Fabien Roussel lance sa campagne sur la valeur travail
Il pleut, place Stalingrad, dans le nord de Paris. Qu’importe pour les militants communistes réunis, dimanche 21 novembre, à l’appel de leur candidat à l’élection présidentielle, Fabien Roussel. L’adversité, ils connaissent, les sondages en dessous des 3 % aussi, et il y a pour eux un plaisir manifeste à écouter le député du Nord marteler les fondamentaux du parti : le social et la défense des travailleurs. « Elle est belle la vieille gauche qui tache, celle qui ne renonce pas à changer la vie des travailleurs », entame Ian Brossat sous les acclamations, reprenant à son compte les critiques d’Europe Ecologie-Les Verts (EELV) à l’égard de la campagne qu’il dirige.
Pour son premier meeting depuis la Fête de L’Humanité, en septembre, le candidat communiste a mis le travail au centre de son discours. Un terrain d’actualité qui a l’avantage de plaire à tout le monde chez les communistes, contrairement aux thèmes de la sécurité ou de l’immigration, que Fabien Roussel revendique d’aborder aussi. « Certains parlent de revenu universel, pour nous c’est le travail universel qu’il faut garantir », lance-t-il, à l’heure où Yannick Jadot propose, par exemple, un revenu citoyen dès 18 ans. Favorable à la semaine de 32 heures, le député du Nord propose zéro jeune au chômage dès 2023, une mesure d’exception demandant aux entreprises de leur réserver 10 % des embauches, un service public de l’emploi garantissant poste ou formation assortie d’une allocation égale au salaire minimum.
Quant au smic, il entend le porter à 1 500 euros net, veut revaloriser le point d’indice des fonctionnaires et en embaucher 500 000, multiplier par trois les recettes de l’ISF, nationaliser la BNP, la Société générale et les assurances Axa, mettre en place un « impôt Covid » exceptionnel sur les bénéfices des multinationales. « Au-dessus de 500 000 euros, crac, on prend tout. Ça vous rappelle quelque chose ? Non mais, ça va bien non ! », lance Fabien Roussel, qui peut se permettre des allusions à Georges Marchais – son fils, Olivier, copilote sa campagne. A ceux qui s’étonnent, Fabien Roussel répond : « C’est le communisme ? Et alors (…) pour moi c’est le progrès et la république sociale. » Quant à l’écologie, « ce qui pollue le plus, c’est la désindustrialisation », argumente le candidat, par ailleurs en faveur d’un parc nucléaire renouvelé et d’une énergie à bas coût. Il propose, en outre, d’investir dans « le fret ferroviaire et fluvial, les TER, les métros, les trams ». « Fini les cars Macron, vive les trains Roussel ! »
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