Les jeunes sur-diplômées mais sans emploi !

Les jeunes ayant du mal à trouver un emploi n’est pas un problème nouveau. Certains secteurs ne proposent que très peu d’offres d’emploi aux jeunes et en particulier lorsque ceux-ci ont peu d’expérience professionnelle. Faire de longues études n’est plus forcément la meilleure solution, cependant certains deviennent sur-qualifiés pour les postes qu’ils occupent.

D’après une thèse d’un doctorant à l’INRS, 40% des diplômés universitaires occupent un poste qui requiert un niveau d’études plus faible que celui qu’ils ont. Cela peut s’expliquer par différents facteurs :

Certains diplômes sont plus recherchés que d’autres, ce qui entraîne beaucoup de compétitivité entre candidats. Certains candidats n’hésitent pas à revoir à la baisse leurs ambitions et à chercher des postes pour lesquels ils sont trop qualifiés afin d’avoir plus de chance d’être embauché.

Certains secteurs sont plus demandeurs que d’autres, ce qui ferme beaucoup de portes aux candidats qui cherchent des postes à hautes responsabilités correspondant à leur niveau d’études. Ils se retrouvent ainsi à chercher dans d’autres secteurs afin d’avoir une chance de trouver un emploi.

Les diplômés universitaires à vocation professionnelle sont de plus en plus demandés face aux jeunes qui sortent d’écoles avec un diplôme plus élevé. En effet ces jeunes sont en général sur-diplômées pour les postes à pourvoir, ils sont en général moins expérimentés et coûtent plus cher aux entreprises.

Les diplômés universitaires à vocation non professionnelle se retrouvent à postuler et à occuper des postes auxquels ils n’ont pas vraiment été formés, ou pour lesquels ils sont sur qualifiés.

Les sur diplômées se replient vers des postes de la fonction publique pour plusieurs raisons: sûreté de l’emploi, possibilité d’évolution, mais ils sont sur diplômées pour les fonctions qu’ils remplissent. Cela engendre des conflits avec les futures générations de jeunes qui voudront travailler dans la fonction publique avec un diplôme moins important.

Contrairement à la fonction publique, la France subit une pénurie d’emploi, les jeunes sont sur qualifiés pour les métiers qu’ils souhaitent faire en particulier dans le BTP ou encore la restauration. Ces secteurs ne requièrent pas tant de diplôme, mais plutôt de l’expérience professionnelle.

Jeune diplômé, tu proposes ton savoir-faire tes compétences, et personne n’en veut !

Plus que jamais en France, le diplôme est considéré comme un atout essentiel pour l’insertion professionnelle. Seuls 11 % de ceux qui en possèdent un pointent au chômage cinq ans après leur entrée sur le marché du travail, alors que 40 % des jeunes non diplômés sont sans emploi. Ces 11 % représentent néanmoins un chiffre très élevé : «Ce sont des centaines de milliers de jeunes qui, au sortir de longues études qui ont nécessité des sacrifices importants, peinent à trouver un poste en adéquation avec leur diplôme», relève Camille Peugny, sociologue à Paris-VIII. «Un diplômé de l’enseignement supérieur sur quatre ou cinq peut être considéré comme déclassé sur son premier emploi.» Précarité, temps partiels, faibles revenus, boulots alimentaires, chômage à répétition ou emploi sans rapport avec les compétences sont le lot de nombre de diplômés du supérieur.

«La durée du « bizutage social » s’est allongée : après un master, il est courant de cumuler quatre à cinq ans de stage et de CDD. L’âge moyen du premier CDI est passé à 29 ans», souligne Camille Peugny. En témoignent ces Grenoblois âgés de 25 à 40 ans et diplômés de bac + 5 à bac + 8 en situation délicate. Tous dénoncent un gâchis humain et portent un regard désabusé, parfois révolté, sur une société qui ne leur donne pas la place qu’ils espéraient et dans laquelle ils ne se reconnaissent pas.

Claire, 40 ans tout juste, est docteure en biologie cellulaire et moléculaire depuis 2005, et au chômage depuis un an. Jamais elle n’a pu accéder à un CDI. Elle a multiplié pendant dix ans les contrats précaires à l’institut des neurosciences de Grenoble, dans le privé près de Genève, dans un labo du Commissariat à l’énergie atomique, entrecoupés de périodes de chômage… Jusqu’à arriver à la limite légale de son employabilité en CDD dans le public. «Les labos publics où je suis passée me sollicitent, mais je n’ai plus le droit d’y accéder, explique-t-elle. C’est très frustrant : j’adorais ce que je faisais, j’étais appréciée et je dois faire une croix sur mon métier où il y a des manques et où mes compétences seraient utiles ? C’est du gâchis.» Elle continue à chercher dans le privé, a décroché quelques entretiens. On lui a proposé un poste, mais il était basé à l’étranger : inacceptable pour cette mère de trois jeunes enfants dont le mari, peintre en bâtiment, est salarié à Grenoble. «Je n’ai pas voulu sacrifier ma vie de famille», tranche-t-elle. Elle vit en partie sur son allocation chômage, en assurant des cours particuliers et des vacations à la fac, «pour rester active et à l’affût». Il lui a fallu prendre un statut d’auto-entrepreneur pour pouvoir être payée par l’université… «Dans un an, je n’aurai plus de chômage. Dois-je repartir à zéro ? Faire instit ? Souci, je n’ai plus droit à une formation pour me reconvertir… Et puis ça me fait mal de recommencer au bas de l’échelle salariale et de renoncer à mon métier passion !» Du futur président, elle n’ose attendre la création de postes dans la recherche publique, mais au moins qu’il élargisse le recours aux CDD, qu’il impulse une mobilité des fonctionnaires. Seul espoir pour elle de retrouver le chemin des labos.

Emma a 25 ans, elle a décroché en 2014 un master de stratégie territoriale et urbaine à Sciences-Po Paris. Elle vit chez ses parents et touchera ce mois d’avril sa dernière allocation chômage avant de basculer au RSA. Emma se prépare à chercher un petit boulot alimentaire. Tout avait pourtant bien commencé après son master, avec un CDD dans un cabinet de conseil en région parisienne, où elle réalise les études stratégiques des politiques de l’habitat pour des collectivités. Elle se sent vite mal à l’aise : beaucoup de responsabilités, un salaire moyen, une position de prestataire pour des élus dont elle doit suivre les orientations politiques, une ambiance délétère au sein du cabinet. A la mi-2015, après dix mois, elle quitte cet emploi, désireuse de mettre ses compétences au service d’une «autre manière de penser la gestion du territoire, axée sur la transition écologique». Depuis, elle n’a pas retrouvé de poste. Elle a fait les vendanges, du woofing (travail dans une ferme bio), un service civique au Maroc et a répondu à une multitude d’offres d’emploi… sans succès. Elle ne se plaint pas : «J’assume mon refus d’un parcours classique et d’une carrière menée au détriment de mes convictions et des urgences écologiques et sociales.» Mais elle avoue une certaine anxiété. Avec deux anciens de son master, elle a monté une association qui propose aux collectivités un accompagnement sur une transition écologique mêlant énergie, transports, habitat, participation, cohésion sociale : «Certaines sont très intéressées mais sont-elles prêtes à nous payer ?» Elle attend des candidats à la présidentielle «une prise en compte des enjeux écologiques, un changement de régime politique, une place renforcée pour les citoyens et l’écologie en lieu et place du système capitaliste». Elle se sent plus proche de Mélenchon que de Hamon, se décrivant «en rupture, contestataire».

Les difficultés auxquels sont confrontés les jeunes diplômés en recherche d’emploi

Lorsque les jeunes diplômés ont terminé leurs études, les principales difficultés qu’ils rencontrent lorsqu’ils recherchent un emploi sont tout d’abord l’absence d’expérience professionnelle, suivie de la difficulté à trouver des offres d’emploi. Pour les managers, le niveau de salaire proposé est bien souvent jugé insuffisant.

Monster donne plusieurs pistes dans son étude. La première c’est de valoriser ses engagements associatifs et séjours à l’étranger mais aussi ses projets perso et des activités sportives ou culturelles de bon niveau. Elles peuvent toutes servir à démontrer que vous êtes engagé, adaptable, et avec une certaine maturité. Autre piste : tenir un blog et publier des articles sur son secteur d’activité. Plus généralement, n’hésitez pas à mettre en ligne vos réalisations créatives et/ou intellectuelles… Qui sait, elles pourraient attirer l’oeil d’un recruteur ?

Les 10 difficultés qui empêchent les jeunes diplômés de mener à bien leur recherche d’emploi :

  • Le manque d’expérience professionnelle
  • Des difficultés à trouver des offres d’emploi
  • Des difficultés à mettre en valeurs leurs compétences
  • Une mobilité géographique difficile
  • Un salaire proposé insuffisant
  • Autre difficulté non mentionnée dans la liste
  • Une formation mal, ou pas, reconnue par les employeurs
  • Une formation inadaptée au marché de l’emploi
  • Une méconnaissance des débouchés possibles de leur formation
  • Une mauvaise maîtrise des techniques de recherche d’emploi (lettre de motivation, CV, entretien d’embauche…)

La Génération Millennials Jeune diplômé et sans emploi

Qui est cette génération Y et pourquoi, malgré leurs diplômes, les jeunes peinent-ils à décrocher leur premier emploi ?

alors que la courbe du chômage en France continue de faire le yo-yo, le taux d’emploi des jeunes diplômés ne semble pas affecté ni par les périodes de creux, ni par les améliorations du marché de l’emploi. En effet, il stagne : 40% des jeunes diplômés n’ont toujours pas d’emploi un an après avoir obtenu leur diplôme de fin d’étude.

Après la génération X naît la génération Y, surnommée « Millennials » ou « enfants du millénaire ». Regroupant l’ensemble des individus nés entre le début des années 80 et le milieu des années 90 (certains sociologues datent précisément la fin de cette génération avec les jeunes nés en 1995), cette génération est marquée par le digital, la flexibilité et les réseaux sociaux. Le cœur de ce groupe est Internet et plus largement les nouvelles technologies qui induisent la simultanéité et l’instantanéité des relations et des tâches.

En 2020, la « génération net » représentera plus de 40% des travailleurs européens. « Les Millennials vont dominer tous les chiffres de l’emploi et du chômage à partir de maintenant, » déclare Anthony Carnevale, le directeur de recherche de l’Université de Georgetown. En 2015, 75,3 millions de personnage appartiennent à la génération Y contre 74,9 millions d’individus pour la génération X (jusque-là, la génération X représentait la tranche d’âge (entre 30 et 50 ans) la plus nombreuse).

Les Millennials font face à des frais de scolarités beaucoup plus élevés que leurs parents (que ce soit en frais universitaires ou le coût d’une école de commerce ou d’ingénieur) ce qui induit la contraction d’un prêt étudiant plus conséquent. Problème, la compétition pour obtenir un CDI (véritable Graal du jeune diplômé) est aussi plus rude qu’avant. Une étudiante de 25 ans avec dans sa poche un Master 2 en commerce international déclarait qu’elle était serveuse dans un restaurant de quartier en attendant de trouver un emploi plus en adéquation avec ses qualifications.

Diplômé en poche mais sans emploi, comment y remédier ?

Le Manque de stratégie. Nous remarquons souvent que le manque de succès est dû à un manque de stratégie dans la recherche d’emploi: il ne suffit pas d’envoyer une lettre de motivation et un CV pour espérer décrocher un poste correspondant à ses attentes.”
Manque de motivation. “Une recherche d’emploi est aujourd’hui un job à mi-temps et il faut garder la motivation tout au long des différents processus de recrutement qui sont aujourd’hui assez longs. Mais il n’y a rien à faire…. il faut accepter que ça prend du temps…”
Manque de flexibilité. “La flexibilité de la génération Y est importante et il faut absolument tenir compte de ce paramètre pour se démarquer également (…) On ne reste plus 30 à 40 ans dans le même boulot (ou très rarement), on change 7 à 8 fois dans une carrière.
Les outils sont nombreux aujourd’hui pour se positionner sur le marché: LinkedIn , les jobboards, les organismes, les foires à l’emploi… Pour moi, le profil LinkedIn est incontournable. Plus de 85% des recruteurs sont dessus et il y’a tous les jours de nouvelles offres d’emploi. Utilisez les réseaux sociaux dans votre recherche d’emploi mais de façon professionnelle et en faisant très attention à votre identité numérique”.
“Motivation, patience, structure, organisation, stratégie et détermination sont les maîtres mots d’une recherche d’emploi réussie. La base est évidemment votre CV et votre lettre de motivation.”
Les erreurs à éviter lors de votre recherche :
Etre pessimiste. “Si on part du principe que tout est bouché et qu’on a aucune chance à cause de statistiques, il est évident que cela sera difficile de garder la motivation. Posez-vous les bonnes questions et analysez les raisons d’un échec. Vous verrez que ce n’est pas uniquement le marché qui est responsable – même si le parcours n’est pas un long fleuve tranquille. C’est vous qui ferez la différence lors de vos entretiens d’embauche, et pour cela il faut pouvoir se vendre tout en restant humble mais en vous démarquant du candidat qui est passé juste avant vous…”
Etre impatient: “Il est parfois nécessaire de changer sa cible et de passer par deux phases afin d’obtenir l’objectif premier. L’intérim par exemple est devenu un excellent tremplin pour arriver à son objectif (CDI). Par exemple, devenir consultant parait peut être facile mais il faut plusieurs années d’expériences afin d’être expert et avoir une certaine renommée sinon vous êtes dans la masse et le problème est le même.”

Les Lacunes des Jeunes Diplômés Viennent De L’enseignement

Si l’on en croit une étude récente venue du Royaume-Uni, un diplôme de l’enseignement supérieur ne fait pas pour autant un bon professionnel. De nombreux employeurs se déclarent de moins en moins satisfaits de leurs nouvelles recrues, notamment en ce qui concerne l’attitude à l’égard du travail, les capacités de communication et de résolution de problèmes, ainsi que l’aptitude à développer de bonnes relations avec les clients.

Serait-il possible que les lacunes pointées par les employeurs – manque des connaissances entrepreneuriales de base, faibles compétences en communication et attitude négative face au travail – provinssent directement de l’enseignement reçu dès les premières années scolaires ? Regardez par exemple ce qui est enseigné sur l’individu. Selon les mots de C. S. Lewis, le système scolaire encourage une attitude du style «  tout le monde vaut tout le monde » sans se préoccuper des aptitudes ou des capacités des uns et des autres.

Éduques dans cette idée, les étudiants ont facilement tendance à se croire sortis de la cuisse de Jupiter. Si ce travers n’est pas corrigé, ils ne seront que trop enclins à exiger de plus de plus de louanges et d’avantages à mesure qu’ils grandissent et accèdent au marché du travail.

Ou regardez la façon dont l’école développe la socialisation des élèves. C’est depuis longtemps l’un des objectifs les plus importants du système scolaire, mais force est de constater que cette socialisation ne se fait qu’à l’intérieur d’une seule classe d’âge.

Les élèves ont alors du mal à interagir avec des individus n’appartenant pas à leur cercle immédiat. Cela devient problématique lorsqu’ils entrent dans la vie active et doivent coexister pacifiquement avec des personnes, clients ou collègues, ayant 10, 20 ou même parfois 50 ans de plus qu’eux.

De plus, le système éducatif a éliminé bon nombre d’expériences qui permettaient de se familiariser avec le monde de l’entreprise – les classes-ateliers par exemple – tout en dénigrant le concept d’apprentissage. Sans ces expériences précoces, il n’est guère étonnant de constater que les jeunes salariés n’ont aucune idée du monde de l’entreprise dans lequel ils entrent.

Appel à témoignages : jeunes actifs, comment travaillez-vous avec vos collègues plus âgés ?

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Catherine Vautrin, ministre du travail à temps partiel

Catherine Vautrin, ministre du travail, de la santé et des solidarités, dans son bureau, à Paris, le 4 avril 2024.

Depuis son entrée au gouvernement, Catherine Vautrin ne chôme pas. Une pile vertigineuse de dossiers s’élève dans le bureau de l’hôtel du Châtelet, situé rue de Grenelle, à Paris, où elle a pris ses quartiers le 11 janvier. Ces derniers temps, deux thèmes majeurs ont beaucoup retenu la ministre du travail, de la santé et des solidarités : la réforme de l’assurance-chômage et la loi relative à la fin de vie, dont l’examen en séance publique débute lundi 27 mai à l’Assemblée nationale.

Mais il y a bien d’autres questions sur lesquelles l’ex-élue Les Républicains (LR), ralliée à la Macronie, planche : « l’acte II » de la transformation du marché de l’emploi, les besoins de financement des hôpitaux, la création d’un congé de naissance… Son emploi du temps est joliment rempli. Tellement rempli que plusieurs de ses interlocuteurs regrettent qu’elle ne soit qu’à temps partiel sur le volet « travail » de son maroquin. François Hommeril, le président de la CFE-CGC, lui a même lancé cette petite pique pleine d’ironie, lors d’une conférence de presse : « J’ai cru comprendre que, depuis quelques mois, [le ministère du travail] était fermé. »

Dès le départ, l’ampleur de ses attributions a frappé les esprits. Au mois de janvier, Catherine Vautrin s’est déployée sur de multiples fronts, des investissements dans le système de soins à l’élaboration d’une loi sur le grand âge, en passant par le temps que les enfants consacrent aux écrans ou à l’évolution des règles sur les congés payés. « Ses prérogatives sont si larges qu’elles font presque penser à l’empire de Charles Quint sur lequel le soleil ne se couchait jamais, déclare Raymond Soubie, président du groupe Alixio et conseiller social de Nicolas Sarkozy quand celui-ci était à l’Elysée (2007-2012). Regrouper dans un même portefeuille le travail, la santé et les solidarités est assez exceptionnel dans l’histoire de nos institutions. »

Des cas de figure un peu équivalents se sont, toutefois, déjà présentés au cours de la VRépublique. Exemple : Xavier Bertrand s’est occupé du travail, de l’emploi et de la santé entre novembre 2010 et mai 2012, tout en bénéficiant de l’aide d’un ministère délégué à la formation professionnelle et d’un secrétariat d’Etat chargé de la santé. Peut également être mentionné le ministère de l’emploi et des solidarités, de juin 1997 à mai 2002, qui a été flanqué, selon les périodes, de deux ou trois ministères délégués (dont un à la santé) et d’un secrétariat d’Etat. Chargé des affaires sociales et de l’emploi entre mars 1986 et mai 1988, Philippe Séguin a pu s’appuyer sur un ministère délégué à la santé et à la famille et, par moments, sur deux secrétariats d’Etat (dont l’un sur la Sécurité sociale).

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Prisma Media : un plan de départs en discussion

Deux ans après la clause de cession qui avait déjà vu une centaine des 400 journalistes quitter Prisma Media (Capital, Géo, Voici, Femme actuelle, Télé-Loisirs), de nouveaux départs pourraient bien se succéder d’ici à la fin de l’année au sein du groupe de presse magazine détenu par Vivendi. Au total, une cinquantaine de personnes pourraient être concernées par la rupture conventionnelle collective (RCC) voulue par la direction, et justifiée par une baisse de la rentabilité du groupe.

En 2023, Vivendi, dont le premier actionnaire, le groupe Bolloré, était en train d’absorber le groupe Lagardère, avait été contraint de se séparer du magazine people Gala sous la pression des autorités antitrust de Bruxelles, alors que l’hebdomadaire était particulièrement rentable.

Les départs envisagés par ces nouvelles mesures de départs volontaires pourraient effectivement améliorer la rentabilité du groupe, mais à la marge, minimise la direction, affirmant que celles-ci étaient déjà dans les cartons de Prisma lorsque Vivendi a acquis le groupe en 2021, bien avant la cession de Gala.

« Mauvais signal »

Vingt embauches viendraient compenser en partie le plan de départ, ce qui aboutirait à trente suppressions de postes sur 800 CDI. Sans connaître le périmètre exact visé ni les postes concernés dans un premier temps, les syndicats de l’entreprise avaient été prévenus de la volonté d’une RCC jeudi 23 mai, lors du Comité social et économique (CSE), comme l’avait révélé le média spécialisé L’Informé, lundi 27 mai.

Comme annoncé, les fonctions supports (marketing, ressources humaines, finances) sont visées par le plan de départs. A en croire la direction − qui aimerait le voir aboutir d’ici au 19 juillet −, l’idée est de permettre aux professions qui n’étaient pas en droit de prendre la clause de cession, réservée aux journalistes, de bénéficier de conditions de départ favorables. Mais depuis la dernière réunion mercredi 29 mai, les syndicats ont eu confirmation que la RCC pourrait ne pas se limiter pas aux fonctions supports : les postes concernant la fabrication, la diffusion, et les abonnements sont aussi concernés. Les magazines Capital et Géo pourraient donc aussi faire les frais du plan de départ. Si le premier titre n’a finalement pas été transformé en hebdomadaire en 2023, le second a été relancé avec une nouvelle formule en décembre.

« On touche quasi exclusivement des fonctions liées au print, ça envoie un mauvais signal », déplore Emmanuel Vire, secrétaire général du syndicat SNJ-CGT et journaliste à Géo. « On va négocier les conditions de départ, car c’est mieux que des ruptures conventionnelles individuelles au rabais, mais on va tout autant s’intéresser à ceux qui restent après, car on craint qu’il y ait des conséquences négatives sur la production », prévient M. Vire.

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En Allemagne, la querelle sur l’« allocation citoyenne » révèle le malaise de la société sur le travail

C’était l’une des réformes emblématiques du chancelier social-démocrate Olaf Scholz. Et elle est désormais l’une des plus critiquées de la coalition qu’il dirige : l’« allocation citoyenne » (Bürgergeld). Cette prestation, qui a réformé l’allocation chômage de longue durée, est devenue le synonyme d’une politique sociale jugée trop généreuse par ses opposants, dans le contexte d’une croissance faible, d’une pénurie de main-d’œuvre et de tension sur les finances publiques.

Pour le Parti social-démocrate (SPD), la réforme était une promesse centrale de campagne. Elle donnait l’occasion de solder enfin le douloureux épisode des réformes du chancelier Schröder (2003-2005), qui avaient réduit la durée d’indemnisation du chômage à un an. Au-delà de cette période, un demandeur d’emploi basculait vers l’allocation minimum dite « Hartz IV », assortie d’un régime de sanctions en cas de non-acceptation d’un emploi « raisonnable » ou de non-présentation à un rendez-vous.

L’ancien système, jugé infantilisant et tatillon par de nombreux chômeurs, avait coûté beaucoup de voix au SPD dans les milieux populaires. Le Bürgergeld entendait changer l’« esprit » du dispositif de soutien aux demandeurs d’emploi : l’« encouragement » et l’« autonomisation » étaient les nouveaux mots d’ordre. Les sanctions devaient être réduites au minimum, la formation devenir la priorité afin de « respecter la dignité de l’individu et de lui permettre de participer à la société ».

Grande désillusion

Dix-huit mois après son adoption, la réforme concentre les critiques et est accusée d’avoir alimenté la montée de l’extrême droite, qui pointe actuellement à 18 % dans les sondages outre-Rhin. Sur le fond, plusieurs enquêtes ont montré que l’adoucissement des sanctions n’a pas eu les effets escomptés. Les chiffres de l’agence pour l’emploi témoignent d’une augmentation très faible des parcours de formation dans le cadre de l’allocation citoyenne depuis son introduction : 7 % de plus seulement par rapport à l’année précédente.

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés L’économie allemande va rester léthargique en 2024

Mais c’est surtout la hausse record de son montant en 2024 : + 12 % en 2024 en raison de l’inflation, soit 563 euros par mois pour un adulte seul, en plus du logement et du chauffage, qui a suscité le plus de frustrations. Dans un pays où la forte hausse des prix a affecté la vie de nombreux salariés ces deux dernières années, l’ajustement de l’allocation a été mal vécu. Une enquête menée par l’Institut de recherche économique de Berlin (DIW), proche des syndicats, a également révélé que les agences pour l’emploi, responsables de l’accompagnement des chômeurs, étaient très critiques sur la réforme et doutaient de son efficacité.

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