Covid-19 : négociations entre le gouvernement et les partenaires sociaux sur un passe vaccinal en entreprises
Le passe sanitaire va-t-il être généralisé aux salariés dans toutes les entreprises ? C’est le menu des discussions, lundi 20 décembre, entre la ministre du travail, Elisabeth Borne, les syndicats et le patronat, alors que la France est plongée dans une cinquième vague épidémique due au Covid-19. Les discussions commencent alors que le gouvernement espère une adoption de la loi transformant le passe sanitaire en passe vaccinal par le Parlement d’ici fin janvier pour une entrée en vigueur « dans la foulée », a fait savoir dimanche le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal.
La question du passe dans les entreprises n’est ainsi pas encore tranchée. « Les représentants du patronat et des salariés et les syndicats pourront faire état de leurs propositions, de leurs doutes, de leurs critiques auprès du gouvernement puisque dès demain il y a des concertations » avec Mme Borne, a ainsi expliqué M. Attal. « Il y a ensuite une hypothèse, une possibilité, d’extension du passe à d’autres lieux de travail mais ce n’est pas aujourd’hui dans notre scenario de travail », a-t-il dit en rappelant la « discussion parlementaire » à venir.
Mais cette idée d’un passe sanitaire étendu à l’ensemble des entreprises suscite de fortes réticences chez les partenaires sociaux. Le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, a ainsi fustigé lundi matin une mesure « absurde et totalement inefficace ». « Nous y sommes opposés parce que ça correspond à une obligation vaccinale. Nous préférons (…) renforcer les gestes barrière, inciter plus à la vaccination plutôt que l’instauration de ce passe », a-t-il insisté sur Franceinfo. « Mieux vaut convaincre et inciter que contraindre », a également déclaré à l’Agence France-Presse Michel Beaugas, de Force ouvrière (FO), tandis que Cyril Chabanier (CFTC) s’est dit « assez réservé » sur cette mesure.
« Il ne faut pas que ce soit punitif »
En revanche, le patronat se montre plutôt enclin à cette généralisation. La Confédération des petites et moyennes entreprises est ainsi « plutôt favorable au passe sanitaire dans la mesure où ça permet d’éviter un confinement, ce qui est le pire du pire. Après, il y a des questions pratiques qui peuvent poser problème ». Pour l’Union des entreprises de proximité, « il faut mettre la priorité sur la continuité de l’activité. Donc si ça doit passer par un passe, pourquoi pas. Mais il ne faut pas que ce soit punitif », souligne l’organisation patronale en allusion à la pénalité de 45 000 euros pour non-vérification de passe actuellement en vigueur.
Les candidats à l’élection présidentielle commencent également à se positionner sur le sujet. Yannick Jadot s’est notamment dit opposé à un tel élargissement. « J’entends tous les responsables des entreprises dire “ça va être la galère de mettre ça en place”, donc je n’y suis pas favorable », a-t-il fait savoir lundi matin sur BFM-TV et RMC. Autre candidat, l’ex-PS Arnaud Montebourg a, lui, plaidé pour l’ouverture de négociations. « Cette question doit être posée avec les partenaires sociaux : est-ce qu’elle est praticable (…) ? Les entreprises ont-elles les moyens de le faire ? », a-t-il demandé sur LCI, en relevant qu’elle existe déjà pour un certain nombre de professions au contact du public.