Covid-19 : à Saint-Denis, les personnels du collège Elsa-Triolet exercent leur droit de retrait

Covid-19 : à Saint-Denis, les personnels du collège Elsa-Triolet exercent leur droit de retrait

Un « danger grave et imminent » : c’est par cette formule que les personnels du collège Elsa-Triolet de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) ont fait valoir leur droit de retrait, mercredi 5 janvier. Pas ou très peu de cours, trois jours après la rentrée, pour les élèves de cet établissement : 16 des 22 enseignants qui ont cours d’ordinaire, le mercredi, ont participé au mouvement. Le deuxième de ce type depuis le début de la crise sanitaire. « Nous nous voyons contraints de répéter inlassablement nos faibles moyens d’action, face à l’inlassable répétition d’un schéma dangereux pour notre communauté », ont-ils écrit dans leur communiqué.

En guise d’exemple de ce « schéma dangereux », Iñaki Echaniz, conseiller principal d’éducation (CPE), avance un « symbole » : en pleine déferlante d’Omicron, ce collège de 530 élèves – ramenés à 480 du fait de la soixantaine de jeunes comptabilisés absents, ce mardi – repose sur un « pôle médical fragile ». « Notre infirmière, en poste à mi-temps, n’est présente que le mardi et le vendredi », relève ce syndiqué au SNES-FSU. Le contact-tracing sur lequel est censé s’adosser le protocole sanitaire de rentrée peut « très difficilement » être pris en charge.

Lire aussi Article réservé à nos abonnés « Jusqu’à quand tiendra-t-on comme ça ? » : dans les écoles, une rentrée de plus sous le signe de l’incertitude

Et ce n’est pas le seul problème : la principale était également absente, mercredi, rapporte le CPE, ainsi qu’une majorité des assistants d’éducation et qu’une dizaine d’enseignants. « Pour tenir la comptabilité Covid, j’ai ouvert un tableur, et on bricole. J’espère seulement ne pas basculer positif à mon tour dans les prochains jours. »

« Les conditions d’encadrement sont devenues dangereuses en l’état, pour nos élèves et pour nous-mêmes », souligne une enseignante de lettres, non syndiquée, sous le couvert de l’anonymat. Et de rappeler que « son » département, l’un des plus jeunes de France, est aussi l’un de ceux où la couverture vaccinale est « en retrait » et les laboratoires « débordés ».

L’académie temporise

Des embauches de contractuels, comme vient de s’y engager l’institution, apporteront-ils la solution ? « On trouverait en une semaine un vivier de remplaçants là où on les attend depuis des mois ? On aimerait y croire », soupire le CPE, rapportant que le collège a « dû tenir » sans professeur de musique ou de physique-chimie. « Il faudrait une réévaluation du protocole sanitaire, une réponse adaptée à chaque territoire », renchérit l’enseignante de lettres. Elle défend aussi le « retour aux demi-jauges » : « De toute façon, par la force des choses, les effectifs fondent… » Ailleurs, des établissements semblent se préparer, d’eux-mêmes, à faire la « bascule ». Autres revendications de l’équipe : des masques, des capteurs de CO2 (le département s’est engagé à en fournir), des personnels de vie scolaire… De « vrais » recrutements.

Il vous reste 26.1% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Avatar
LJD

Les commentaires sont fermés.