Au Sénégal, des milliers de candidatures pour 350 postes de travailleurs agricoles en Espagne

Des travailleurs agricoles dans un champ d’oliviers à Ronda, en Espagne, le 28 novembre 2015.

La frénésie a gagné tout le pays, de Saint-Louis (nord) à Kaolack (centre est), et jusqu’à Ziguinchor, en Casamance. Deux jours durant, lundi 27 et mardi 28 janvier, les bureaux d’accueil, d’orientation et de suivi ont été pris d’assaut, dès leur ouverture au petit matin, par des milliers de Sénégalais brandissant leurs CV, en quête d’un emploi en Europe.

Ces bureaux, rattachés aux quatorze agences régionales de développement, ont été chargés par l’Etat de réceptionner les candidatures dans le cadre du programme de migration circulaire renouvelé entre le Sénégal et l’Espagne. L’accord prévoit que pour 2025, 350 emplois de travailleurs agricoles en Espagne soient ouverts aux Sénégalais. Ils n’étaient que 100 en 2024.

La mesure a toutefois été victime de son succès. Pour la seule journée de lundi, 10 000 candidatures ont été déposées sur l’ensemble du territoire, selon le secrétariat d’Etat aux Sénégalais de l’extérieur chargé du dossier. Elles étaient 5 000 pour la seule ville de Dakar. Submergé, le même secrétariat a indiqué, mardi après-midi, dans un communiqué que, « pour des raisons de sécurité », les dépôts de dossiers « se poursuivront désormais à travers une plateforme numérique dédiée ».

« Grand désespoir de la jeunesse »

« Cet engouement traduit le grand désespoir de la jeunesse sénégalaise, minée par un chômage endémique », observe Abdoulaye Ngom, enseignant-chercheur en sociologie à l’université Assane-Seck de Ziguinchor. D’après l’Agence nationale de la statistique et de la démographie, le chômage atteint 20,3 % au troisième trimestre 2024, en hausse de 0,8 point par rapport à l’année précédente. Et le nouvel exécutif, installé en mars 2024, n’a pour l’instant pas instauré de mesure concrète pour endiguer le chômage, en dépit de ses promesses de « transformation systémique du pays ».

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Le programme de migration circulaire conclu avec l’Espagne en 2021, et renouvelé en août 2024 lors de la venue du premier ministre espagnol, Pedro Sanchez, à Dakar, n’a rien d’inédit. Des accords similaires ont été signés avec l’Arabie saoudite, le Koweït ainsi que la France, sous les présidences d’Abdoulaye Wade (2000-2012) puis de Macky Sall (2012-2024). Face aux nombreux morts en mer et à l’afflux de migrants sur l’archipel espagnol des Canaries – près de 47 000 personnes y ont débarqué depuis les côtes ouest-africaines en 2024 –, cet accord vise à « garantir des mouvements migratoires sûrs, ordonnés et réguliers », selon le ministère espagnol du travail.

Pour cela, encore faudrait-il que le programme cible les candidats à l’émigration clandestine. Ces 350 contrats de travailleurs agricoles en Espagne sont officiellement destinés aux citoyens sénégalais âgés de 25 à 55 ans, sans considération de diplôme ni de niveau d’étude. Il s’agit de contrats à durée déterminée de trois mois, renouvelables, pour des missions de cueillette et de conditionnement de fruits.

« Gages de retour »

« Depuis les premiers accords de migration circulaire en 2006, il n’y a jamais eu de transparence dans la méthode de sélection des travailleurs », dénonce Moustapha Fall, président de l’Association nationale des partenaires migrants, qui a son siège à Mbour, ville de départ de nombreuses pirogues. Selon lui, beaucoup de ces postes auraient été par le passé « accaparés par des militants politiques », sans préciser qui et à quelle fin.

Le secrétariat des Sénégalais de l’étranger promet que la gestion des demandes sera désormais moins opaque. « C’est d’ailleurs parce que nous avons été transparents sur l’appel à candidature qu’il y a eu un tel engouement », assure le secrétaire d’Etat Amadou Chérif Diouf. Reste que, selon le chercheur Abdoulaye Ngom, l’ambition du programme d’endiguer l’émigration clandestine est « une utopie », au regard du ratio entre les milliers de candidats au départ et le nombre « dérisoire » de postes ouverts en Espagne.

Selon le secrétariat des Sénégalais de l’extérieur, d’autres initiatives du même ordre seraient à l’étude avec la Belgique et le Japon, avec des cohortes plus importantes. « Mais pour cela, nous devons donner des gages de retour des candidats retenus, sinon on ne peut pas parler de migration circulaire », ajoute le secrétaire d’Etat, qui espère atteindre le niveau du Maroc, qui envoie chaque année près de 10 000 travailleurs agricoles en Espagne. En 2024, le taux de retour officiel des Sénégalais issus du programme était de 65 % ; en 2019, il était de 40 %.

En visite au Qatar, le 21 janvier, le ministre du travail, de l’emploi et des relations avec les institutions, Abass Fall, a en outre annoncé avoir obtenu un millier de perspectives d’emploi pour des Sénégalais dans ce pays, dans les secteurs des technologies, des sciences, de la médecine et de la logistique. L’accord date en réalité de 2014, mais il n’avait jamais été mis en œuvre. Dans l’opposition et la société civile, de nombreuses voix se sont élevées, interrogeant le bien-fondé pour le Sénégal de laisser partir des scientifiques, des médecins et des ingénieurs, alors que le pays en manque cruellement.

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Croissance : le décrochage européen par rapport aux Etats-Unis se confirme

L’une des usines de l’aciériste HKM, à Duisburg (Rhénanie-du-Nord-Westphalie), le 13 août 2024.

Le décalage est vertigineux. En 2024, l’économie américaine a crû de 2,8 %, un chiffre plus de trois fois supérieur à celui enregistré en zone euro (0,7 %) et dans l’Union européenne (0,8 %), selon les données officielles publiées des deux côtés de l’Atlantique, jeudi 30 janvier. Un fossé confirmant le décrochage du Vieux Continent observé depuis plusieurs années, et décrit avec vigueur par Mario Draghi, ancien président de la Banque centrale européenne, dans un rapport rendu en septembre 2024.

Aux Etats-Unis, la plupart des indicateurs sont au vert. En 2024, le taux de chômage reste très bas, à 4,1 %, contre 6,3 % en zone euro. L’inflation y était encore à 2,9 % en décembre 2024, chiffre jugé encore trop éloigné de l’objectif des 2 % de la Réserve fédérale (Fed). C’est notamment pour cela que son président, Jerome Powell, a décidé de laisser ses taux inchangés, à 4,2 % mercredi, après les avoir baissés d’un point fin 2024. Il n’empêche : la Fed et les Etats-Unis ont réussi à faire ce que la plupart des observateurs jugeaient quasi impossible : juguler l’inflation, qui s’était envolée jusqu’à 9,1 % en juin 2022, sans faire remonter excessivement le chômage, ni passer par la case récession. Les économistes appellent cela un atterrissage en douceur, prouesse déjà réalisée seulement au milieu des années 1990.

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Pourquoi les négociations sur les salaires sont de plus en plus compliquées dans les entreprises

« Avec le métier qu’on fait, on ne devrait pas avoir à râler », soupirent en chœur des ouvriers du bâtiment devant leur entreprise Demathieu Bard Ile-de-France, à Chevilly-Larue (Val-de-Marne). En ce glacial lundi 20 janvier, ils sont entrés en grève pour protester contre la faiblesse des augmentations proposées par leur direction dans le cadre des négociations annuelles obligatoires (NAO), + 1 % selon leurs délégués syndicaux.

Interrogée, l’entreprise a refusé de communiquer des chiffres, tout en disant veiller « à mettre en œuvre une politique salariale équitable ». « C’est un métier pénible : dans la pluie, dans le froid, on est dehors pour bosser, même quand, comme aujourd’hui, il fait 0 degré, fait valoir l’un d’eux, âgé de 40 ans. Et c’est dangereux, ajoute-t-il, en montrant sa main. Ce doigt-là, je me le suis coupé, on me l’a recollé ! Et, malgré tout, il faut encore cesser le travail pour essayer de ne pas perdre d’argent avec l’inflation ? » Elle a atteint, en décembre 2024, 1,3 % sur un an, selon l’Insee, qui prévoit 1 % en juin 2025.

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Stellantis embauche à nouveau en CDI dans ses usines

Sur la chaîne de production de l’usine Stellantis de Sochaux (Doubs), le 3 octobre 2024.

Stellantis lance 210 recrutements en CDI dans ses usines françaises. Le groupe veut maintenir et renforcer ses compétences dans les usines qui fabriquent des composants et intégrer certains intérimaires dans ses usines d’assemblage. Deux cent dix postes sur 40 000 salariés en France, ce serait un début : « Le groupe veut recruter progressivement, avec régularité. Il y aura d’autres annonces », indique un porte-parole de l’ex-PSA-Fiat-Chrysler. Chez Stellantis, contrairement à un intérimaire, « en 2024, un ouvrier a eu un 14e et un 15e mois de salaire avec l’intéressement et la participation ». C’est l’esquisse d’un changement de pied, qui fait suite au départ de Carlos Tavares.

Chargé du marché européen, Jean-Philippe Imparato résume la nouvelle approche du groupe en deux mots : « se reconnecter ». Stellantis veut améliorer ses relations avec les pouvoirs publics, les concessionnaires, les salariés et les fournisseurs.

Bureau de recherche et développement en Belgique

Le groupe a également annoncé, mercredi 29 janvier, reprendre l’intégralité des parts de la coentreprise créée en 2018 avec l’équipementier belge Punch, pour la fabrication de boîtes de vitesses pour les moteurs hybrides légers. Stellantis détenait déjà 85 % des parts. Ces boîtes de vitesses équipent aussi les modèles hybrides rechargeables. Elles sont fabriquées à Metz et à Mirafiori, près de Turin, en Italie. Le site de Metz compte 900 personnes. Stellantis reprend aussi un bureau de recherche et développement en Belgique.

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Elections aux chambres d’agriculture : une campagne sous tension, signe des fragmentations du monde agricole

 Le président de la FNSEA, Arnaud Rousseau, lors d’un meeting de campagne, à Azat-le-Ris (Haute-Vienne), le 28 janvier 2025.

Arnaud Rousseau se déplace désormais sous protection des forces de l’ordre. Pas une semaine ne passe, dit-il, sans qu’il reçoive des menaces de mort ciblées. Le président de la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA), syndicat historique, élu en 2023, concentre les critiques, les insultes et les violences verbales dans une campagne pour les chambres d’agriculture que tous les acteurs, de tous bords, s’accordent à décrire comme plus rude que jamais, plus tendue, plus violente. Plus incertaine aussi.

Quelque 2,2 millions d’agriculteurs, dont près de 400 000 chefs d’exploitation, 800 000 salariés et 807 000 retraités, sont appelés à désigner leurs représentants d’ici le 31 janvier. Et ainsi dessiner les rapports de force entre les trois principaux blocs : l’alliance FNSEA-Jeunes Agriculteurs (55 %), la Coordination rurale (21 %) et la Confédération paysanne (20 %). Avec un constat partagé : longtemps protégé par son histoire syndicale, le monde agricole n’échappe ni à la fragmentation ni à la radicalisation des opinions.

Pour son dernier meeting de campagne, mardi 28 janvier, à Azat-le-Ris (Haute-Vienne), puis à Liniers (Vienne), le patron de la FNSEA a été accueilli par une banderole de ses adversaires de la Coordination rurale, qui tiennent les chambres d’agriculture dans ces deux départements, avec un slogan simple : « Rousseau dégage ».

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Aux Restos du cœur, « on voit de plus en plus de travailleurs précaires »

Dans une antenne des Restos Du Coeur, à Grenoble, le 21 novembre 2023.

Ce jeudi 23 janvier au matin, Jean-Pierre Dupin, bénévole aux Restos du cœur, a enregistré huit nouvelles inscriptions en « à peine trois heures », à l’antenne de Beaucaire (Gard). « Ça n’arrête pas, il y a toujours plus de monde. C’est comme ça chaque semaine et les nouveaux inscrits ne manquent pas une distribution », observe le retraité, qui semble désemparé par la situation. « Parfois, ça m’empêche de dormir », ajoute-t-il.

Dans le Gard, l’association fondée par Coluche compte sur 650 bénévoles et accompagne plus de 6 000 bénéficiaires par an. Les repas distribués entre 2022 et 2023 ont augmenté de 43 % dans ce département. « Cela représente en gros 13 000 personnes aidées. Nous avons toujours reçu des familles monoparentales et des retraités, dont on sait que la situation ne va pas s’améliorer. Maintenant, on voit de plus en plus de travailleurs précaires, ceux qui travaillent, mais qui ne gagnent pas assez pour vivre, explique Alain Bourdereau, président, depuis 2022, des Restos dans le Gard. A Nîmes, par exemple, une jeune fille de 20 ans est venue s’inscrire. Elle travaillait, mais à mi-temps, payée au smic. Ça ne suffit pas pour manger et payer son loyer. »

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Ubisoft annonce la fermeture d’un studio anglais et plusieurs restructurations en Europe, 185 employés licenciés

Après San Francisco et Osaka, le géant français des jeux vidéo Ubisoft, dans une mauvaise passe financière, a annoncé, lundi 27 janvier, la fermeture de son studio à Leamington, au Royaume-Uni, et plusieurs restructurations en Europe, menant au licenciement de 185 employés.

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« Dans le cadre de nos efforts continus pour prioriser les projets et réduire les coûts afin d’assurer la stabilité à long terme d’Ubisoft, nous avons annoncé des restructurations ciblées » au sein des studios de Düsseldorf (Allemagne), de Stockholm (Suède) et d’Ubisoft Reflections (Angleterre), « ainsi que la fermeture définitive du site d’Ubisoft Leamington », a dit le groupe à l’Agence France-Presse. « Malheureusement, cela devrait affecter 185 employés » parmi les quelque 18 000 salariés que compte l’entreprise dans le monde, a ajouté Ubisoft.

Lancements de jeux en demi-teinte

Ces nouveaux licenciements s’ajoutent aux 277 postes supprimés après l’annonce en décembre de l’arrêt du jeu de tir en ligne XDefiant, faute d’avoir trouvé son public. La fin de XDefiant avait entraîné la fermeture des studios d’Ubisoft à San Francisco (Etats-Unis) et Osaka (Japon), et la « réduction progressive » de celui de Sydney (Australie).

Cette annonce intervient alors que le géant français a de nouveau reporté début janvier la sortie de son jeu-phare Assassin’s Creed Shadows, désormais prévue pour le 20 mars, ce qui l’a contraint à abaisser ses objectifs financiers pour l’année. En 2024, Ubisoft a connu plusieurs lancements de jeux en demi-teinte, comme Star Wars Outlaws dont les ventes ont été plus faibles que prévu.

Alors que l’action du groupe a baissé de plus de 40 % sur un an, Ubisoft a rapporté début janvier réfléchir à plusieurs options « stratégiques et capitalistiques » pour son avenir, alors que des rumeurs de rachat et de sortie de Bourse se font de plus en plus insistantes.

Le Monde avec AFP

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Chômage : le nombre de demandeurs d’emploi en forte hausse au quatrième trimestre 2024

Le nombre de chômeurs inscrits à France Travail en catégorie A (sans activité) a augmenté de 3,9 % au quatrième trimestre en France (hors Mayotte) et de 3,5 % sur un an. Au total, 3,138 millions de personnes sont inscrits dans cette catégorie, selon les chiffres publiés lundi 27 janvier par la direction des statistiques du ministère du travail (Dares). Il s’agit de la plus forte remontée du chômage en France (hors Mayotte) en une décennie en dehors de la crise du Covid-19.

En incluant l’activité réduite (catégories B et C), le nombre de demandeurs d’emplois s’établit à 5,495 millions. Il augmente de 1,7 % sur ce trimestre et de 1,8 % sur un an.

Pour la seule France métropolitaine, le nombre moyen de demandeurs d’emploi en catégorie A augmente de 3,9 % pour les hommes au quatrième trimestre (+ 4,2 % sur un an) et de 4,2 % pour les femmes (+ 3,2 % sur un an). Il augmente de 8,5 % pour les moins de 25 ans (+ 7 % sur un an), de 3,9 % pour ceux âgés de 25 à 49 ans (+ 3,7 % sur un an) et de 2,2 % pour ceux âgés de 50 ans ou plus (+ 2,0 % sur un an).

Sur le front du chômage de longue durée, le nombre de demandeurs d’emploi inscrits depuis un an ou plus (en catégorie A, B, C) augmente de 1,1 % (+ 1,5 % sur un an), et celui des inscrits depuis moins d’un an de 2,3 % (+ 2,1 % sur un an). L’ancienneté moyenne des demandeurs d’emploi en catégories A, B, C est de 619 jours au quatrième trimestre 2024.

Le Monde

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Budget : le nombre de fonctionnaires va finalement continuer d’augmenter

Eric Lombard, ministre de l’économie et des finances, avec Amélie de Montchalin, ministre des comptes publics, au Sénat, à Paris, le 23 janvier 2025.

Plus de trois mois après son dépôt au Parlement, le projet de budget de l’Etat a enfin été adopté, jeudi 23 janvier, par le Sénat, à une large majorité – 217 voix, contre 105. Une étape marquante pour un texte au parcours spécialement cahoteux. Il doit ensuite être remanié en commission mixte paritaire, à partir du 30 janvier, puis soumis au vote des parlementaires, au début de février.

Mais la copie issue du Sénat n’a d’ores et déjà plus grand-chose à voir avec la version initiale de Michel Barnier sur de nombreux points. C’est, en particulier, le cas en ce qui concerne le nombre de fonctionnaires, qui va finalement continuer d’augmenter.

Dans le projet de loi de finances présenté par l’ancien premier ministre en octobre 2024, le nombre d’emplois (équivalent temps plein) de l’Etat et de ses opérateurs, comme France Travail, le Centre national de la recherche scientifique (CNRS) ou France Compétences, devait très légèrement fléchir, avec une baisse de 2 201 emplois. Une diminution minime au regard du nombre total de fonctionnaires : plus de 2,4 millions. Symboliquement, elle marquait néanmoins une rupture après des années de progression continue, et concrétisait la volonté du gouvernement de réaliser des économies pour tenter de limiter le déficit public.

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Licencié pour avoir boycotté l’avion, un chercheur obtient une indemnité en justice

Le chercheur italien Gianluca Grimalda, à la frontière entre la Papouasie-Nouvelle-Guinée et l’Indonésie, le 3 novembre 2023.

Il est connu comme le premier employé licencié pour avoir boycotté l’avion. Gianluca Grimalda, un chercheur italien en psychologie sociale, avait refusé de prendre un vol pour rentrer d’une mission scientifique en Papouasie-Nouvelle-Guinée, afin de réduire ses émissions de gaz à effet de serre. A la place, il avait parcouru 28 000 kilomètres en train, cargo, ferry et voiture, un périple de soixante-douze jours à travers 16 pays, pour rejoindre la ville allemande de Kiel (Schleswig-Holstein), où il travaillait. Cette décision lui a coûté son poste à l’Institut pour l’économie mondiale (IfW).

Congédié en octobre 2023, le scientifique de 53 ans a engagé un recours en justice pour licenciement abusif. Après avoir perdu en première instance, il vient d’obtenir une « demi-victoire », se félicite-t-il. Le 10 janvier, Gianluca Grimalda et son ancien employeur ont accepté l’accord proposé par le tribunal du travail de Kiel : l’institut dédommagera le chercheur, mais sans le réembaucher, en raison d’une « incompatibilité des convictions idéologiques des parties ». Le montant exact de l’indemnité de départ n’a pas été divulgué, accord de confidentialité oblige, mais Gianluca Grimalda a annoncé d’ores et déjà qu’il en verserait une partie – 75 000 euros – à des associations écologistes.

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