Après le meurtre de l’une des leurs, la colère des travailleurs sociaux

Après le meurtre de l’une des leurs, la colère des travailleurs sociaux

Audrey Adam, 36 ans, conseillère en économie sociale et familiale employée par le conseil départemental de l’Aube, était, depuis 2018, chargée des dossiers les plus délicats de personnes âgées en perte d’autonomie. C’est en allant, le 12 mai, rendre sa visite mensuelle à Jacques Javelle, ancien agriculteur de 83 ans qu’elle connaissait très bien, dans sa maison de Virey-sous-Bar, qu’elle a trouvé la mort.

Les premiers éléments de l’enquête laissent supposer qu’elle a été abattue alors qu’elle se trouvait sur le seuil de la maison de M. Javelle, d’un tir d’arme à feu tiré de l’intérieur où les gendarmes ont, ensuite, découvert le corps sans vie de l’octogénaire qui se serait, lui, donné la mort.

« C’est un séisme pour la famille d’Audrey Adam, son compagnon et leurs enfants de 9 et 4 ans, pour ses parents et pour notre collectivité tout entière, confie Philippe Pichery, président (sans étiquette) du conseil départemental de l’Aube. Rien ne laissait redouter un tel drame, surtout que les rapports de Mme Adam avec toutes les personnes dont elle assurait le suivi social, notamment ce monsieur, étaient cordiaux : il lui offrait régulièrement des œufs de ses poules ou des légumes de son jardin… Mme Adam était très appréciée de tous, c’était une personne chaleureuse et expérimentée puisque ayant déjà passé trois ans au service des tutelles pour personnes âgées », rappelle M. Pichery.

D’autres événements tragiques

Avant même que l’enquête, confiée à la section de recherches de Reims et à la brigade de recherches de Bar-sur-Aube, ait éclairci les circonstances de ce meurtre, les syndicats de travailleurs sociaux, dont le Syndicat national unitaire des assistants sociaux de la fonction publique (SNU-ASFP) ont, dès le 14 mai, exprimé leur émotion et leur colère : « C’est avec stupeur et effroi que nous avons appris le décès d’une collègue assistante sociale (…) dans l’exercice de ses fonctions », expliquent-ils dans un communiqué, déplorant notamment « l’absence de déclaration du gouvernement ». Le texte rappelle d’autres événements tragiques récents, comme le meurtre d’un éducateur spécialisé, à Nantes, en 2015, celui d’une éducatrice spécialisée, à Poitiers, en 2017, ou, le 17 février 2021, celui d’un directeur de centre d’accueil pour demandeurs d’asile, à Pau.

« S’il s’agissait d’un policier, il y aurait eu un déplacement ministériel », regrette Alexandre Lebarbey, représentant CGT

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LJD

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