Faillites d’entreprises : dernière ligne droite avant le tribunal ou sauvetage in extremis

Faillites d’entreprises : dernière ligne droite avant le tribunal ou sauvetage in extremis

« Les dirigeants nous disent : “Je n’ai plus que quatre mois pour faire mon business. Si je sors des clous, je peux tomber”. » Pour Thierry Millon, directeur des études chez Altares Dun & Bradstreet, spécialiste des restructurations, beaucoup de défaillances vont se jouer dans les semaines qui nous séparent de 2021. Le moratoire de six mois sur les remboursements de crédits accordé par les banques le 15 mars a pris fin, les tribunaux de commerce ont repris leur activité, et l’échéance du bilan de fin d’année se rapproche. De plus, du fait du sursis accordé pendant la crise sanitaire aux entreprises en difficulté, celles qui se sont trouvées en cessation de paiements entre le 13 mars et le 23 août ont jusqu’au 7 octobre pour demander l’ouverture d’une procédure collective (conciliation, redressement ou liquidation). En effet, le délai pour saisir le tribunal en cas de cessation de paiements est de quarante-cinq jours maximum.

Article réservé à nos abonnés Lire aussi La crise due au coronavirus provoquera une forte hausse du nombre de faillites d’entreprises à partir du second semestre

L’affolement, pourtant, ne semble pas s’être emparé des chefs d’entreprise, à en croire les experts qui les accompagnent au quotidien. L’heure est plutôt à tenter de trouver des solutions pour sortir de l’année 2020 la tête haute, sans passer par la case tribunal de commerce. « On attend un tsunami, mais il peut encore être évité, remarque Denis Le Bossé, président du cabinet de recouvrement ARC. Aidées par le PGE [prêt garanti par l’Etat], beaucoup de sociétés ont restructuré, réorganisé, repensé leur modèle économique. » « Quand on a encore un peu de trésorerie, des perspectives sur son marché et peu de passifs, il y a encore des choses à faire, renchérit Michel Gire, associé cofondateur du cabinet d’expertise-comptable GMBA. Avoir une bonne anticipation, une gestion de trésorerie très précise et une stratégie de relance des clients permet d’éviter d’aller vers la liquidation judiciaire. »

Licencier, une « première tentation »

Très peu se sont d’ores et déjà résolu à jeter l’éponge. Frédéric Maillard, expert-comptable associé chez Exco, un cabinet qui accompagne environ 300 clients (PME, TPE, artisans, commerçants, professions libérales…) en témoigne : « Un seul client a déposé le bilan jusqu’à présent, car il est sur une activité véritablement sinistrée. Une partie d’entre eux ont retrouvé une situation quasi normale, d’autres continuent de souffrir mais cherchent l’équilibre du modèle pour pouvoir survivre. Ils réfléchissent à l’évolution de la demande et du marché. En fonction de ce qu’ils auront réussi à faire d’ici à la fin de l’année, ils décideront d’arrêter ou non. »

Il vous reste 44.54% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Avatar
LJD

Les commentaires sont fermés.