De l’art de gouverner une entreprise

De l’art de gouverner une entreprise

Article réservé aux abonnés

« La Gouvernance d’entreprise », de Pierre-Yves Gomez (PUF, « Que sais-je », 128 pages, 9 euros).
« La Gouvernance d’entreprise », de Pierre-Yves Gomez (PUF, « Que sais-je », 128 pages, 9 euros). PUF

Entre le VIe et le XIIIe siècle après J.-C., les monastères furent, en Occident, de véritables multinationales. Ils étaient largement autonomes localement sous l’autorité d’un abbé élu par les moines. Les règles monastiques devaient tenir compte de la double activité des religieux, à la fois spirituelle et active, et de la manière de gouverner les monastères et leurs réseaux souvent complexes de laïcs associés, dans la logique d’un double objet social et économique.

« A chaque fois qu’il fallut organiser des lieux de production collectifs, la question de leur gouvernance a été soulevée. Depuis trois siècles, les entreprises produisent les biens et services qui nous sont nécessaires, elles assurent l’emploi et les rémunérations de millions de gens et définissent largement nos goûts et nos modes de consommation. A leur tour la question leur est posée : comment sont-elles gouvernées et par qui ? », s’interroge Pierre-Yves Gomez dans La Gouvernance d’entreprise.

La chronique des affaires nous rappelle quotidiennement que l’entreprise est une institution économique et politique

Une représentation naïve de l’entreprise la suppose comme un système rationnellement géré par des dirigeants formés à cette fin qui prennent les meilleures décisions sans qu’interfèrent les intérêts de ce qui exerce une influence sur eux.« Conception irénique de l’entreprise, imperméable aux jeux de pouvoirs et aux calculs des acteurs qui la gouvernent, à leurs ambitions comme à leurs inimitiés », tranche l’économiste et chroniqueur du Monde.

Successions difficiles, prise de pouvoir par les actionnaires minoritaires, manœuvres visant à écarter un potentiel directeur général… La chronique des affaires nous rappelle quotidiennement que l’entreprise est une institution économique et politique. « Le pouvoir de la gouverner se fonde, se gagne et se défend. Il obéit à des normes légales, mais dépend aussi des comportements de gouvernants, de leur charisme et de leurs vertus. »

Sens à l’origine maritime

Dans son ouvrage, le professeur de stratégie à l’école de management de Lyon présente les fondamentaux de l’art de gouverner l’entreprise contemporaine. Le verbe « gouverner » vient du latin « gubernare », à savoir tenir un gouvernail. Le sens est, à l’origine, strictement maritime. Par leurs choix, ceux qui tiennent le gouvernail déterminent tant le travail des marins que le destin des passagers et cargaisons. Qui a le droit de tenir le gouvernail et qui en est tenu à l’écart ? Comment peut-il changer de mains ? Qui contrôle la pertinence des décisions ultimes ?

Avatar
LJD

1 commentaire pour l’instant

Avatar
MJ50 Publié le1:35 - Nov 21, 2018

la gouvernance d’entreprise est basée sur le gouverneur lui meme avec son pouvoir decisif et executif et tout dans l’interet de l’entreprise et audelà , c’est pas facile de trouver un gouvernail.

Laisser un commentaire