Covid-19 : les cas de contamination en hausse dans les écoles, Macron envisage la vaccination des enseignants « mi-fin avril »

Jusqu’à quand le gouvernement pourra-t-il tenir sa ligne, consistant à garder coûte que coûte les écoles ouvertes dans les départements les plus touchés ? Le nombre de contaminations explose parmi les enfants : ils étaient 15 484 contaminés le 19 mars, contre 9 221 la semaine précédente, une augmentation en partie imputable à la multiplication des tests salivaires, qui atteignait 250 000 tests réalisés vendredi soir.
Les cas de Covid-19 progressent également parmi les personnels, où l’on recense 1 809 cas au 19 mars, contre 1 106 il y a dix jours. Le ministre de l’éducation nationale l’assure pourtant, le taux de contamination dans les écoles ne dépasse pas les 0,5 %.
Dimanche, sur LCI, Jean-Michel Blanquer a tenu fermement sa doctrine, assurant que la France évitait la « catastrophe éducative mondiale » que représente la fermeture des classes. Interrogé sur les risques pour les parents d’élèves d’être contaminés par leurs enfants, le ministre de l’éducation a donné l’impression de minimiser, arguant que c’était « peu de chose » par rapport au risque de décrochage scolaire lié à un éventuel reconfinement scolaire.
Le nombre de cas, rapporté au nombre d’élèves – 12,4 millions au total – et au nombre de professeurs – 1,1 million –, est encore relativement faible. Mais, sur le terrain, les écoles touchées par le Covid-19 ont du mal à faire face aux absences d’enseignants. Une professeure de CM2 dans une école REP + (réseau d’éducation prioritaire renforcé) de Lyon, qui a souhaité garder l’anonymat, n’en revient toujours pas : « Pendant mon arrêt maladie, c’est une collègue de CE1 dédoublé qui me remplace », assure-t-elle. Il y a une semaine, le 15 mars, les écoles prioritaires du département du Rhône ont eu la surprise de recevoir une nouvelle consigne : « Les écoles REP et REP + ne sont plus prioritaires pour le remplacement, écrivait la direction d’académie aux inspecteurs dans un courriel dont le contenu a été transféré aux enseignants, et je vous demande d’utiliser les moyens du dédoublement pour remplacer les enseignants absents de vos écoles. »
Regroupement de classes

« Mes collègues sont obligés de regrouper les CP et CE1 à 12, alors que c’est le fer de lance de la politique de Jean-Michel Blanquer ! », s’insurge l’enseignante. Si le rectorat de Lyon assume d’avoir proposé le regroupement des classes, qui passent alors de 12 à 24 élèves, « temporairement et en dernier recours », le ministère de l’éducation nationale précise qu’il s’agit d’une solution locale et « qu’il n’existe pas de consigne nationale sur les remplacements dans les écoles de REP et REP + ». Jean-Michel Blanquer a lui-même indiqué, le 19 mars sur RMC, que cette situation ne s’était pas présentée ailleurs que dans le Rhône.
Il vous reste 64.21% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.