Des syndicats minoritaires de FedEx dénoncent des « départs volontaires contraints »

Des syndicats minoritaires de FedEx dénoncent des « départs volontaires contraints »

Un avion FedEx, à l’aéroport de Paris-Charles-de-Gaulle, le 6 août 2018.

L’administration du travail d’Auvergne-Rhône-Alpes a-t-elle validé à tort, le 30 juillet, l’accord sur le plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) de FedEX, le spécialiste de la livraison de colis, qui vise à supprimer 276 postes sur 5 990 dans l’entité FedEx Express France (transport routier) ? En tout cas, des syndicats minoritaires demanderont, le 16 novembre, au tribunal administratif de Lyon d’annuler cette validation. Selon eux, le contrôle effectué par la direction régionale de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités (Dreets) n’a pas été suffisant, notamment en ce qui concerne la définition des catégories professionnelles affectées, qu’ils jugent incohérente.

L’application de ce PSE a commencé par une période de dépôt des demandes de départs volontaires, du 3 au 21 août. Certains salariés dont le poste était supprimé ont opté pour un départ volontaire, car ils ont été guidés « par la peur », dénonce Stéphanie Lavalette, déléguée syndicale de la Confédération autonome du travail. Leur crainte : être reclassés dans un poste ne correspondant pas à leurs compétences et être finalement licenciés pour insuffisance professionnelle, sans pouvoir bénéficier du PSE. « Cela les a poussées à demander un départ volontaire en catastrophe », relève Mme Lavalette, pour qui ces « départs volontaires contraints » concerneraient « une centaine de personnes ».

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Parmi elles, des employés ayant vingt-cinq ou trente ans d’ancienneté, actuellement « gestionnaires des services financiers clients », à qui l’entreprise demanderait de devenir des « gestionnaires de service clients », des postes pour lesquels il faut maîtriser l’anglais.

En effet, au sein d’une même catégorie professionnelle, les personnes dont l’emploi est supprimé ont « l’obligation » de prendre les postes laissés vacants par des salariés en départ volontaire dont le poste n’était pas supprimé, explique Mme Lavalette.

Regroupement des intitulés de postes

Cette situation trouve son origine dans la révision du PSE, après la signature de l’accord majoritaire, le 3 juin, par la CFDT et par le syndicat maison SNSG. En effet, les réductions d’effectifs y figuraient non pas par catégories d’emplois, mais par intitulés de postes, ce qui est illégal.

Pour avoir le feu vert de la Dreets, FedEx Express a regroupé des intitulés de postes pour former des catégories au sein desquelles les critères d’ordre de licenciement seraient appliqués. Mais sans tenir compte des zones géographiques des emplois concernés.

« Dès lors, un gestionnaire administratif à Tours, par exemple, dont le poste est supprimé, peut être contraint de prendre un poste à Rennes », selon Mme Lavalette, pour qui l’accord est inapplicable en l’état.

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« La direction a corrigé l’accord unilatéralement, déplore une représentante de la CFE-CGC. La Dreets aurait dû exiger de FedEx de faire un avenant à l’accord », ce qui aurait abouti à une négociation et, peut-être, aurait évité ces anomalies.

Sollicitée, la CFDT, premier syndicat dans l’entreprise, ne nous a pas répondu. La direction de FedEx non plus. De son côté, la Dreets a indiqué ne pas vouloir commenter une affaire en cours.

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LJD

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