Le réseau SAM facilite la mobilité de la recherche d’emploi
Dans les 250 « familles d’accueil » du réseau Solidarité Accueil Mobilité (SAM), les demandeurs d’emploi reçoivent le gîte et le couvert pour une ou deux nuits. Cette association de bénévoles, créée en 1995, a pour but d’accueillir les candidats au recrutement devant se déplacer loin de chez eux pour passer un entretien d’embauche ou un concours. « Au-delà de l’aspect financier, ce que les gens apprécient, c’est le côté convivial, le fait d’être reçus en famille dans un endroit qu’ils ne connaissent pas », fait valoir Philippe Marie, chargé du secrétariat et de la communication du réseau.
Une fois leur dossier examiné, seule une participation de dix euros est demandée, au titre des frais de gestion. L’objectif est que les frais de déplacement ne constituent plus une barrière à la recherche d’emploi. Selon Pôle emploi, la mobilité constitue le troisième frein social au retour à l’emploi, suivie de près par la précarité financière.
Pour des demandeurs d’emploi plongés dans une ville inconnue, l’accueil chez l’habitant constitue une alternative bienvenue à la nuit passée en solitaire dans une chambre d’hôtel. Avant le stress de l’entretien ou du concours, les invités profitent d’un moment de détente chez leurs hébergeurs. Afin que les candidats réussissent à se projeter dans une nouvelle région, les bénévoles partagent leur connaissance du territoire.
Une association née de rencontres
Philippe Marie en retient surtout des histoires faites de « rencontres ». Quand il a besoin occasionnellement d’un accueil sur Montbéliard (Doubs), le responsable associatif sait qu’il y a désormais des « amis », comme il appelle spontanément ses hôtes. Les lettres de remerciement s’accumulent sur son bureau. Les bénéficiaires du réseau ne tarissent pas d’éloges. Telle cette femme, qui traversait une « période de recherche d’emploi difficile » et qui affirme que l’accueil chaleureux de ses hébergeurs lui a donné « du punch pour aller à ces entretiens ». Ou encore cette participante, témoignant de « l’accueil formidable » de ses hôtes, qui l’a « aidé à décompresser le jour de [son] entretien ».
L’initiative est née d’une rencontre de cadres sur Bordeaux (Gironde), il y a vingt-cinq ans, tous passés par la case chômage et désireux de tendre, à leur tour, la main aux demandeurs d’emploi. Le réseau s’est peu à peu étendu dans plus d’une centaine de villes. Pour recruter les « familles d’accueil », l’association fonctionne principalement sur le bouche-à-oreille : « La plupart sont des gens assez âgés, qui se retrouvent avec une chambre disponible à la suite du départ de leurs enfants, indique Philippe Marie. Il s’agit aussi de personnes qui ont été aidées par le réseau, et qui participent à leur tour. » Quant au profil des personnes accueillies, « ce sont généralement des jeunes, mais cela peut aller jusqu’à 50-55 ans ».
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