Coronavirus : Valérie Pécresse demande aux salariés en Ile-de-France de revenir travailler

Coronavirus : Valérie Pécresse demande aux salariés en Ile-de-France de revenir travailler

Valérie Pécresse en compagnie d’un employé chargé de désinfecter un bus, à Paris, le 2 septembre.

Le message peut paraître un peu décalé. En pleine reprise de l’épidémie de Covid-19, en particulier à Paris et dans sa banlieue, la présidente du conseil régional d’Ile-de-France, Valérie Pécresse, appelle les habitants à revenir dans les bureaux et les ateliers, sans craindre de fréquenter les transports en commun. L’inverse, ou presque, du discours tenu au printemps, quand les pouvoirs publics pressaient tous ceux qui le pouvaient de travailler de chez eux afin de limiter les contacts et donc la propagation du virus.

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« Il faut que les salariés reviennent travailler », a affirmé Mme Pécresse, mercredi 2 septembre, en présentant la nouvelle version de sa « stratégie Covid-19 ». La présidente (ex-Les Républicains) de la région ne préconise pas un retour total des Franciliens sur leur lieu de travail, qui se traduirait de nouveau par des bus et des métros bondés, ainsi que des embouteillages. A ses yeux, un rééquilibrage est cependant nécessaire.

« Il faut revenir travailler »

« On ne peut pas bien travailler en n’étant jamais présent, en ne se rencontrant pas, plaide-t-elle. Ça s’est fait de façon contrainte et forcée durant le confinement, mais, dans la très large majorité des entreprises, il faut revenir travailler. Les réunions en distantiel, c’est moins créatif. »

Selon elle, cohabiter durablement avec le coronavirus nécessite d’« inventer une autre vie ». Un « nouvel équilibre » tenant compte de la sécurité sanitaire, « mais aussi de la nécessité de relancer l’activité ». Pas question de se cloîtrer chacun chez soi, ce qui entraînerait des faillites en série, notamment dans l’hôtellerie et la restauration, et un problème majeur de recettes pour les opérateurs de transports en commun.

Vis-à-vis de son propre personnel, la région a déjà modifié les règles : les agents peuvent continuer à télétravailler, mais pas plus d’un ou deux jours par semaine. Cet « équilibre », « je pense que ça peut être l’idéal pour la plupart des entreprises », du moins « tant que le virus ne circule pas de façon trop active », avance Valérie Pécresse.

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Toute la question est de savoir si le virus ne se diffuse pas déjà de façon trop vive. Le dernier point, publié le 27 août par l’agence de sécurité sanitaire Santé publique France (SpF), le montre : en Ile-de-France, sa circulation augmente très fortement.

Fin juin, grâce au confinement, le nombre de personnes diagnostiquées positives au cours des sept jours écoulés était tombé à 6 pour 100 000 habitants. Depuis, la proportion n’a cessé de monter. Elle a atteint, mi-juillet, le « seuil de vigilance » fixé par le gouvernement à 10 cas pour 100 000 habitants, franchi le « seuil d’alerte » de 50 pour 100 000 à la mi-août, et poursuit désormais une « progression exponentielle ». Ce taux dépasse à présent 90 cas positifs pour 100 000 habitants en Ile-de-France, avec une incidence particulièrement forte à Paris (plus de 140 cas pour 100 000, en intégrant les aéroports). Une hausse liée, notamment, au comportement des jeunes : les 20-30 ans se singularisent « par un niveau de circulation du virus quatre fois plus élevé que dans les autres classes d’âge », note SpF.

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LJD

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