Chez Michelin, les salariés, moins nombreux, sommés de faire mieux

Chez Michelin, les salariés, moins nombreux, sommés de faire mieux

L’usine Michelin à Clermont-Ferrand, le 6 janvier 2021.

C’est la partie immergée de l’iceberg. Derrière les 2 300 suppressions d’emplois annoncées le 6 janvier par Michelin se pose la question des quelque 17 000 salariés qui vont continuer de travailler sur les sites français du numéro deux mondial du pneumatique. « Nous sommes en train de négocier quelque chose qui aura un impact sur les organisations et qui sera très structurant pour l’avenir, note José Tarantini, le délégué syndical central de la CFE-CGC. Nous voulons nous assurer que ceux qui restent, et à qui on demandera de porter le changement, seront bien traités. »

Sur le principe, l’objectif est partagé par la direction. « Nous négocions un accord-cadre pour ceux qui partent mais aussi pour préserver ceux qui poursuivront leur carrière chez Michelin », confirme Jean-Paul Chiocchetti, le directeur de Michelin France. L’accord sur les suppressions de postes, que la direction espère signer en avril, devrait donc comporter un volet concernant les emplois maintenus.

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Prévues pour s’étaler jusqu’en 2023, les suppressions d’emplois visent une amélioration de la productivité allant jusqu’à 5 % par an. Cela concerne la quinzaine de sites industriels français où 1 200 postes devraient disparaître. Cela touche aussi l’activité tertiaire (1 100 emplois concernés), pour l’essentiel au siège du groupe, à Clermont-Ferrand. Environ 60 % des départs devraient se faire dans le cadre de retraites anticipées financées par l’entreprise. Le restant serait des départs volontaires dans le cadre de ruptures conventionnelles collectives.

« Il ne faut pas croire qu’il y a 2 300 personnes qui se tournent les pouces, affirme Laurent Bador, le délégué syndical central de la CFDT. Leur départ aura un impact fort sur ceux qui restent. » « Nous voulons éviter la surcharge temporaire de travail qui pourrait résulter des départs », promet le directeur de Michelin France.

« Risques psychosociaux »

L’autre grand défi est d’accompagner les mutations de l’organisation du travail. « Il y a déjà, en temps normal, près de 10 % des gens qui changent de métier tous les ans, sans compter que les compétences requises pour chaque métier évoluent en permanence, poursuit Jean-Paul Chiocchetti. Le plan va entraîner de nouveaux changements. Nous allons définir des dispositifs innovants pour permettre à ceux qui restent d’accéder à des reconversions ou à des évolutions professionnelles répondant aux besoins futurs de Michelin. ».

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