Des « entreprises éphémères » pour des emplois durables
Dans le quartier en plein renouveau de la Joliette, à Marseille (Bouches-du-Rhône), Amandine Papain a pris le tournant qui allait changer le cours de sa vie professionnelle. Il y a encore quelques semaines, cette jeune diplômée d’un master en communication digitale enchaînait les envois de CV sans succès : « Cela faisait deux ans que je cherchais du travail », dit-elle.
En septembre, Pôle emploi l’a invitée à assister à une réunion d’information sur une initiative un peu particulière, implantée provisoirement dans le quartier d’affaires de la cité phocéenne : l’entreprise éphémère.
Le principe : pendant six semaines, de 50 à 80 personnes en recherche d’emploi intègrent cette structure sans statut juridique, qui simule le mode de fonctionnement d’une entreprise classique. Répartis dans différents services – ressources humaines, communication, Web…, ils œuvrent à une mission commune : défricher le marché caché de l’emploi. Chacun travaille à son niveau pour faire connaître l’initiative et démarcher les entreprises du territoire.
C’est sans trop y croire qu’Amandine Papain se décide à adhérer au projet : « Au début j’y suis allée à reculons, car je ne pensais pas que cela pouvait m’ouvrir des portes dans le secteur que je recherchais. » Après une première semaine d’intégration, la candidate rejoint le service communication de cette vraie fausse entreprise. « Tous les matins, on accueillait des entreprises du territoire. Je m’occupais de toute la partie graphisme, on faisait des communiqués de presse pour faire connaître l’initiative… » Ce « travail » amène la candidate à entrer en contact avec un groupe immobilier, qui finira par la recruter en tant que « community manager ».
Redonner confiance dans sa recherche d’emploi
Depuis leur création, en 2013, les Entreprises éphémères pour l’emploi tournent dans différentes villes. Née de l’idée de deux formateurs en ressources humaines, l’initiative est désormais labellisée par Pôle emploi. « On a souvent des demandeurs d’emploi de longue durée, explique Didier Krief, d’un des deux coachs à l’origine de cette expérimentation. L’objectif est de remettre les personnes dans le rythme et de leur redonner un cadre, tout en créant un apport de compétences qu’elles pourront valoriser. »
Quatorze entreprises éphémères ont ainsi vu le jour à Calais (Pas-de-Calais), à Arles (Bouches-du-Rhône), à Nanterre (Hauts-de-Seine)… au gré des partenariats montés avec les opérateurs publics et les entreprises locales. Pendant ce programme, les participants restent demandeurs d’emploi. Ils sont accompagnés par les formateurs et rencontrent des entreprises du territoire engagées dans cette expérience.
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