Daniel Kretinsky, nouveau poids lourd de l’emploi en France

Daniel Kretinsky, nouveau poids lourd de l’emploi en France

De quelques centaines à plusieurs dizaines de milliers de salariés. Dans quelques semaines, une fois définitivement signés les projets d’acquisition du distributeur Casino, de l’éditeur Editis et de TechFoundations, la division infogérance d’Atos, Daniel Kretinsky s’imposera comme l’un des premiers employeurs de France. Pas loin de 80 000 personnes auront l’homme d’affaires tchèque comme propriétaire à 100 % ou comme premier actionnaire.

Les médias (M. Kretinsky est actionnaire indirect du Monde), secteur dans lequel la première acquisition remonte à 2018 avec l’hebdomadaire Marianne, puis l’achat, en 2019, des activités françaises de l’énergéticien allemand Uniper, lui ont ouvert les portes de l’Hexagone, mais ces métiers n’emploient respectivement que 700 et 400 personnes.

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Rien à voir avec les 50 000 salariés de Casino en France. A eux seuls, les effectifs français du distributeur représentent précisément le double de ceux d’EPH, le groupe d’énergie de l’homme d’affaires tchèque, celui qui a fait sa fortune dans les centrales à charbon et qui lui permet d’enchaîner les acquisitions un peu partout en Europe. A ces 50 000 employés chez Casino, il faut ajouter les 19 000 du distributeur Fnac-Darty, dont M. Kretinsky détient 25 % du capital, les 6 000 informaticiens de TechFoundations et les 2 500 collaborateurs d’Editis.

Un argument de poids

Cette nouvelle responsabilité sociale en France engage autrement plus le milliardaire tchèque que s’il était resté cantonné aux médias et à l’énergie. Denis Olivennes, qui conseille M. Kretinsky dans la presse et l’édition, aime présenter son patron comme un bâtisseur et non comme un spéculateur. Pour emporter Casino, M. Kretinsky, associé pour l’occasion à Fimalac, la holding de Marc Ladreit de Lacharrière, et au fonds britannique Attestor, savait bien qu’il devait montrer patte blanche sur le volet social pour rassurer le ministère de l’économie et la mairie de Saint-Etienne, berceau du distributeur.

« Il n’est pas question que le siège historique du groupe soit menacé par la reprise, quel que soit le repreneur qui sera choisi », avait lancé le ministre de l’économie, Bruno Le Maire, devant les députés le 11 juillet, alors que Xavier Niel (actionnaire à titre individuel du Monde), Matthieu Pigasse et Moez-Alexandre Zouari étaient eux aussi en course pour s’emparer de Casino. Message entendu : MM. Kretinsky et Ladreit de Lacharrière se sont engagés dans l’accord signé le 27 juillet à maintenir l’emploi en France, à préserver le siège stéphanois, qui compte 1 500 personnes, et à garder le plus possible d’hypermarchés et de supermarchés.

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LJD

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