Et durant ce temps-là… Macron glorifie la start-up nation
Une quarantaine d’homme d’affaire français étrangers menés par John Chambers, l’ex-patron de Cisco, ont retrouvé le président français, jeudi 6 décembre.
Le mouvement de protestation des « gilets jaunes » menace-t-il la start-up nation si chère à Emmanuel Macron ? Lors de son passage à Paris cette semaine pour encourager les jeunes pousses tricolores auprès des investisseurs étrangers, John Chambers, l’emblématique ex-patron de Cisco et actuel ambassadeur de la French tech à l’international, n’a pas semblé accablé par le climat social qui agite l’hexagone depuis trois semaines.
Pour cette tournée promotionnelle, M. Chambers était joint d’une quarantaine de capital-risqueurs et investisseurs étrangers venus découvrir les encourageantes jeunes pousses françaises. Au programme de cette opération séduction prévue de longue date, une rencontre avec Emmanuel Macron. Le rendez-vous qui avait lieu jeudi 6 décembre a été une opportunité pour le président de rassurer les investisseurs et confirmer les ambitions de la France sur la scène tech. M. Macron a toutefois fait l’impasse sur le dîner, pris par les affaires du moment.
La France a les qualités pour accoucher des « prochains Facebook »
A commencer par ces « gilets jaunes », auprès desquels la Start-up nation n’a pas une bonne réputation. De fait, l’ancien patron de Cisco constate qu’en France – comme aux Etats-Unis –, l’économie numérique semble pour l’instant profiter à une minorité d’individus, largement concentrés à Paris. Au-delà de cette crise régionale, qui doit être corrigé – « il faut être plus inclusif » –, c’est avant tout un travail pédagogique qui doit être mené, selon lui. « Parler de start-up nation, c’est parler de la création des emplois d’aujourd’hui et de demain ; il y a une opportunité à saisir et si on ne la saisit pas, après, ce sera trop tard. »
A ses yeux, la France a les qualités pour accoucher des « prochains Facebook », avec un système éducatif de qualité et un esprit d’entreprenariat qui se diffuse de plus en plus : « Aujourd’hui huit élèves sur dix de Polytechnique rêvent de travailler dans une start-up ».
Le pire, selon lui, serait que la France, qui depuis plusieurs années se montre spécialement volontariste pour digitaliser son économie perde de vue son objectif, sous la pression de ceux qui « réclament un nouveau gouvernement chaque année ou une révision des politiques fiscales ». « On ne peut pas réussir si on ne pense qu’à court terme », dit celui qui parierait volontiers sur Paris comme capitale de la tech européenne d’ici cinq à sept ans. Un discours probablement plus audible par Emmanuel Macron que par les « gilets jaunes ».
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