Comment l’administration fiscale va prendre en compte les frais liés au télétravail pour l’imposition des revenus de 2020

La crise sanitaire liée au Covid-19 s’est traduite par un recours massif au télétravail conduisant les salariés à engager, parfois pour la première fois, des frais professionnels rendus nécessaires par cette organisation inédite du travail.
Dans un communiqué de presse publié au début du mois de mars, Bercy a annoncé que des « mesures spécifiques » ont été mises en place pour tenir compte des frais engagés en 2020 au titre du télétravail.
Que prévoient-elles ? En réalité, pas grand-chose de nouveau. Que vous ayez reçu une indemnité forfaire pour couvrir vos frais de télétravail ou que l’employeur vous ait remboursé vos frais sur présentation de justificatifs, dans un cas comme dans l’autre, les sommes reçues sont exonérées d’impôt sur le revenu. Ce qui est la règle habituelle en temps normal.
Cette exonération n’est pas plafonnée lorsqu’il s’agit d’un remboursement de frais sur présentation de justificatifs (factures). En revanche, Bercy précise que, pour « faciliter les démarches des contribuables, des modalités particulières sont définies pour les allocations forfaitaires ». Elles prévoient que cette exonération est plafonnée à 2,50 euros par jour de télétravail à domicile, soit 50 euros pour un mois de vingt jours, dans la limite annuelle de 550 euros (onze mois, compte tenu des congés).
2,50 euros par jour
En clair, l’administration fiscale se contente de s’aligner sur la solution retenue par l’Urssaf en matière d’exonération de cotisations sociales. Sauf que « 2,50 euros par jour de télétravail, [cela] semble peu élevé, notamment au sein des zones tendues en matière immobilière », regrette Solidaires finances publiques, le syndicat de la direction générale des finances publiques.
En clair, si vous avez reçu des indemnités forfaitaires pour couvrir vos frais de télétravail, elles sont exonérées dans la limite de 2,50 euros par jour. Vous n’avez aucune case spécifique à cocher pour bénéficier de cet avantage.
« Il faut juste s’assurer que le montant du salaire imposable reporté sur la déclaration de revenus n’inclut pas, par erreur, le montant de ces indemnités », explique Maxime Ravinet, fiscaliste, associé du cabinet LRK Paris.
Pour le calcul de l’impôt, vos frais professionnels sont automatiquement couverts par une déduction forfaitaire de 10 %. Mais vous pouvez y renoncer pour déduire vos frais réels.
En cas d’option pour les frais réels, si vous ne connaissez pas le montant exact de vos frais ou si vous n’êtes pas en mesure d’en justifier (frais supplémentaires d’électricité, de chauffage, frais de connexion et d’abonnement au téléphone, à Internet…), c’est également ce forfait de 2,50 euros par jour de télétravail que vous pouvez retenir, indique Bercy, précisant toutefois que vous conservez la possibilité de les déduire pour leur « montant exact » si cela est plus favorable.
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