Dans le Puy-de-Dôme, Les Forges de Gerzat devraient relancer la production de bouteilles d’oxygène

Dans le Puy-de-Dôme, Les Forges de Gerzat devraient relancer la production de bouteilles d’oxygène

Devant l’usine Luxfer, le 22 janvier 2020, à Gerzat, dans le Puy-de-Dôme.

Dossier emblématique de la désindustrialisation de la France, l’affaire Luxfer trouve enfin son épilogue. Vendredi 7 janvier, une solution a été trouvée pour relancer la fabrication de bouteilles d’oxygène. Réunis autour du préfet du Puy-de-Dôme, l’industriel Europlasma, les représentants de l’Etat, de Clermont-Métropole et du conseil régional d’Auvergne-Rhône-Alpes ont confirmé leurs engagements financiers, qui devraient permettre à la nouvelle société, Les Forges de Gerzat, de lancer sa production de contenants en aluminium à l’horizon 2024. Deux cents emplois directs doivent être créés.

Europlasma apportera 50 millions d’euros, dont 25 millions en fonds propres. L’Etat accordera un prêt de 15 millions d’euros et une subvention de 4,5 millions d’euros. Clermont-Métropole fera l’acquisition du foncier et construira la future usine pour un montant de 34 millions d’euros. Le conseil régional accordera de son côté 3 millions d’euros, notamment pour la formation et l’acquisition de machines.

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C’est paradoxalement la crise sanitaire qui a permis de réanimer une activité promise à une mort quasi certaine. Fabricante, entre autres, de bouteilles d’oxygène médical, la société Luxfer, installée depuis 1939 dans la commune de Gerzat, dans la banlieue nord de Clermont-Ferrand, a vu son destin basculer le 26 novembre 2018. En dépit d’une activité profitable, le groupe anglo-américain Luxfer Gas Cylinders annonce la fermeture de son usine française, la seule à fabriquer ce type de produits en Europe continentale. A la clé, 136 licenciements et une fermeture programmée au printemps 2019.

« On a eu peur que la direction détruise les machines »

Le 26 janvier 2020 commence le blocage de l’usine, qui dure cinquante-six jours. « On a eu peur que la direction détruise les machines, en particulier deux énormes presses, avant la vente du site », raconte Axel Peronczyk, jeune élu CGT au comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail. « En mars, quand la France a été confinée à cause du Covid, nous, nous avons déconfiné l’usine et nous sommes rentrés chez nous. » Mais, entre-temps, la donne avait changé. « On voyait nos bouteilles à la télé, pendant que le débat sur la souveraineté sanitaire montait à cause de la pénurie de masques. » Les politiques s’emparent de l’affaire. Dès le 19 mars, la députée PS du Puy-de-Dôme Christine Pirès-Beaune demande la nationalisation de Luxfer. Le député communiste André Chassaigne lui emboîte le pas, suivi par Jean-Luc Mélenchon (LFI), Olivier Faure (PS) et Marine Le Pen (RN).

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