Suppression des postes chez Carrefour, des syndicats sont contre le projet de la direction
Depuis l’arrivée d’Alexandre Bompard aux manettes du distributeur, en juillet 2017, Carrefour a annuler 5 000 postes.
Les structures syndicales et la direction de Carrefour se sont une nouvelle fois croiser, mardi 16 avril, pour invoquer les elliminations des postes envisagées par le groupe de distribution alimentaire.
Un an après le début d’un grand plan de changement accompagné d’une importante réduction d’effectifs, la nouvelle cure d’amaigrissement passe mal auprès des salariés. Sur les réseaux sociaux, plusieurs ont détourné le slogan de l’enseigne en faveur de la transition alimentaire, transformant « Act for Food, Des actions concrètes pour mieux manger » en « Act for Flouz, Des actions concrètes pour mieux se gaver ».
Se tenait des dispositifs prévus dans le dernier changement du code du travail, Carrefour a entrepris de négocier un accord de rupture conventionnelle collective (RCC) lui permettant de réduire ses effectifs par le biais de départs volontaires, sans explication économique. Il a besoin un accord signé par des syndicats représentant au moins 50 % du personnel.
L’objectif du distributeur, qui engage 115 000 salariés en France, dont 60 000 dans ses hypermarchés, vise à annuler 1 229 postes dans ses 220 hypermarchés français pour adapter les effectifs aux nouveaux choix stratégiques censés relancer ce format de magasin (réduction des espaces réservés aux produits non alimentaires, mais création de rayons consacrés au déstockage, abandon de la bijouterie…). Les postes visés touchent donc la bijouterie, le rayon multimédia, l’arrière-caisse, le service de la paie, l’encadrement, les fonctions administratives et les caisses des stations-service.
Autre cure d’amaigrissement
La direction veut ainsi inciter quelques salariés à quitter l’entreprise, afin de proposer à d’autres, dont les métiers seront abandonnés, des postes libérés. Car à la différence d’un plan de départs volontaires (PDV), une RCC permet de pourvoir les postes vacants.
L’ambition des dirigeants est aussi d’accélérer le départ de « salariés, en fin de carrière, qui n’ont pas envie de se former à la digitalisation ou de changer de métier », souffle-t-on en interne. Pour favoriser ce mouvement « sans départ contraint », Carrefour a décidé d’y ajouter un plan de préretraite. Et pour éviter une hémorragie dans ses activités les plus stratégiques, la société a fixé un pourcentage maximum de départs dans chaque secteur, et a exclu de ce plan les rayons de produits frais (boulangerie, pâtisserie, fruits et légumes, poissonnerie…), sur lesquels elle rencontre des pénuries d’embauche.
Liron Ben-Shlush et Menashe Noy dans « Working Woman », de Michal Aviad. KMBO
Tournant dans la vague #metoo, l’Israélienne Michal Aviad accomplit un film d’une sécheresse et d’une médiocrité bienvenues qui enseigne, au quotidien, comment la vie d’une jeune femme peut être affectée par une conduite de prédation sexuelle montant méchamment en puissance sous les dehors d’une requête d’efficience et de complicité professionnelles.
Interprété par Liron Ben-Shlush – qu’on avait déjà pénétrée très convaincante dans Chelli (2014), d’Asaf Corman – le personnage d’Orna trouve, au début du film, un travail exceptionnel comme assistante dans une agence immobilière spécialisée dans les produits de luxe. Une aubaine, alors que son mari, Ofer, qui se lance au même moment dans la restauration à son propre compte, peine à découvrir ses marques et que la famille tire le diable par la queue.
Devant Orna parade Benny (Menashe Noy), le patron de la société immobilière qui vient de la recruter. Père de famille, mais homme de pouvoir et séducteur irrépressible, le quinquagénaire utilise une gamme de comportements assez subtile pour parvenir à ses fins. Autoritaire et serviable. Amical et prédateur. Il ne régresse que pour mieux revenir à la charge. Et fait feu de tout bois. Promotion rapide, prolongement des journées de travail, voyages à l’étranger, tête-à-tête de plus en plus fréquents, coup de main donné à l’occasion au mari dans sa carrière naissante… Autant d’éléments qui, tant en vertu de la reconnaissance que du témoignage de loyauté professionnelle qu’ils engagent, œuvrent à un approche insidieux entre le patron et son employée.
Mutisme stoïque
Bientôt appelée directrice des ventes pour la clientèle française, Orna, seul pôle de stabilité financière du foyer, résiste en silence. Le mutisme stoïque dans lequel elle s’emmure, tour à tour flattée et choquée, va l’empêcher de prédire et de freiner la montée en puissance du désir de son patron, qui le conduira à transgresser toutes les règles.
Centré sur le couple, filmé en longs plans-séquences, le film laisse en jachère, par la force des choses, les autres personnages, comme le mari ou la mère d’Orna, qui ignorent de quoi il rentre. Encore que l’aveuglement auquel est cantonné le mari, et sa réaction de machiste obtus sur le tard, puisse être aperçu comme une sorte de connivence involontaire, et donc être mis au débit du genre masculin dans son ensemble, qui sort du film en très piteux état. Working Woman installé en revanche une liaison plus subtile entre le libéralisme destructeur qui vend à l’encan le littoral du pays à de riches étrangers et l’outrage à la libre disposition de leur corps dont sont victimes les femmes.
Film israélien de Michal Aviad. Avec Liron Ben-Shlush, Menashe Noy, Oshri Cohen (1 h 33). Sur le Web : www.kmbofilms.com/working-woman