Boom de l’apprentissage dans la fonction publique
L’apprentissage dans la fonction publique a explosé pendant le quinquennat d’Emmanuel Macron. Et la ministre de la transformation et de la fonction publiques, Amélie de Montchalin, devait présenter de nouvelles mesures en conseil des ministres, mercredi 24 novembre, pour accélérer le mouvement.
L’administration a longtemps été derrière le privé. « Il y avait un retard à rattraper, reconnaît-on dans l’entourage de Mme de Montchalin. Il a commencé à l’être. » Entre 2017 et 2021, le nombre d’apprentis recrutés dans les trois fonctions publiques (Etat, collectivités locales, hôpitaux) est passé de 13 000 à 24 800.
Le gouvernement a analysé les freins qui empêchaient un développement encore plus marqué. Dans un rapport remis au Parlement, il en décrit trois : l’insuffisance de moyens financiers, la difficulté à mobiliser des maîtres d’apprentissage, et les difficultés pour l’administration à gérer des contrats qui relèvent du droit privé.
Incitations financières
La ministre devait donc présenter en conseil des ministres de nouvelles incitations financières. En 2022, les limitations d’emplois des ministères seront déplafonnées pour les apprentis. Cela représente 7 000 postes à temps plein de plus. De même, toujours pour la fonction publique d’Etat, les maîtres d’apprentissage toucheront une prime de 500 euros dès le 1er janvier. L’objectif fixé par le premier ministre de recruter dans l’administration d’Etat près de 15 000 jeunes alternants sera dépassé en 2022, assure-t-on chez Mme de Montchalin. Ils n’étaient que 5 600 en 2016.
Dans les hôpitaux, une aide de 3 000 euros vient d’être instaurée pour 1 000 contrats d’apprentissage, dès lors que ceux-ci ont été signés depuis le 1er juillet. « Plus de 1 000 demandes ont déjà été déposées », dit-on de même source. Cela devrait permettre de faire passer le nombre d’alternants dans le secteur médical public de 500 en 2016 à 1 800 cette année.
Pour ce qui relève des collectivités locales, qui ont mis en place cette aide depuis 2020, escomptant 8 500 nouveaux apprentis chaque année, le processus de financement sera simplifié. C’est dorénavant le Centre national de la fonction publique territoriale qui sera l’interlocuteur unique. Pouvant mobiliser un budget de 80 millions d’euros en 2022 issu des contributions de différents acteurs, dont l’Etat pour 30 millions, il financera directement ces frais de formation.
Enfin, pour l’ensemble de l’administration, toutes les offres d’apprentissage sont dorénavant disponibles sur le site 1jeune1solution. gouv. Le contrat sera dématérialisé et, d’ici la fin de l’année prochaine, la signature électronique instituée.