Ces entreprises qui recrutent en temps de crise

Ces entreprises qui recrutent en temps de crise

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Publié aujourd’hui à 16h00

Même dans certains secteurs très touchés par les effets des mesures sanitaires, comme la restauration, les établissements embauchent. Ici, à Valence (Drôme), le 23 avril.

« En juin, juillet, août, on a fait des mois énormes par rapport à l’année dernière. En hausse de plus de 20 % ! Ça a tellement bien marché qu’on a comblé sans problème les pertes du confinement », se félicite Jérôme Maudet, alias « Chichi ». Le gérant de La Casa del Porron, à La Roche-sur-Yon (Vendée), n’a pas cessé de recruter, malgré le Covid. Il a embauché un cuisinier début mars, un nouvel apprenti cuisine en août, et va ouvrir un autre restaurant avec un cuisinier, deux apprentis et deux serveurs.

Si le contexte général de l’emploi est sinistré, avec 345 plans de sauvegarde depuis mars et 715 000 emplois détruits au premier semestre, selon l’Insee, des entreprises continuent de recruter, même dans les secteurs très affectés comme l’hôtellerie-restauration. L’absence de touristes étrangers a pénalisé l’Ile-de-France, mais la saison a été bonne sur la côte Atlantique. « On a de la peine pour les restaurants parisiens, mais, à la Roche-sur-Yon, on n’a pas à se plaindre du tout, reprend Chichi. Dans le quartier des Halles, tous les restaurants font le plein, midi et soir. On est content que les gens reviennent sans avoir peur. »

Pas d’interruption pour les banques

Depuis la fin du confinement, de nombreuses entreprises, comme La Casa del Porron, cherchent à recruter à tous les niveaux de qualifications. Le site de recrutement Cadremploi a réalisé pour Le Monde le classement des entreprises qui ont diffusé les plus gros volumes d’offres depuis la fin du confinement. Sur un total de 6 000 annonces – dont 1 000 alternants entre le 11 mai et le 8 septembre, les cinq premiers sont Thalès, Ubisoft, LVMH, Hermès International et Onepoint, soit des entreprises de la défense (recruteur permanent), de l’informatique et du luxe. « Il faut rester prudent, relativise Julien Breuilh, directeur des études de Cadremploi. Dans ce contexte très volatil, les entreprises peuvent être amenées à licencier d’un jour à l’autre. » Mais le recrutement ne s’arrête jamais totalement. Des secteurs d’activité comme la banque ne se sont pas interrompus pendant le confinement, d’autres, comme celui de la santé ont même été portés par la crise sanitaire.

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Au niveau national, le nombre d’offres publiées par Pôle emploi a doublé entre avril et juin. Même décollage des offres sur les sites privés d’emploi, comme Indeed ou HelloWork dans l’intérim. Mais le bilan du deuxième trimestre de Pôle emploi (1,4 million d’offres publiées) reste inférieur de 25,6 % à son niveau de 2019. « Il faut distinguer trois périodes dans l’évolution du recrutement depuis le Covid, explique Catherine Poux, la directrice des services aux entreprises de Pôle emploi. Durant le confinement, les recrutements se sont poursuivis essentiellement sur la santé et la chaîne alimentaire ; depuis juin, il y a eu un rebond, outre la santé, sur les services à la personne (à domicile, en centre d’accueil, dans les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes), le commerce et la grande distribution. Cet été dans l’hôtellerie-restauration, la côte Atlantique a beaucoup recruté. Tous les métiers de bouche continuent à générer des besoins. Une chaîne de boulangerie vient ainsi de lancer une campagne de 300 recrutements. »

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