Comment BMW pilote la bascule sociale vers la voiture électrique

Comment BMW pilote la bascule sociale vers la voiture électrique

Des robots travaillent sur une chaîne de montage du constructeur automobile BMW, à Munich (sud de l’Allemagne), le 22 octobre 2021.

Un profil sur mesure pour une mission cruciale. Ilka Horstmeier, 52 ans, la directrice des ressources humaines (DRH) du groupe BMW depuis 2019 et membre du comité exécutif du géant allemand, est chargée de piloter la plus grande transformation sociale de l’entreprise, celle qui doit faire passer la « Fabrique bavaroise de moteurs » (Bayerische Motoren Werke, soit le nom développé de BMW) à l’ère de la voiture électrique à batterie et de l’hyperconnectivité. Son parcours s’y prête parfaitement. Mme Horstmeier – qui a accordé un entretien au Monde jeudi 18 novembre – est passée par les usines allemandes de Munich, Regensburg et Dingolfing et a dirigé la production des moteurs de l’entreprise.

Le défi, il est vrai, est gigantesque. Le numéro un mondial du premium, avec ses marques BMW, Mini et Rolls-Royce, a vendu 153 000 voitures électrifiées au premier semestre 2021 sur un total de 1,2 million. L’électrique (100 % à batterie ou hybride rechargeable) a donc représenté 13 % des ventes début 2021 et l’objectif de la société est de faire passer cette proportion à 25 % en 2025, puis de la doubler en 2030. Dès lors, une question se pose à BMW comme à ses confrères constructeurs automobiles : que vont devenir les ingénieurs, techniciens et opérateurs spécialisés de la motorisation thermique ?

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Premier élément de réponse : pour BMW, le moteur thermique va encore exister longtemps. « Nous pensons que 50 % des véhicules vendus en 2030 seront des voitures purement électriques, explique la DRH. Mais cela signifie aussi que nous vendrons encore, à l’échelle mondiale, à la fin de la décennie, 50 % de voitures dotées d’un moteur thermique de haute technologie. Pourquoi ? Parce que la montée des ventes électriques n’aura pas le même rythme partout sur la planète. Si la demande pour l’électrique est plus forte, bien sûr nous fournirons davantage. Mais il est clair pour nous que nous n’allons arrêter aucune technologie. »

Préparation des changements le plus en amont possible

Cette position explique la décision de BMW de ne pas participer – contrairement à son grand rival Mercedes – à la coalition de pays qui, à la COP26 de Glasgow (Ecosse), le 10 novembre, ont décidé un arrêt total du moteur thermique en 2035-2040. Mais l’élément-clé de la méthode BMW, c’est la préparation des changements le plus en amont possible. « Ce que j’ai compris, en particulier de mes années dans la production, c’est que si l’on veut prendre soin des employés dans une transformation profonde, il ne faut pas commencer par penser aux personnes, mais au produit, observe Ilka Horstmeier. La bonne démarche, ce n’est pas de se dire “J’ai combien de personnes dans la production de moteurs thermiques, autrement dit j’ai combien de problèmes”, mais de se demander très en amont quel produit on veut faire et y penser ensemble. »

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