Avec un taux de chômage à 7,5 %, la promesse du plein-emploi s’éloigne, sauf pour les seniors

Avec un taux de chômage à 7,5 %, la promesse du plein-emploi s’éloigne, sauf pour les seniors

La promesse du plein-emploi devient de plus en plus hypothétique, sauf – peut-être – pour une tranche d’âge : les seniors. Au dernier trimestre 2023, le nombre de chômeurs, au sens du Bureau international du travail, a augmenté de 29 000 par rapport aux trois mois précédents, se situant à 2,33 millions, selon une note diffusée, mardi 13 février, par l’Insee. Sur l’ensemble du territoire (outre-mer compris, sauf Mayotte), le taux de chômage s’établit désormais à 7,5 % de la population active, soit 0,4 point de plus comparé à la fin 2022. Cette dégradation est cependant assortie d’une bonne nouvelle : la part des personnes exerçant une activité – notamment celles qui sont en fin de carrière – se redresse un peu (+ 0,1 point, à 58,8 % chez les salariés de 55 à 64 ans).

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Les données rendues publiques mardi sont en phase avec une conjoncture économique qui s’engourdit petit à petit. Au quatrième trimestre 2023, la croissance a été complètement atone, si bien que la machine à créer des emplois a patiné. Le nombre de postes dans le secteur privé s’est même très légèrement effrité durant cette période : − 8 300 entre fin septembre et fin décembre 2023, d’après une estimation provisoire de l’Insee. Sur un an, la tendance reste cependant positive, avec des effectifs qui s’accroissent de près de 114 000, mais la progression est trois fois moins dynamique qu’en 2022 (+ 347 000).

Dans ce contexte, il n’est pas étonnant de constater que le mot d’ordre d’Emmanuel Macron sur le plein-emploi, avec un taux de chômage autour de 5 % en 2027, soit de moins en moins clamé dans les éléments de langage gouvernementaux. Symbole de ce quasi-renoncement inavoué : la notion de plein-emploi, qui évoque le dynamisme des « trente glorieuses » – de la Libération jusqu’au premier choc pétrolier de 1973-1974 –, a disparu de l’intitulé des fonctions occupées par la ministre du travail, Catherine Vautrin, alors qu’elle figurait en toutes lettres dans celui de son prédécesseur, Olivier Dussopt.

Un projet très osé, « mais atteignable »

Ce changement d’affichage ne signifie pas pour autant que l’exécutif a abandonné toute ambition. Dans le cadre du « nouveau pacte de la vie au travail » annoncé par M. Macron à la mi-avril 2023, le pouvoir en place veut parvenir « au plein-emploi des seniors ». Un objectif chiffré a même été évoqué : la proportion d’individus âgés de 60 à 64 ans et titulaires d’un poste devra s’élever à 65 % « à l’horizon 2030 », alors qu’elle n’était que de 36,2 % en 2022.

Le projet paraît très osé, car il implique d’accomplir un saut quantitatif de près de 30 points en moins d’une décennie. Pour mémoire, le gain n’avait été que de 13,3 points entre 2012 et 2022. Mais plusieurs économistes considèrent que les intentions de l’exécutif n’ont rien de saugrenu.

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