Distribution : treize offres de reprise pour Office Depot France

Distribution : treize offres de reprise pour Office Depot France

Devant un magasin Office Depot, à Paris, en décembre 2018.

« Accrochez-vous, l’histoire est digne d’un film », reconnaît Sébastien Fournier, représentant des salariés dans la procédure, en tentant de raconter comment l’entité française d’Office Depot s’est retrouvée à jouer son avenir à la barre du tribunal de commerce de Lille.

Les repreneurs avaient jusqu’au vendredi 19 mars pour manifester leur intérêt pour le distributeur spécialisé dans le matériel et les fournitures de bureau, fréquenté par les professionnels et les particuliers, en redressement judiciaire depuis le 5 février.

Treize offres de reprise ont été déposées, selon nos informations. La plupart d’entre elles, dont Monoprix-Franprix, Top Office, Lidl ou le discounter Maxxilot, portent sur quelques magasins du réseau, avec des propositions allant de 5 à 380 postes conservés sur près de 1 500 que compte l’entreprise. De son côté, le distributeur Fiducial est intéressé par la logistique, les activités professionnelles et la vente par correspondance. L’actuel président d’Office Depot France, nommé en mars 2019 et spécialiste du redressement d’entreprise, Guillaume de Feydeau, propose également de reprendre, dans son ensemble, l’entreprise, qui exploite 60 magasins, des sites de commerce en ligne ainsi que trois entrepôts et 22 plates-formes de distribution. Il avait participé à la relance de la compagnie maritime marseillaise SNCM en 2014 et piloté le redressement du chausseur JB Martin entre 2017 et 2018.

Cette issue, M. Fournier, délégué syndical central d’UNSA, la craignait depuis que le fonds d’investissement allemand Aurelius a pris possession de l’entreprise pour 1 euro en 2017. Quelques mois après l’échec, en 2016, de son projet de fusion avec son concurrent Staples, contrarié par les autorités, le distributeur américain Office Depot s’était alors délesté de ses activités européennes (environ 6 500 personnes dans 14 pays) auprès d’Aurelius Group. « C’est là qu’on a commencé à être inquiets, se souvient le syndicaliste. Tous les rachats d’Aurelius en France ont fini de la même façon. »

Etranges « flux financiers »

Parmi les victimes françaises de l’actionnaire allemand, la société de vente par correspondance La Source (ex-Quelle) que le fonds avait racheté pour 1 euro symbolique en 2007 et s’était engagé à restructurer. Deux ans plus tard, elle avait déposé le bilan. Il y a aussi eu le groupe de chimie pharmaceutique Isochem, racheté en 2010 et placé en redressement judiciaire en 2017. Et, plus récemment, la société Prisme, l’imprimeur du Loto, elle aussi liquidée en 2018. Toutes reprises et toutes financièrement essorées. « Depuis qu’ils nous ont rachetés, ils nous ont laissés couler », racontait, en 2018, Alain Guérin, représentant du personnel de Prisme à L’Echo républicain

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LJD

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