Covid-19 : l’Italie instaure le passe sanitaire obligatoire pour tous les travailleurs
L’Italie poursuit sa politique vers l’obligation vaccinale. Le pays instaure, vendredi 15 octobre, le passe sanitaire obligatoire pour tous les travailleurs. Une mesure provoquant manifestations, blocages et perturbations potentielles de l’économie.
Toute personne n’ayant pas été vaccinée ou n’ayant pas récemment guéri du Covid-19 doit montrer à son employeur la preuve d’un test négatif qu’elle a elle-même payé, sous peine d’être déclarée absente et privée de salaire. Plus de 85 % des Italiens âgés de plus de 12 ans ont reçu au moins une dose, mais jusqu’à trois millions d’autres, non vaccinés, risquent de se voir refuser l’accès à leur lieu de travail.
Des milliers de personnes se sont rassemblées à Rome, samedi, lors de manifestations qui ont dégénéré en affrontements violents dans le centre historique. D’autres mobilisations sont prévues dans toute l’Italie vendredi et samedi.
Difficultés à prévoir chez les routiers
Les dockers de Trieste, un port important du nord-est, ont menacé de bloquer l’activité, tandis que des perturbations sont possibles dans le transport routier. Ivano Russo, directeur général de Confetra, la Confédération générale italienne des transports et de la logistique, une association patronale, a rapporté à l’Agence France-Presse que sur un total de 900 000 chauffeurs routiers, courriers et employés d’entrepôts, « entre 25 % et 30 % » ne possèdent pas de passe sanitaire.
Le gouvernement a offert des tests gratuits aux dockers de Trieste, tandis que certains opérateurs de terminaux dans le port de Gênes proposent de payer eux-mêmes. « Le vrai problème du “green pass” pour le port de Gênes, et en général pour tous les ports, sera le transport routier », a déclaré Roberto Gulli, de l’Union italienne du travail (UIL), au journal La Repubblica. « Il pourrait y avoir du chaos vendredi ».
Entre-temps, le gouvernement est déterminé à éviter une répétition des violences du week-end dernier, imputées à un petit groupe d’extrême droite, Forza Nuova, qui, selon les experts, a infiltré les manifestations.
Le gouvernement de Mario Draghi a défendu le passe sanitaire comme un moyen d’éviter de nouveaux confinements en Italie, l’un des pays européens les plus durement touchés par la pandémie, qui a fait plus de 130 000 morts et entraîné une baisse de son PIB de 8,9 % en 2020.
Le programme de vaccination a permis de maintenir les taux d’infection à un bas niveau et l’Italie devrait connaître une croissance de 5,8 % cette année, selon les dernières prévisions du Fonds monétaire international (FMI).