prime de « pouvoir d’achat », les agents publics ont obtenu la reconduction pour 2023 de la garantie individuelle de pouvoir d’achat (GIPA), une revalorisation des frais de mission, une meilleure prise en charge des abonnements aux transports collectifs et une revalorisation du barème de monétisation des comptes épargne-temps. La GIPA est une indemnité pour tous les agents dont le traitement indiciaire brut aurait évolué moins vite que l’indice des prix à la consommation sur une période de quatre ans.

Les agents de la fonction publique territoriale ne sont pas directement bénéficiaires de la prime de « pouvoir d’achat » mais « un outil de politique salariale pour les collectivités » sera créé pour celles « qui souhaiteraient la verser à leurs agents », selon le document du ministère.

Les collectivités, qui emploient deux millions de fonctionnaires, saluent une augmentation « justifiée » au vu de l’inflation élevée, mais déplorent des marges de manœuvre limitées alors que les « budgets ont été votés en début d’année », a expliqué à l’Agence France-Presse Philippe Laurent, le porte-parole de la coordination des employeurs territoriaux. Pour accroître la prévisibilité, il réclame un cadre « pérenne » pour les prochaines discussions salariales.

« Hausse de 6,8 % en 2023 »

M. Guerini avait d’abord reçu les syndicats un par un fin mai avant de les réunir lundi pour finaliser ses propositions. Le coût pour les finances publiques de la revalorisation de 3,5 % du traitement des agents de l’Etat, des collectivités et des hôpitaux à l’été 2022 avait été chiffré à 7,5 milliards d’euros en année pleine. Selon le ministère, les nouvelles mesures annoncées lundi s’ajoutent à l’effet en année pleine de la revalorisation de l’an passé et à des mesures catégorielles, notamment en faveur des enseignants.

L’ensemble de ces mesures représenterait pour la fonction publique d’Etat « une hausse de 6,8 % en 2023 », à l’heure où le gouvernement fait la chasse aux économies pour son projet de budget 2024. Au-delà des salaires, le gouvernement cherche un dialogue durable avec les organisations syndicales, qui ont un temps boycotté les réunions officielles au ministère pour protester contre le report à 64 ans de l’âge légal de départ à la retraite.

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Stanislas Guerini espère ainsi leur soumettre rapidement un projet d’accord sur le financement par l’Etat des frais de prévoyance de ses agents. Des dispositifs d’aide au logement des fonctionnaires pourraient également être annoncés dans les prochaines semaines.

Le Monde avec AFP

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LJD

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