Flunch flanche et se sépare de 1 300 salariés

Flunch flanche et se sépare de 1 300 salariés

Dans un restaurant Flunch, en 2013, à Villeneuve-d’Ascq (Nord).

Quand Flunch flanche, l’addition est lourde. « Nous sommes sous le choc » : la réaction des représentants des salariés de l’enseigne de restauration était unanime suite à l’annonce, mercredi 27 janvier, d’un plan de restructuration drastique.

L’entreprise envisage de se séparer d’une soixantaine d’établissements et de 1 300 salariés. Pour se faire, la chaîne de cafétérias, détenue par la société Agapes Restauration, propriété de la famille Mulliez, a demandé l’ouverture d’une procédure de sauvegarde auprès du tribunal de commerce de Lille.

L’enseigne évoque la crise sanitaire, et les six mois de fermeture administrative décrétés par le gouvernement, soucieux de juguler la pandémie due au coronavirus pour justifier son plan d’urgence. Elle estime que son chiffre d’affaires a plongé de 57 % en 2020 à 212 millions d’euros. D’ailleurs, même si, en décembre, une offre de vente de produits traiteur à emporter a été proposée, les portes des établissements se sont depuis refermées. Actuellement, les 227 restaurants, dont 66 en franchise, sont mis en sommeil et la quasi-totalité des effectifs, soit 5 000 collaborateurs, sont en chômage partiel.

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Toutefois, les syndicats ne partagent pas totalement cette analyse. « Dire que c’est la crise du Covid qui justifie ce plan, c’est faux. On utilise la conjoncture pour faire des réformes de structure. Avant la crise, il y avait déjà des fermetures d’établissements programmées », affirme Philippe Delahaye, délégué syndical central CFE-CGC. Il espère que l’ensemble des soixante restaurants dont veut se délester Flunch trouveront preneur, même s’il juge cette option peu probable. La société évoque la possibilité de reprise par des salariés, des franchisés ou des acteurs de la restauration.

Crise de la cinquantaine

Tous s’accordent sur un point : le concept Flunch, symbolisé par l’ours Flunchy, était en perte de vitesse avant le coup d’arrêt de la crise sanitaire.

Créée en 1971, l’enseigne, qui plaisait aux familles séduites par l’offre de restauration en self-service, traverse la crise de la cinquantaine. « Il y a quarante ans, on ouvrait les portes et les clients entraient en nombre. Les familles avec enfants aimaient cette cantine améliorée. Maintenant, ce n’est pas brillant-brillant. Le modèle est has been », raconte un salarié d’un établissement breton. « Notre concept est resté dans son jus, nous n’avons pas su le renouveler », ajoute M. Delahaye. D’autant qu’entre-temps, les groupes de restauration rapide se sont multipliés. Et le menu enfant avec cadeau n’est plus l’apanage de l’enseigne nordiste.

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LJD

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