Valérie Pécresse tente de s’emparer de l’économique et du social dans les Hauts-de-France
Dans les allées de l’usine Exotec, un fabricant de robots pour centres logistiques, à Croix (Nord), une voix retentit à rythme régulier : « Xavier ? Où est Xavier ? »
Pour son premier déplacement, vendredi 10 décembre, dans la région de son rival vaincu, Valérie Pécresse, la candidate du parti Les Républicains (LR) à la présidentielle, tient à montrer sa proximité avec Xavier Bertrand. Dans les allées aux murs blancs, les deux ne se quittent d’ailleurs pas d’une semelle. Au jeune fondateur de l’entreprise qui lui explique le fonctionnement de son usine, la présidente de la région Ile-de-France demande, sourire aux lèvres : « Pourquoi avez-vous choisi le Nord ? Parce qu’il y a un bon président de région ? »
Vendredi, Mme Pécresse est venue bien sûr afficher l’unité de sa famille politique, laquelle s’est mise en ordre de bataille derrière elle pour l’instant. A droite, on ne saurait assez le répéter, les querelles qui ont fait la joie des adversaires en 2017 sont derrière le parti.
Ses premiers déplacements, Valérie Pécresse les a d’ailleurs consacrés à des visites aux candidats malheureux, voués à constituer la « fameuse équipe de France » qu’elle doit diriger. Le député Eric Ciotti à Nice et à Saint-Martin-Vésubie (Alpes-Martimes) lundi, l’hôpital Lariboisière à Paris avec le maire de La Garenne-Colombes Philippe Juvin mardi, et la Savoie avec l’ancien commissaire européen Michel Barnier jeudi.
Réconcilier « le capital et le travail »
Mais ce n’est pas tout. Vendredi, la championne de la droite pour le scrutin présidentiel de 2022 est aussi venue parler de « réindustrialisation ». L’usine de l’entreprise de robotique Exotec, aux produits à haute valeur technologique ajoutée, est un symbole du « made in France » ; elle exporte aux quatre coins de la planète. C’est aussi l’image d’une région sinistrée économiquement mais qui tente de se relever.
Après le fort accent mis sur la sécurité lors du déplacement de lundi avec Eric Ciotti, Valérie Pécresse rappelle donc vendredi que les questions économiques, l’industrie et le social sont aussi au cœur de son projet. En s’affichant aussi complice avec Xavier Bertrand, elle cherche à montrer qu’elle marche sur ses deux jambes, comme le veut l’expression consacrée à droite : la régalienne et l’économique et sociale.
« L’objectif de ma visite était de montrer que l’industrie traditionnelle a un avenir », a-t-elle expliqué à l’issue de sa déambulation. Et d’ajouter : « Je pense que le progrès technologique n’est pas antagoniste du progrès social. » Mme Pécresse, qui salue l’association des salariés d’Exotec au capital de l’entreprise, a indiqué, vendredi, vouloir porter dans son projet « une société où il y a une vraie réconciliation entre le capital et le travail ».
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