Dans l’aéronautique, une deuxième vague de recrutements massifs

Dans l’aéronautique, une deuxième vague de recrutements massifs

L’usine de fabrication de fuselages d’Airbus Atlantic, à Meaulte (Somme), le 4 avril 2023. 

« En 2020, l’aéronautique a été balayée de plein fouet [par l’épidémie de Covid-19]. Les recrutements de cadres ont reculé de 29 %. Aujourd’hui, la dynamique a repris. L’aéronautique joue à nouveau son rôle de locomotive », affirme Cyrille Longuépée, la déléguée régionale de l’Association pour l’emploi des cadres (APEC) en Occitanie. A la fin de l’année, les filières aéronautiques et spatiales devraient compter près de 200 000 emplois, selon le Groupement des industries françaises aéronautiques et spatiales (Gifas). A la fin de 2021, le secteur représentait 188 000 postes, dont quasiment un tiers en Occitanie, avec un réseau de fournisseurs qui s’étend sur toute la France.

L’impact de l’épidémie de Covid-19 sur l’emploi s’est poursuivi jusqu’en 2021 : cette année-là, le secteur a encore perdu 3 % de ses effectifs, malgré le recrutement de 9 300 personnes, dont près des trois quarts (73 %) en CDI. Puis, 2022 a marqué l’amorce d’un basculement avec le retour à la création nette d’emplois, grâce à une première vague d’embauches « massives » : 18 000 CDI et 6 700 alternants. « Une forte remontée des cadences de production a été enclenchée en 2022 », explique le rapport du Gifas sur les métiers de l’industrie aéronautique et spatiale. Avec une deuxième vague de même ampleur attendue en 2023, « le secteur devrait retrouver son niveau d’emploi d’avant la crise en fin d’année ».

Cette très forte demande d’emploi est tirée par trois moteurs : « Le trafic aérien mondial est revenu à ce qu’il était avant le Covid-19, la flotte aérienne doit être renouvelée notamment pour des raisons écologiques, et on a une très bonne conjoncture liée à la défense », explique Philippe Dujaric. « Nos trois grands donneurs d’ordres sont civils et militaires », rappelle le directeur des affaires sociales et de la formation au Gifas.

« Recruter sans se concurrencer »

Sur les 25 000 recrutements (dont 7 000 alternants) prévus pour 2023, les équilibres entre les métiers se maintiennent. Au dernier bilan réalisé dans la filière fin 2021, les effectifs comprenaient, dans des métiers divers à forte compétence technique à partir du niveau bac, à 45 % des ingénieurs et cadres, 31 % des employés, techniciens et agents de maîtrise, et un peu moins (24 %) des opérateurs et techniciens d’ateliers. En 2022, plus de la moitié (58 %) des recrutements ont été des ingénieurs et des cadres. Cette année, les candidats recherchés sont de nouveau pour plus de la moitié des ingénieurs et des cadres, un bon 20 % des techniciens de production et pour le reste des techniciens supérieurs. L’année 2023 sera celle d’« une double bataille de plan de charges en production et en technologie », commente Philippe Dujaric.

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LJD

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