Ferropem : l’un des deux sites menacés échappe à la fermeture

Ferropem : l’un des deux sites menacés échappe à la fermeture

Des employés et syndicalistes de Ferropem manifestent contre le plan social visant leurs usines, au château de Vizille, en Isère, le 14 juillet 2021.

Le groupe américano-espagnol Ferroglobe, l’un des principaux producteurs mondiaux de silicium, a annoncé, lundi 15 novembre, la levée du plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) engagé sur le site des Clavaux, près de Grenoble, l’une des deux usines Ferropem qu’il voulait fermer dans les Alpes. Cependant, les huit mois de négociations n’ont pas permis de sauver le site de Château-Feuillet (Savoie).

Dans le département, la nouvelle a été accueillie comme une « délivrance » par les 131 salariés du site des Clavaux, qui avaient choisi de poursuivre le travail pour prouver que leur usine, menacée depuis le mois de mars, était toujours compétitive. Vingt-cinq emplois seront par ailleurs créés sur ce site centenaire installé dans l’ancien berceau hydroélectrique de la vallée de la Romanche, grâce au transfert d’une ligne de production de disiliciure de calcium, qui fonctionnait jusque-là à Château-Feuillet. « Nous savions que le défaut de compétitivité invoqué pour les Clavaux était erroné et nous avons choisi de riposter par le travail, même si le pari était risqué. Mais la démarche a payé », se réjouit Mourad Moussaoui, délégué central du syndicat Force ouvrière à Ferropem.

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Dans un communiqué, Ferroglobe a justifié ce revirement par la signature d’un nouveau contrat commercial avec un « client historique » et un accord avec l’Etat français, qui permettra à Ferropem, selon le ministère de l’industrie, de bénéficier d’une trésorerie anticipée de 15 millions d’euros. Un nouveau contexte financier favorable qui autorise la filiale de Ferroglobe à « réduire l’impact social du projet de réorganisation présenté en mars 2021, tout en assurant sa compétitivité sur l’ensemble de ses cinq sites industriels français », a souligné sa maison mère.

« Trouver des solutions pour le territoire »

A l’issue d’un comité social et économique central extraordinaire qui s’est tenu lundi à Chambéry (Savoie), au siège social de Ferropem, Ferroglobe a en revanche confirmé le maintien du PSE amorcé en mars à Château-Feuillet, l’autre usine alpine de sa filiale. Le groupe, qui promet « un plan de redéploiement et des mesures sociales de qualité » pour ses 226 salariés, s’engage à « s’investir pour trouver des solutions pour le territoire » en suivant notamment « les manifestations d’intérêt et les projets industriels associés ».

Le ministère de l’industrie a fait savoir qu’il existait « toujours trois ou quatre marques d’intérêt industrielles intéressantes » autour du site de Château-Feuillet

« Après avoir refusé l’activité partielle de longue durée et maintenant des prêts d’Etat, Ferroglobe se livre à un homicide volontaire sur l’établissement de Château-Feuillet, en refusant un accord d’obligation d’engagement de cession à des concurrents », déplore toutefois un salarié sous le couvert de l’anonymat. Pour Yannick Bacaria, référent Rhône-Alpes de la Fédération nationale CGT des industries chimiques, la fermeture envisagée de l’usine de Château-Feuillet, qui fut « le plus gros site de la filière silicium française », constitue un « non-sens écologique » qui va obliger la France à importer du silicium de Chine, alors que cette dernière le fabrique avec de l’électricité carbonée. « C’est un manque d’ambition politique qui va accélérer le problème du climat », insiste-t-il.

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