Allier grossesse et job
Plusieurs femmes enceintes trouvent des gênes à poursuivre leur activité. 45 % des femmes de moins de 40 ans consultées craignent de « travailler tout en étant enceinte », pourtant des entreprises arrivent à organiser un contexte adéquat. L’Agence nationale pour l’amélioration des conditions de travail publie un guide des « bonnes pratiques » à l’intention des manageurs et des employés.
Après deux fausses couches de jeunes femmes œuvrant dans la grande distribution, le ministère du travail a missionné l’Agence nationale pour le perfectionnement des conditions de travail (Anact) en 2017, afin de conduire une enquête sur la situation des femmes enceintes dans ce secteur. Ses conclusions n’étonneront pas grand monde : l’agence pointe une « prise en compte insuffisante de lʼétat de ces salariées dans les entreprises » et ce, « au-delà du seul secteur de la grande distribution ».
Port de charges, attitude debout continuée, horaires fractionnés… autant de contraintes qui rendent le quotidien professionnel de la salariée pénible, tout en faisant planer des risques sur la grossesse. Selon un sondage réalisé en 2015 par Odoxa pour la Fondation PremUp, 45 % des femmes de moins de 40 ans interrogées craignent de « travailler tout en étant enceinte ». Du fait de la cadence de travail, l’appui du manageur et des collègues se révèle parfois limité. Des femmes enceintes auditionnées par l’Anact ont, par exemple, certifié devoir « se cacher en réserve » pour se reposer, par peur d’être mal vues.
Si la loi envisage des aménagements de postes nécessaires pour les femmes enceintes (interdiction du port de charges lourdes, mise à disposition d’un siège approprié, changement de poste si celui-ci n’est pas compatible avec la grossesse…), ces dispositions ne sont pas toujours simples à faire respecter : l’Anact donne l’exemple d’une responsable d’espace de vente qui s’est retrouvée à manier un solvant plusieurs fois par jour sans gant ou masque.
Option est difficile à mettre en œuvre
La convention collective dont elle dépendait lui admettait théoriquement de profiter de quinze minutes de pause additionnels par heure, mais elle a rencontré des difficultés à les prendre. Cette salariée a fini par s’arrêter à cinq mois de grossesse. Afin de se protéger, elles et leur bébé, beaucoup de futures mamans se voient ainsi contraintes de quitter de bonne heure leur travail. Parmi les trente-sept salariées interrogées dans le cadre de l’enquête de l’Anact, seules 10 % ont continué à travailler jusqu’à leur congé maternité, même si elles supportent une perte de rémunérations au bout de trois mois d’arrêt maladie.