Bordeaux : les soignants du CHU appelés à une grève illimitée à partir de mardi

Bordeaux : les soignants du CHU appelés à une grève illimitée à partir de mardi

Les urgences de nuit de l’hôpital Pellegrin sont régulées la nuit depuis la fin mai 2022, faute de personnel en nombre suffisant.

Ils réclament des embauches et des augmentations de salaire, avant un été qui s’annonce « très compliqué ». Les soignants du CHU de Bordeaux, l’un des plus gros de France, sont appelés à une grève illimitée par leurs syndicats à partir du mardi 28 juin.

Citant en vrac « le point d’indice gelé », les « primes aléatoires », le « manque de recrutement », la « fermeture des services et des lits », « l’externalisation galopante », le « rappel illégal sur repos et congés », les syndicats FO, CGT et SUD-Santé demandent des embauches, alors que le manque de bras a déjà poussé la direction à filtrer l’accès aux urgences à partir de 17 heures, depuis la fin du mois de mai.

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Pour attirer de nouvelles recrues, les syndicats réclament ainsi une hausse des salaires « de 300 euros minimum » pour les personnels soignants, administratifs et techniciens.

« C’est la première fois qu’une grève illimitée est organisée l’été. On est au point de non-retour », a expliqué Alain Es Sebbar, secrétaire de la CGT de l’hôpital Pellegrin, l’un des trois établissements du CHU.

Selon Jacques Ollivier, délégué SUD-Santé pour le CHU, cet appel s’adresse à tout le personnel soignant, soit quelque 11 000 personnes, « infirmières et aides-soignantes, mais aussi 180 autres métiers, comme techniciens de laboratoire, secrétaires médicales, manipulateurs radiologistes, kinés, assistantes sociales, blanchisseurs ». Avec plus de 14 000 employés, le CHU est le premier employeur de Nouvelle-Aquitaine.

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« A ce stade, nous comptabilisons cinq préavis sur les 8 222 agents prévus au planning [mardi] matin », a précisé, lundi soir, le service de communication de l’hôpital. Même en grève, le personnel hospitalier est tenu d’assurer un service minimum.

Selon Pascal Gaubert, représentant FO au CHU, « cette grève est plutôt politique et symbolique, pour faire pression sur la direction cet été, pour voir s’ils tiennent leur promesse d’embaucher ».

600 lits fermés cet été

Pour soulager les personnels, la direction a déjà annoncé la semaine dernière que 600 lits seraient fermés cet été. « Il faut pouvoir donner des congés, trois semaines, entre juin et septembre, car on veut protéger les équipes, les professionnels qui aiment leur travail, pour ne pas qu’ils fuient l’hôpital », expliquait Stéphanie Fazi-Leblanc, directrice générale adjointe du CHU. Mais pour Alain Es Sebbar, « ce n’est pas nouveau, [les 600 lits] sont déjà fermés ».

Il faut absolument embaucher, « sinon, c’est le crash », insiste Pascal Gaubert, de FO. « Il nous manque 200 postes vacants sur le CHU, surtout chez les infirmières et les aides-soignants, et nous avons un absentéisme de 12 % en moyenne, avec aujourd’hui près de 250 personnes en arrêt. Cela fait quasiment 500 agents en moins. »

« Tout le monde est touché, pas seulement les soignants. Rien que sur les préparateurs en pharmacie, cinq partent cet été », alerte aussi Alain Es Sebbar.

Selon ces élus syndicaux, la direction a promis l’arrivée de 250 agents sortis d’école de la fin août à octobre. « Mais encore faut-il (…) qu’on arrive à les garder et pérenniser sur les postes », tempère M. Gaubert.

Le Monde avec AFP

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