Il faut « concevoir un rétribution universel d’utilité sociale »

Pierre-Hervé Gautier, directeur de la Fondation Robert-Abdesselam, propose de revoir la hiérarchie et le mode de résolution des salaires, afin de valoriser des emplois à forte utilité sociale aujourd’hui rétribués à hauteur du smic.

La France vit depuis quatre mois une action social sans équivalent. Sous le label « gilets jaunes », un véritable nombre de Français expriment leur ras-le-bol face aux impôts, au manque de pouvoir d’achat, aux difficultés de trouver un emploi… A cet effet d’injustice, se joigne un manque de considération pour une très grande partie de citoyens, qui se sentent en dehors du système économique et social et sont dépourvus de moyen pour trouver des solutions. Se sentir seul, sans possibilité de se parler ou d’agir vous rend dépendant des autres, de l’Etat, et crée un sentiment de perte pouvant entraîner la révolte.

C’est d’une « révolution » de notre rapport au travail et à la rémunération dont nous avons besoin. Pour cela, il faut rectifier la hiérarchie et le mode de résolution des salaires en prenant en compte la notion d’utilité sociale et la valeur additionnée de l’activité, afin de répondre à cette question : à quoi mon travail sert-il au sein de l’entreprise et dans la société ? Au lieu de réfléchir sur ce que mon emploi coûte ou rapporte aux actionnaires privés ou publics.

L’utilité sociale d’un métier, d’une activité, d’une personne est celle qui participe à apporter un mieux-être aux autres ; qui favorise la diffusion des savoirs et des compétences ; qui assure la protection des Français des violences de la société ; ou encore progresse et préserve la santé…

Classer les métiers

A partir de cette notion, il faut modifier les grilles de salaires afin de concorder à ceux qui ne sont pas dans la vie active classique (salaire de l’économie sociale et solidaire), alors qu’ils accomplissent des tâches ou des emplois ayant une utilité sociale. De même, on pourrait apercevoir de passer du smic au revenu d’utilité sociale (RUS) et d’établir pour tous, après expérimentation, un revenu universel d’utilité sociale avec, en contrepartie, des devoirs ou actions sociales à honorer.

D’autres réformes peuvent être remarquées : telle qu’élargir à 25 % ou 30 % des salariés la possibilité de devenir actionnaires de leur entreprise, au lieu de 5 % actuellement ; ou encore d’intégrer dans les primes versées un critère de performance liée à l’utilité sociale, comme cela se fait pour la protection de l’environnement dans certaines entreprises.

Avant cette refonte, une première étape comporterait à définir une charte de l’utilité sociale, intégrant des critères objectifs de l’utilité sociale ainsi que l’encaissement par les citoyens de la valeur ajoutée des métiers ou activités.

Plus de 1 200 personnes chassent Renault Trucks devant la justice

Le bâtiment principal de l’entreprise Renault Trucks à Venissieux, près de Lyon, le 28 avril 2015.
Le bâtiment principal de l’entreprise Renault Trucks à Venissieux, près de Lyon, le 28 avril 2015. PHILIPPE DESMAZES / AFP
Des salariés et ex-salariés sollicitent la reconnaissance de leur « préjudice d’anxiété » après l’organisation « amiante » de l’usine de construction de camions de Vénissieux.

Le conseil de prud’hommes de Lyon observe, mardi 12 mars, les sollicites de 1 208 salariés et ex-salariés de Renault Trucks qui réclament la reconnaissance de leur « préjudice d’anxiété » après le classement « amiante » du site de construction de camions de Vénissieux (Rhône). L’audience – hors normes au vu du nombre de plaignants –, a été délocalisée dans une salle polyvalente de Rillieux-la-Pape, dans la banlieue lyonnaise.

Le site de Renault Trucks (ex-RVI), immédiatement filiale de Volvo, à Vénissieux, a été reconnu « site amiante » par arrêté publié au Journal officiel à l’automne 2016, permettant ainsi aux salariés en poste jusqu’en 1996 d’avoir droit au dispositif de retraite anticipée des travailleurs de l’amiante. Cette inscription intéresse la période allant de 1964 à 1996.

« A l’époque, personne n’était averti, on divisait l’amiante à la scie. Il n’y avait aucune souhait, on utilisait des soufflettes pour nettoyer les postes de travail », témoigne le président de l’Association prévenir et réparer (APER), Jean-Paul Carret. La « prise de conscience », dit-il, a eu lieu à la fin des années 1990, « après les premiers décès ». L’APER a dénombré au moins une « vingtaine » de morts liées à l’amiante depuis 2000 et une « quarantaine » de cas convenus comme maladies professionnelles.

Epée de Damoclès                                                                                                                                                                   

Actuellement, les plaignants, principalement des retraités et quelques salariés en fin de carrière, vivent « toujours avec une épée de Damoclès ». « Ça trotte dans les têtes à chaque fois qu’ils enseignent qu’un ancien collègue est mort », dit M. Carret, qui définit que ces 1 200 dossiers étaient « une première vague », « 200 autres doivent être examinés ultérieurement ».

Contacté par l’Agence France-Presse, Renault Trucks n’a pas souhaité faire de « commentaires sur les actions de justice en cours le concernant ». Le groupe a simplement ajouté que l’entreprise « n’avait jamais affiché ses salariés à des risques connus », garantissant que « plus aucun produit amianté » n’était utilisée « dans ses processus depuis le 1er janvier 1997 ».

Le protecteur des plaignants, Me Cédric de Romanet, réclame 15 000 euros pour chacun d’eux, attendu que « les études épidémiologiques montrent, inopportunément, que le temps d’exposition est sans effet » sur le risque de déployer une maladie liée à l’amiante.

Le secrétaire de l’APER, Patrick Gérard, a pour sa part regretté que, « sur le plan pénal, la bataille n’avance pas ». « Aujourd’hui, on sait faire condamner l’entreprise, mais on n’arrive pas à faire condamner les patrons, les donneurs d’ordre », a-t-il affirmé.

 

Une femme à la tête des concours d’entrée de l’ENA

Isabel Marey-Semper, ancienne de chez L’Oréal et PSA, va mener le recrutement de la glorieuse école. Un poste qui rentre traditionnellement à de hauts fonctionnaires.

Cela ne saute pas certainement aux yeux, mais c’est un petit changement. L’Ecole nationale d’administration (ENA), qui conduit aux grands corps de la haute fonction publique, a déterminé d’appeler pour 2019 Isabel Marey-Semper, 51 ans, comme présidente de jury des concours d’entrée. L’annonce a été faite le 8 mars, journée des droits des femmes. Jusque-là, rien d’étonnant. Entre 1991 et 2018, douze femmes ont été appelées à ce poste.

Sauf que Mme Marey-Semper ne coche aucune case du chemin habituel pour l’occuper : elle a fait toute sa carrière dans le secteur privé. Chez L’Oréal jusqu’en décembre 2017, où elle était membre du comité exécutif du groupe, directrice de la communication et des affaires publiques et directrice générale de la fondation, après être passée par PSA Peugeot Citroën ou encore Saint-Gobain. Quant à la partie académique de son CV : aucune trace d’un passage par l’ENA. Mme Marey-Semper est normalienne en biologie. Après une thèse en neuro-pharmacologie, elle a eu un MBA au Collège des ingénieurs.

 « Diversifier les concours »

Son profil est donc relativement inédit pour présider au recrutement de la prestigieuse école. Les présidents des jurys de concours de l’ENA sont traditionnellement de hauts fonctionnaires. Seuls certaines universitaires ont fait restriction ces trente dernières années – ainsi qu’un journaliste, en 2000. Cette nomination, du ressort du premier ministre et du ministère de l’action et des comptes publics, doit être diffusée au Journal officiel d’ici la fin du mois.

L’information, mise en ligne sur le site Acteurs publics, a fait résister sur les réseaux sociaux. Si la ministre de l’enseignement supérieur, Frédérique Vidal, s’est réjouie, le 11 mars sur Twitter, d’un « nouveau pas en faveur de l’ouverture progressive des grands corps », certains internautes ont plutôt ri jaune.

L’information, mise en ligne sur le site Acteurs publics, a fait réagir sur les réseaux sociaux. Si la ministre de l’enseignement supérieur, Frédérique Vidal, s’est ravie, le 11 mars sur Twitter, d’un « nouveau pas en préférence de l’ouverture progressive des grands corps », certains internautes ont plutôt ri jaune.

« L’ENA forme-t-elle encore pour le service public ? », s’est questionné un géographe. « Tant qu’on y est, faisons diriger les comités de sélection universitaires par des chefs d’entreprise ! », pouvait-on lire sur le compte de Frédéric Sawicki, professeur de science politique.

Une ironie qu’écarte d’un échec de main Patrick Gérard, directeur de l’ENA, chargé de proposer des noms pour cette fonction. « Nous avons une volonté très forte de diversifier les concours, explique-t-il. Choisir une personne issue de la société civile, du monde de l’entreprise, c’est aussi une réponse à une société française qui pense que l’ENA est une caste de hauts agents qui se reproduisent entre eux, je veux nier tout cela. » Un aspect qui va dans le même sens, pour lui, que l’accès cette année d’un quatrième concours de passage destiné aux docteurs.

La principale intéressée garantit elle aussi son « profil différent ».

« Oui, je n’ai pas fait l’ENA, mais j’ai une vision de scientifique et une habitude de conduite qui pourront être utiles dans le recrutement des futurs hauts fonctionnaires », réplique Isabel Marey-Semper.

« Quitte à faire de cette attribution un symbole, un autre aurait été plus innovateur, estime pour sa part l’énarque Christophe Strassel, chargé de la Prép’ENA à Sciences Po Lille. Dénommer un chercheur, pour présenter l’exigence de voir la recherche irriguer la formation de nos élites. »

 

A l’alliance locale de Saint-Girons, « la société est transformée abondamment dure »

A l'union locale de la CGT à Saint-Girons (Ariège), le 18 février.
A l’union locale de la CGT à Saint-Girons (Ariège), le 18 février. 

Dans la sous-préfecture de l’Ariège, la CGT arrange des constances procédurières pour supporter les salariés en pénurie.

C’est une femme au visage manifesté qui a poussé la porte de l’union locale CGT de Saint-Girons, sous-préfecture de l’Ariège, ce lundi de février. Cette salariée n’est pas syndiquée, mais elle ne savait pas vers qui se tourner. Dans sa boîte, une grosse PME, des syndicats, il n’y en a pas. Une de ses amies l’a persuadée de venir prendre conseil ici où, les lundis soir, une constance juridique ouverte à tous est organisée.

La dame veut ne pas donner son nom, ni même son prénom. Dans le Couserans, ce pays aux dix-huit vallées, tout le monde se connaît et son patron aurait rapidement l’identifier. La quinquagénaire l’accuse de vouloir se dégager d’elle et de lui augmenter sa charge de travail pour la pousser à la démission. Plus de vingt ans d’ancienneté et « pas une lettre » pour se plaindre d’elle, assure-t-elle. Depuis une dizaine de jours, elle est en arrêt maladie et elle a la boule au ventre à l’idée de retourner travailler. « Je suis morte, lâche-t-elle. Je n’ai pas la force de revenir. Je sais que je ne pourrai pas faire tout ce qu’ils me demandent. »

« Souffrance au travail »

Face à elle, Jean-Marie Munoz écoute. Ce militant CGT, retraité d’EDF, est un des bénévoles qui font tourner l’union locale (UL). Devant lui, un volumineux code du travail. Pas besoin de le défaire pour savoir que, sans preuve, la partie sera pénible. « Il y a de plus en plus de punition au travail, juge-t-il. Son cas n’est pas isolé : on a ça tous les lundis. Toutes les méthodes sont bonnes pour dégraisser, y compris déstabiliser les salariés. »

Jean-Marie Munoz est la mémoire vive des lieux. Le cégétiste a participé à sa création dans les années 1970. Une grande pièce au rez-de-chaussée d’une ancienne école que la mairie, qui paye également l’électricité et l’eau, met à disposition gracieusement. Une accommodement qui n’est pas écrit mais sans cesse renouvelé depuis. Situé à un petit kilomètre du centre-ville, le local et son panneau défraîchi pourraient approximativement circuler inaperçus pour celui qui ne connaît pas Saint-Girons. Mais ici on ne vient pas par hasard. La CGT est le dernier syndicat physiquement présent dans cette commune de 6 000 habitants qui couvre un bassin de vie bien plus large.

« On en arrive à faire le travail de l’Etat, déplore François Carbou, secrétaire général de l’UL. Même l’inspection du travail nous envoie des gens… »

L’Ariège compte cinq unions locales CGT. Celle de Saint-Girons, comme ses petites sœurs, garantis plusieurs missions : elle fédère une dizaine de syndicats cégétistes des environs, joue un rôle d’animation et de développement. Elle conseille pareillement les salariés en pénurie avec leur employeur, les aide à aménager un dossier, les assiste lors d’un entretien antérieur de licenciement, et peut les conduire jusqu’aux prud’hommes. « On en arrive à faire le travail de l’Etat, déplore François Carbou, secrétaire général de l’UL. Même l’inspection du travail nous envoie des gens… »

Les professions de la finance et du conseil, un monde dur pour les femmes

Mixtes au niveau junior, ces secteurs comptent de moins en moins de femmes en haut de la hiérarchie.
Mixtes au niveau junior, ces secteurs comptent de moins en moins de femmes en haut de la hiérarchie. Milena Boniek/PhotoAlto / Photononstop / Milena Boniek/PhotoAlto/Photononstop

Dans ces espaces, grimper dans la hiérarchie s’allie pour les femmes à un parcours du combattant. Ecoles de commerce et entreprises s’inclinent sur le sujet.

 « Je connais trois femmes qui ont abandonné le métier rien que depuis le début de l’année, et aucun homme. Et je ne crois pas que ce soit un hasard », changement Marie (les prénoms des femmes ont été changés à leur demande), 30 ans, salariée d’un fonds de capital-risque à Paris, lorsqu’on l’interroge sur le fait d’être une femme dans son secteur. Une chose est sûre : dans les métiers de la finance et du conseil, les effectifs sont aujourd’hui relativement mixtes au niveau junior, mais les femmes disparaissent à mesure que l’on monte dans la hiérarchie.

Comment expliquer ce phénomène ? Certes, évoluer dans ces secteurs très concurrentiels est difficile pour tous. Mais réussir en tant que femme demande un travail d’adaptation supplémentaire et coûteux, estime la sociologue Isabel Boni-Le Goff, enseignante-chercheuse à l’université de Lausanne, qui a étudié le secteur du conseil.

Dans ce métier où le relationnel tient une part importante, notamment avec le client, le « bon expert » est à la fois compétent et capable de construire une relation intime. « Face à cette double injonction, les consultantes doivent faire un effort spécifique pour que le cadre de l’interaction soit le plus maîtrisé possible, pour neutraliser le genre. Cela passe par l’apparence physique, vestimentaire, la manière dont elles parlent et se tiennent… Au bout de cinq ans de carrière, une succession de petites épreuves quotidiennes qui s’accumulent, un poison sur la durée », déclare-t-elle.

L’avantage informel des hommes

Dans la finance, être un homme est pareillement, a priori, un bon point pour être connu légitime. « Les compétences qui adaptent sont celles dites masculines, genrées, améliorées par les hommes et un milieu bourgeois : l’aptitude à manier les chiffres, le calcul, la vitesse d’exécution, la compétitivité, l’ardeur, l’ego, une grande confiance en soi. Je ne veux pas dire que seuls les hommes ont ces traits, mais ils sont socialement construits comme masculins, donc on va considérer que les femmes y sont moins bonnes », cite Valérie Boussard, professeure de sociologie à l’université Paris-Nanterre et auteure de recherches sur les rouages de cette filière.

Un autre type d’expériences est d’ordre organisationnel. Les professionnels de ces milieux doivent fréquemment être très disponibles, tard, et être mobiles géographiquement. Ces petits freins pour les femmes sont réels au moment de la maternité. « Mais aussi imaginés, car les femmes sont a priori pensées comme moins disponibles, même quand elles le sont », précise Valérie Broussard.

Loi santé : les interrogations alentour de la fin des éclats clausus et de la Paces

Le plan de loi est examiné à partir de mardi 12 mars par la commission des affaires sociales de l’Assemblée nationale. L’objectif est de former plus de médecins.

La révolution qui s’apprête à l’entrée des études de santé est de taille. Abandon de la première année commune aux études de santé (Paces) d’un côté, cession du numerus clausus de l’autre, le nombre de places établi jusqu’ici par l’Etat pour rejoindre les études médicales, sur lequel buttent chaque année près de 80 % des 60 000 candidats… C’est pour mettre en œuvre, dès la rentrée 2020, cette promesse de campagne d’Emmanuel Macron d’en finir avec un système jugé « inefficace, injuste, et périmé » que le projet de loi « santé » a été bouclé en urgence. L’examen du texte, qui porte également sur l’organisation du système de santé, débute devant la commission des affaires sociales à l’Assemblée nationale, mardi 12 mars, avec déjà près de 1 500 amendements déposés.

Le volet employé à la réforme de la formation, qui vise à varier les profils des futurs médecins, récolte un large consensus dans le monde universitaire et médical. Mais la mise en œuvre d’un système périodique n’a rien d’évident. « Si nous sommes favorables à la fin du numerus clausus, nous ne connaissons pas les contours du système qui aura vocation à le remplacer, et beaucoup de questions se posent », s’est déjà alarmé le député communiste des Bouches-du-Rhône, Pierre Dharréville, lors de l’examen de la ministre de la santé, Agnès Buzyn, et de son homologue à l’enseignement supérieur, Frédérique Vidal, mardi 5 mars, à l’Assemblée nationale.

Une entente est en cours avec les universitaires pour installer ces éléments qui participeront en grande partie par décret.

« Mettre fin à ce système erroné est une très bonne chose, salue Pascal Roblot, doyen de la faculté de médecine et de pharmacie de Poitiers, mais il est clair que cela ne va pas être élémentaire. »

Installer 20 % de médecins en plus

Premier défi pour les facultés : aménager plus de futurs médecins. Elles pourront sitôt amener elles-mêmes leurs effectifs, en fonction des capacités des formations et des besoins de santé du territoire, « sur avis conforme de l’Agence régionale de santé », prédit le texte de loi, au « regard d’objectifs nationaux établis par l’Etat ». La ministre de la santé, Agnès Buzyn, a déjà fixé la barre haute, en rappelant une progression attendue de 20 %, alors que plus de 8 000 étudiants accèdent aujourd’hui en deuxième année de médecine.

Sur le sol, de Paris à Bordeaux en passant par Poitiers, on tempère déjà strictement l’ambition affichée de la ministre. Pas les capacités d’encadrement arrogantes, mais surtout, pas les terrains de stage pour les futurs étudiants, entend-on chez les doyens de médecine. Dès la troisième année, les études se développent pour partie à l’hôpital. « Que ce soit à l’hôpital ou en libéral, nous avons déjà de grandes difficultés pour trouver des stages, en tant qu’internes [entre la 7e et la 9e ou 11e année d’études] », souligne Antoine Reydellet, président de l’Intersyndicat national des internes, qui craint une « dégradation de la formation ».

Un problème de distribution, pas de nombre

Du côté des doyens, l’opportunité même d’une telle augmentation ne fait pas l’unanimité, alors qu’elle est régulièrement brandie dans les discours politiques comme une solution aux déserts médicaux. La députée LRM du Loiret, Stéphanie Rist, corapporteuse du projet de loi, estime ainsi que la convalescence d’une « offre » suffisante de professionnels de santé admettra de rééquilibrer les choses.

« Ce 20 % n’est absolument pas fondé », éloigne Patrice Diot, dirigeant de la faculté de médecine de Tours et président de l’Observatoire national de la démographie des professions de santé, qui appuie le risque de se regagner, dans dix ans, « dans la même situation que dans les années 1980, où l’on encourageait les préretraites des médecins, trop nombreux ». « Le problème en France, ce n’est pas le nombre, c’est la répartition sur le territoire », empêche-il.

Quels cursus pour faire médecine ?

Dorénavant, l’admission en médecine, odontologie, pharmacie et maïeutique sera inférieure à la « validation d’un parcours de formation antérieur dans l’enseignement supérieur et à la réussite à des épreuves, qui sont déterminées par décret en Conseil d’Etat », devine la loi.

Dans les universités, on aperçoit maintenant plusieurs schémas. Au premier rang desquels celui d’une première année de « portail santé », qui devrait admettre de traquer ensuite ses études dans d’autres cursus. En parallèle seraient développées des mineures santé dans d’autres licences, en biologie, droit, économie, acceptant, après deux ou trois années d’études, d’essayer sa chance pour rattraper les études médicales. Reste à expliquer les modalités de sélection, le gouvernement ayant déjà assuré qu’il devrait y avoir moins de QCM dans les épreuves et au moins un oral d’admission.

Mais les doyens de médecine plaident pour inscrire dans la loi ce « portail santé » pour maintenir une année d’études unique. Impossible de mettre en place deux années d’études en plus, comme le prévoit un cursus de licence, soutiennent-ils. Derrière cette question d’apparence technique, c’est aussi l’une des qualités peu avouables de la Paces qui apparaît au grand jour : celle d’être un système peu coûteux, avec des enseignements de masse délivrés à un grand nombre d’étudiants, notamment de manière dématérialisée.

Question de débouchés également : « Personne n’a jamais été capable de m’expliquer quels sont ces fameux métiers de la santé auxquels conduiraient des licences en santé », supporte Bruno Riou, à la tête de la faculté de médecine de Sorbonne université et de la conférence des doyens de santé d’Ile-de-France, région où quelque 5 000 étudiants auraient être concernés, d’après lui.

L’inquiétude du statu quo

« On voit bien le risque d’aboutir à une Paces-bis », accentue néanmoins Clara Bonnavion, présidente de l’Association nationale des étudiants en médecine de France, inverse au « portail ». Pour l’association, un garde-fou apparaît obligatoire pour échapper à cet écueil : immobiliser des pourcentages inévitables minimaux pour le nombre de places offertes par les différentes voies d’entrée. Le ratio de 60 % d’étudiants recrutés par le « portail », 40 % par les autres filières, présentement évoqué dans les concertations, lui semble une bonne solution.

Reste à voir s’il y aura suffisamment de candidats dans les cursus intermittents au « portail », pour garantir une équité entre les diverses voies d’accès. « Nous travaillons actuellement sur les effectifs qui auraient être absorbés dans les mineures santés, restitue Jean Sibilia, président de la conférence des doyens de médecine. Mais si on veut parvenir à personnaliser ainsi les parcours, en apportant des remises à niveau et des modules additionnels, cela ne pourra se faire sans moyens. »

 

 

Au Havre, une atmosphère « plus familiale » pour parvenir le concours de médecine

Pour varier les futurs médecins, l’université de Rouen a initié une antenne havraise qui reçoit 250 étudiants en première année commune des études de santé (Paces).

Pas un bruit dans les portées de l’amphithéâtre illuminé de l’université du Havre, hormis le craquement des ordinateurs de la centaine d’étudiants présents ce mercredi 27 février. Malgré cela sur l’estrade… personne. Seulement un écran sur lequel défile un plan de cours, et une voix qui bruissait, celle de leur professeure qui décharge son cours à Rouen, à une heure de là. « Madame Merle, moi, je ne sais pas à quoi elle ressemble », lâche en riant un étudiant.

Pas question pour autant de se dépenser : les cours magistraux relayés à distance en direct, c’est le quotidien des 250 étudiants inscrits dans l’antenne havraise de la Paces (première année commune des études de santé), décentralisée par l’université de Rouen depuis cinq ans. La grande ville de la pointe de Caux ne disposait pas jusque-là de filière conduisant à la médecine.

Alors que la mutation des études de santé, rédigée dans la loi santé dont l’examen débute en commission à l’Assemblée nationale le 12 mars, a pour objectif de varier les profils des futurs médecins, particulièrement en dispensant des cursus menant aux études médicales dans toutes les universités françaises, plusieurs d’entre elles ont déjà développé, ces dernières années, une dizaine d’antennes décentralisées dans des villes de taille plus réduite – l’université de Bordeaux à Pau, Dax (Landes), bientôt Agen, l’université de Poitiers à Angoulême, celle de Créteil à Torcy (Seine-et-Marne) et Sénart (Seine-et-Marne)… L’enjeu ? Lever les freins d’accès à ces études particulièrement sélectives – un quart des quelque 60 000 étudiants inscrits dans cette première année couperet passent le cap du concours pour rattraper les cursus de médecine, d’odontologie, de pharmacie, de maïeutique ou encore de kiné.

La fin du diesel déstabilise toute une filière

Dans l’usine Trémery-Metz (Moselle) de PSA qui est dédiée à la fabrication de moteurs et de boîtes de vitesses.
Dans l’usine Trémery-Metz (Moselle) de PSA qui est dédiée à la fabrication de moteurs et de boîtes de vitesses. JULIEN CRESP/PEUGEOT

Les sous-traitants souffrent et 15 000 emplois pourraient disparaître à court terme. Bruno Le Maire réunit constructeurs, équipementiers et syndicats à Bercy lundi.

Pour le secteur véhicule, l’heure est importante. Lundi 11 mars, Bruno Le Maire a assemblé à Bercy l’unité des acteurs de la filière automobile (constructeurs, équipementiers, syndicats), avec une demi-douzaine de présidents de région. L’enjeu : répliquer à l’augmentation de la transition actuelle du moteur thermique, et surtout du diesel, à la motorisation électrique…

La part de cette mécanisation est passée en France, entre 2012 et le début 2019, de 73 % à 35 % !

C’est qu’il y a urgence. Après le « dieselgate » de Volskwagen, qui s’est élargi ces trois dernières années à l’ensemble des constructeurs, les ventes de véhicules fonctionnant au gazole se sont effondrées au fil des annonces d’un bannissement du diesel des centres-villes. La part de cette motorisation est passée en France, entre 2012 et le début 2019, de 73 % à 35 % ! Et, en Europe, de 55 % en 2012 à 36 % en 2018… En 2020, elle pourrait tomber à 25 %, voire à 5 % en 2030, selon les prévisions du cabinet AlixPartners.

De quoi démolir l’ensemble d’une filière réduite, particulièrement en France, sur cette technologie. Pour l’instant, les fondateurs ne sont pas les plus impactés. « La baisse du diesel n’a pas de conséquences majeures sur l’emploi des usines de mécanique », indique Maxime Picat, le patron Europe de PSA. Les deux sites concernés sont ceux de Trémery (Moselle) et de la Française de mécanique à Douvrin (Pas-de-Calais). « L’entreprise est organisée pour faire face à des changements rapides dans le mix énergétique des véhicules », révèle le dirigeant. Même assurance pour l’usine de moteurs de Cléon (Seine-Maritime), de Renault.

Le renversement vers l’électrique inquiète

Par contre, la chute du diesel, qui nécessite nombre de pièces et d’équipements spécifiques (filtres à particules, par exemple), pèse sur de nombreux sous-traitants. Une cinquantaine de sociétés sont déjà fragilisées par l’évolution rapide du mix énergétique. Quelques-uns ont, d’ailleurs, déjà mis la clé sous la porte, comme le japonais Ibiden, ou sont en grandes pénuries comme deux fonderies à Ingrandes-sur-Vienne, ou Bosch, à Rodez.

Sur 38 000 emplois comptés dans la filière, 15 000 auraient décéder à court terme, selon une récente étude de l’observatoire de la sidérurgie. « Ces chiffres sonnent comme une alerte, confie Luc Chatel, le président de la Plate-forme française automobile qui représente la filière. Un tel accroissement de la chute du diesel se traduit par des baisses brutales de commandes pour un nombre croissant de fournisseurs qui se retrouvent en situation difficile. Un changement de conjoncture ne ferait qu’augmenter ce constat préoccupant. »

Uber : les prud’hommes doivent rendre leur solution sur la nomination des chauffeurs comme employés

Manifestation de chauffeurs Uber, à Paris, le 18 décembre 2015.
Manifestation de chauffeurs Uber, à Paris, le 18 décembre 2015. KENZO TRIBOUILLARD / AFP

La conclusion, attendue lundi, pourrait avoir des suites financières néfastes pour la plate-forme si les recours se multipliaient.

Le conseil de prud’hommes de Paris rend, lundi 11 mars, sa décision sur la demande de réinsertion du contrat de neuf conducteurs de VTC demandant à être reconnus comme travailleurs d’Uber. Il s’agit de la première action communautaire contre Uber, grand groupe américain de services de véhicules de transport avec chauffeur (VTC), les antérieures conclusions ayant été rendues à titre individuel, suivant le secrétaire général du Syndicat des chauffeurs privés VTC (SCPVTC), Sayah Baaroun, à la source du recours.

La fin pourrait être « historique », dit-il, et surtout avoir des suites financières néfastes pour la plate-forme si les recours se propageaient. « Nous avons déjà déposé dix nouveaux dossiers au conseil de prud’hommes et dix autres sont en préparation », met en garde Sayah Baaroun.

Jusqu’à à présent, il était pénible pour ces chauffeurs d’être convenus comme salariés et de jouir des droits sociaux correspondants (congés payés ou indemnités journalières, par exemple). La plupart des tribunaux qui ont décidé sur le sujet ont apprécié que la liberté horaire dont ces prestataires ordonnaient fasse « obstacle à une reconnaissance d’un contrat de travail ».

Terminaison de la Cour de cassation                                                   

La Cour de cassation a exclusivement ouvert la porte à de nouvelles explications de la loi en novembre, avec un procès portant sur un livreur à vélo de la plate-forme Take Eat Easy, depuis liquidée.

« L’argument déterminant, qui était de dire : “Ils sont nécessairement indépendants puisqu’ils travaillent quand ils veulent, le temps qu’ils veulent et avec qui ils veulent”, (…) est balayé par la Cour de cassation », a expliqué l’avocate des chauffeurs, Me Sylvie Topaloff lors de l’audience du 18 décembre, devant le conseil de prud’hommes de Paris. « La Cour de cassation veut (…) dire : attention, ce n’est pas la volonté des parties ou la dénomination qu’ils donnent à leur convention qui fait le statut d’indépendant ou de salarié, c’est au juge d’apprécier si les éléments caractérisant la subordination sont réunis. »

L’instance avait estimé que l’application Take Eat Easy, qui était dotée d’un système de géolocalisation permettant le suivi en temps réel du travailleur et la mise en place de sanctions, témoignait d’un « pouvoir de direction et de contrôle de l’exécution » et donc d’un « lien de subordination ».

 « Travailleurs contraints »

Me Sylvie Topaloff avoue que la situation de travail des chauffeurs Uber n’est pas précisément la même, mais elle s’applique à prouver qu’un lien de subordination existe : tarif fixé, impossibilité de connaître la destination d’une course sans l’avoir accueillie, système de notation, etc. « En réalité, ce sont des travailleurs contraints. Une construction juridique habile fait que celui qui devrait être regardé comme leur employeur s’exempte de tous les avantages (sociaux) parvenus depuis plus d’un siècle par le système français », dit-elle.

Un procès rendu le 10 novembre par la cour d’appel de Paris va dans ce sens, évaluant qu’un « faisceau suffisant d’indices » prouve l’existence d’une relation de subordination entre un prestataire Uber et la plate-forme.

Pour l’avocat d’Uber, Me Cyril Gaillard, les « vrais donneurs d’ordre », ce sont « les clients ». « Uber ne joue qu’un rôle d’intermédiaire », a-t-il dit lors de la même assistance. Pour lui, la conclusion de la Cour de cassation « n’a rien changé », car cet arrêt porte sur une attention qui présente des différences « majeures » avec l’application Uber.

MBA : se renseigner avant de se jeter dans l’aventure

Le campus d’HEC, à Jouy-en-Josas (Yvelines)
Le campus d’HEC, à Jouy-en-Josas (Yvelines)
Peu commun, et soumis à des codes anglo-saxons, l’univers des MBA est pénible d’abord pour les non-initiés. Comment se délimiter dans ce maquis de formations, actuellement proposées dans la plupart des écoles de commerce, ainsi que dans quelques écoles d’ingénieurs ? Ces cursus d’un an minimum s’envoient à des jeunes cadres avec quelques années d’expérience professionnelle, et qui veulent se poser sur l’effet « accélérateur de carrière » de ce diplôme pour progresser dans la hiérarchie, et accéder à des postes au sein de directions générales.

A l’Insead, par exemple, l’âge moyen des adhérents est de 29 ans, avec six ans d’expérience professionnelle. On trouve dans les MBA des diplômés d’écoles d’ingénieurs, de jeunes cadres issus de formations juridiques, en marketing ou en finance. Mais aussi des pharmaciens, des diplômés en sciences humaines… Détaché : procurer des bases dans tous les domaines du business, apprendre le « leadership », la stratégie. Au programme : des études de cas, des mises en situations, des exercices en équipes, de l’anglais à haute dose, des cours sur le business plan ou l’implication sociale des entreprises…

Mais aussi, selon les MBA, des leçons plus pointus : Neoma présente dans son MBA des cours sur l’IA, le big data, les marchés émergents… Skema envoie ses adhérents aux Etats-Unis ou au Brésil. Kedge propose une spécialisation en management des vins et spiritueux. Mais au-delà, le MBA est surtout une occasion, dans une carrière, de se consulter sur ses pratiques, de mieux se connaître, et de se créer un nouveau réseau.

Faire évaluer son projet

Mais ce placement lourd en temps et en argent réclame, en amont, d’être au clair avec ses objectifs. Thomas Jeanjean, directeur général adjoint de l’Essec, conseille « de demander un entretien avec les responsables des programmes pour évaluer son projet ». Les contacts avec les écoles lors de salons, le recueil d’avis auprès de cadres dirigeants sur la démarche et sur le choix du MBA sont des étapes inévitables avant d’arrêter son choix. « Il est indispensable de mener son enquête avant de signer un chèque », conseille le directeur de la communication à HEC Paris Philippe Oster. « Il faut surtout contacter des anciens élèves, qui ont fait le pari de s’arrêter, de s’endetter, de trouver un compromis avec leur vie familiale pour un MBA », développe Philippe Oster.

Il y a en France 300 programmes MBA – cette désignation n’est pas dégagée à l’approbation et aux contrôles du ministère de l’enseignement supérieur, contrairement, par exemple, au diplôme de master. Ils rassemblent des réalités très diverses. Les classements internationaux des MBA, comme celui du Financial Times, accordent une idée des formations les plus reconnues à l’international.

On y compte quelques écoles françaises – HEC, EM Lyon, Grenoble EM, l’Essec et l’Insead −, même si leurs rivales américaines se divisent la part du lion. Cette organisation, qui combine une multitude de critères, confère beaucoup de poids à la progression salariale, pondérée selon les secteurs. Autrement dit, sur le fameux « retour sur investissement » du participant. « Pour que l’investissement soit rentable, il faut espérer avoir remboursé ses frais dans les trois ans maximum après la homologation du diplôme, articule Philippe Oster, à HEC. Si tout va bien, on peut constater une évolution salariale significative six mois après la reprise du travail. »

Divulguer les approches

Pour faire son choix, propager les approches est une bonne stratégie. Pour l’administrateur de Rennes School of Business Thomas Froehlicher, « les classements se complètent : par exemple, celui du Financial Times englobe la question de la parité hommes-femmes tandis que le magazine Forbes se concentre essentiellement sur le retour sur investissement. »

D’autres expériences, comme les labels, permettent de se faire une idée. Première étape, pour les écoles françaises : l’appartenance à la Conférence des grandes écoles (CGE) – les écoles qui en sont membres remettent des diplômes visés par l’Etat. Les trois grandes accréditations internationales (le label américain AACSB, le label européen Equis, le label britannique AMBA réservé au MBA) sont plus difficiles. Les écoles qui les parviennent, au terme d’un lourd audit et de multiples rapports, répondent à des critères de qualité en termes de formation, recherche, de suivi des étudiants.

Rares sont les écoles nommées de la « triple couronne » : elles ne sont qu’une quinzaine en France. A l’Essec, Thomas Jeanjean met également en avant le label d’état EEPSIG (Etablissement d’enseignement supérieur privé d’intérêt général), qui distingue aussi le caractère non lucratif et la gestion désintéressée, ainsi que sa promesse à célébrer les missions de service public. Quinze écoles de commerce ont réussi ce label en France.

GMAT, Toeic ou Toefl : un passage obligé

Autres domaines à apprécier : la puissance du réseau des anciens, les liens confirmés avec les entreprises, le profil des participants et des enseignants, le degré d’internationalisation des promotions, la publication d’enquête sur l’insertion et les salaires des diplômés… Une recherche qui prend du temps. Une fois la formation aperçue, encore faut-il s’y faire admettre : à titre d’exemple, le MBA d’HEC recrute 17 % des candidats.

D’autres sont bien moins sélectifs. Le GMAT, test qui fait appel à des capacités en logique et en calcul, est l’un des passages obligé des actions de sélection. De même que les tests reconnaissant un niveau en anglais (Toeic ou Toefl), les lettres de motivation et d’appui. Une fois le feu vert obtenu, reste à faire le tour des banques pour décrocher un prêt.

Une façon de diminuer le coût total consiste à opter pour un Executive MBA (à temps partiel), qui agrée de garder son emploi et de suivre les cours le week-end, en fin de journée, ou sur certaines périodes balisées. Un défi personnel plus important et un procédé moins « immersif » que la formule à temps plein, mais qui permet de garder une rétribution. Un atout non insignifiante.