Deux axes prioritaires pour la reprise des TPE-PME
Carnet de bureau. Comment adapter son organisation à la reprise progressive ? Isabelle Dupuy, directrice de Périgord Ressources, emploie 65 salariés dont les deux tiers en situation de handicap. Son entreprise tournait sur quatre activités : la blanchisserie industrielle, la sous-traitance automobile, l’entretien des jardins et la fabrication de palettes. Un tiers de son équipe a été mis à l’arrêt par la crise du secteur automobile et de l’hôtellerie. Depuis le déconfinement, la moitié a repris, mais certaines activités sont toujours au point mort, et il faut repenser l’entreprise. « Or, quand on est la tête dans le guidon, c’est difficile d’y voir clair pour bien repartir », explique-t-elle.
Le 19 mai, le ministère du travail a lancé le dispositif « Objectif reprise », qu’il a confié aux agences nationales et régionales pour l’amélioration des conditions de travail. Le réseau Anact-Aract a ainsi été désigné pour venir en appui des entreprises de moins de 250 salariés, confrontées tout à la fois à la réduction d’activité, aux gestes barrières et à l’anxiété de leurs collaborateurs, sans avoir d’équipe de ressources humaines. Un mois après, plus de 6 000 entreprises (2 200 PME et 4 630 TPE) l’ont utilisé et identifié deux axes prioritaires pour la reprise : le dialogue social et le management qui sont parfois sortis de leur radar.
« Les attentes sont significatives dans les entreprises du commerce pour les PME et de l’hôtellerie-restauration pour les TPE. En revanche, on a moins de demandes dans la construction », indique le directeur général de l’Anact, Richard Abadie. Tout commence par un questionnaire ou plutôt deux, selon l’effectif inférieur ou supérieur à 11 salariés, sur la réorganisation du travail, l’implication des représentants du personnel et des salariés, la mise en place des mesures de sécurité sanitaire, etc. Puis l’Anact envoie un expert durant un ou plusieurs jours pour travailler sur le fond, sur la méthodologie et organiser des échanges de pratiques interentreprises.
« Ça rassure »
Dès la semaine de lancement du dispositif, Isabelle Dupuy l’a testé pour Périgord Ressources. « On avait déjà travaillé avec l’Anact. Leur diagnostic a révélé deux axes prioritaires : le rôle du CSE et la préparation de l’après-crise qu’on n’avait pas suffisamment analysés », dit-elle.
Si, dans beaucoup de TPE, la difficulté est d’orchestrer le respect des règles de distanciation au-delà de la consigne, à savoir réattribuer les tâches et faire évoluer le geste professionnel, chez Périgord Ressources, l’urgence était de préparer l’après-crise. « Il s’agit de trouver de nouvelles activités compatibles à la fois avec le tissu industriel local et les contraintes du handicap des salariés : poste assis et sans port de charge », explique Mme Dupuy.
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