En Suède, la réindustrialisation verte s’accélère

En Suède, la réindustrialisation verte s’accélère

L’usine pilote du projet Hybrit, à Lulea, en Suède, le 27 août 2021.

Et de deux. Alors que les premières cellules de batteries électriques sont sorties de sa giga-usine à Skelleftea, dans le nord de la Suède, fin décembre 2021, la compagnie suédoise Northvolt a annoncé, le 4 février, la construction d’une seconde usine à Göteborg, sur la côte ouest du pays, dans le cadre d’un partenariat avec le constructeur Volvo Cars, passé dans le giron du chinois Geely en 2010. L’usine permettra d’équiper un demi-million de voitures de la marque et devrait créer 3 000 nouveaux emplois.

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Pour le nouveau ministre de l’industrie, interrogé par Le Monde, il ne fait aucun doute : la Suède est en train de connaître « une révolution verte industrielle ». Nommé le 30 novembre 2021, Karl-Petter Thorwaldsson a dirigé la plus grosse centrale syndicale suédoise, Landsorganisationen i Sverige (LO), entre 2012 et 2020. Lui qui déplorait la désindustrialisation du pays il y a encore quelques années estime désormais que « les perspectives d’une réindustrialisation de la Suède n’ont jamais aussi été bonnes qu’aujourd’hui ».

Rien que dans le nord du pays, où vivent actuellement 500 000 personnes, il est désormais question de 100 000 créations d’emplois d’ici à 2030. Certains des plus gros investissements émanent des fleurons de l’industrie suédoise et visent à décarboner leur production. Les autres proviennent de nouveaux acteurs, comme Northvolt, qui ont choisi la Suède en raison notamment de l’abondance de l’électricité verte, surtout dans le nord du pays.

Acier zéro carbone

Pour les géants industriels, il n’y a pas de temps à perdre : le pays de 10 millions d’habitants s’est engagé à atteindre la neutralité carbone d’ici à 2045. Or son industrie, qui représente près de 20 % de son produit intérieur brut, est aujourd’hui responsable d’un tiers de ses émissions de CO2. Parmi tous les projets, la transformation de la compagnie minière LKAB, qui fournit 90 % du minerai de fer produit en Europe, et celle de l’aciériste SSAB s’annoncent déjà comme les plus ambitieux.

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D’ici à 2045, le groupe LKAB, contrôlé à 100 % par l’Etat suédois, compte décarboner toutes ses opérations et produire du fer sans aucune énergie fossile, pour la fabrication d’acier zéro carbone. Coût de l’opération : 400 milliards de couronnes (38 milliards d’euros) sur vingt-cinq ans, soit un des plus gros investissements industriels jamais réalisés en Suède. Selon son patron, Jan Moström, il devrait permettre à LKAB de doubler son chiffre d’affaires d’ici à 2045 et de poursuivre sa production jusqu’en 2060 au moins.

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