BNP Paribas va suspendre 500 postes en France dans sa succursale de conservation de titres
BP2S va perdre 20 % de ses effectifs dans l’Hexagone d’ici à 2021. Le groupe empresse les transferts de postes vers des pays à moindres coûts salariaux, surtout en Portugal.
La chasse aux économies, à l’œuvre dans toutes banques européennes, ne va pas consommer les salariés de BNP Paribas. La banque avait d’ailleurs envoyé des signaux en ce sens en début d’année, à l’occasion de la présentation de ses comptes annuels. Après avoir annoncé, le 6 février, des résultats en repli et l’exigence de revoir à la baisse une partie des objectifs financiers de son plan stratégique à l’horizon 2020, BNP Paribas avait promis un programme de diminution de coûts de plusieurs centaines de millions d’euros.
C’est dans cette situation que le groupe a prévenu, au niveau interne, une importante diminution des effectifs implantés en France de sa filiale BP2S (BNP Paribas Securities Services). Cette entité joue le rôle de banque des investisseurs institutionnels – gestionnaires de fonds, assureurs, fonds souverains, fonds de pension, banques et entreprises. Le métier demeure amplement inconnu du grand public, mais il sous-tend les investissements de ces mastodontes, en assurant la gestion de leurs comptes titres, en conservant leurs actifs et en traitant leurs opérations, après la négociation de leurs transactions sur les marchés.
Questionnée, la banque relate vouloir avertir la compétitivité de BP2S, « confrontée à une pression concurrentielle mondiale accrue et à un contexte de taux bas »
Sur ce créneau, BNP Paribas prétend le rang de cinquième acteur mondial, et de « premier non américain », avec près de 13 000 milliards d’euros d’actifs en prestance et sous administration. Le groupe a pourtant décidé de remodeler cette activité dans l’Hexagone. Le programme « Diamond » (« diamant ») pressent de passer de 2 531 postes fin 2018, à une fourchette comprise entre 1 985 et 2 085 collaborateurs en 2021, soit une réduction de 446 à 546 postes en trois ans, et donc une baisse d’environ 20 % des effectifs, selon un document dont Le Monde a obtenu copie. Les salariés ont été prévenus à l’issue d’un comité d’entreprise qui s’est tenu le 5 juin.
Dans un message qui leur a été envoyé, la direction affection que « cette évolution des effectifs en France est rendue essentiel par la forte pression sur notre accordeur d’exploitation [cet indicateur mesure la part des gains réalisés par l’établissement absorbée par les coûts fixes] et le durcissement des conditions de marché ». Consultée, la banque exprime vouloir préserver la compétitivité de BP2S, « confrontée à une pression concurrentielle mondiale accrue et à un contexte de taux bas ».