Salaires dans la fonction publique : trois syndicats rompent les discussions avec le gouvernement

Salaires dans la fonction publique : trois syndicats rompent les discussions avec le gouvernement

« Les médailles et les mercis ne paient pas les loyers. » C’est sur ce constat désabusé que Solidaires et deux autres syndicats de la fonction publique, la CGT et la FSU, ont claqué la porte de la réunion sur les salaires que la ministre de la transformation et de la fonction publiques, Amélie de Montchalin, tenait jeudi 9 décembre.

Le point d’achoppement est encore et toujours la réévaluation générale et immédiate du point d’indice, ce qui reviendrait concrètement à augmenter tous les fonctionnaires. Tous les syndicats le demandent, rappelant la mobilisation de la fonction publique pendant la crise sanitaire. Mais Mme de Montchalin leur a expliqué qu’à ses yeux « toutes les conditions ne semblent pas aujourd’hui réunies » pour une telle mesure. D’une part, parce que « la situation économique reste incertaine » ; d’autre part, parce que cela nécessite « une consultation préalable de l’ensemble des employeurs publics ».

La ministre a fait la promotion des mesures annoncées ces derniers mois. Ainsi, les agents de catégorie C, qui sont 1,2 million, bénéficieront d’une revalorisation, de sorte qu’aucun d’entre eux ne soit rémunéré sous le smic. Elle a évoqué le Ségur et l’augmentation des salaires des personnels de santé. Elle a rappelé que les agents dont le traitement était inférieur à 2 000 euros toucheraient « l’indemnité inflation » de 100 euros. Elle a enfin promis qu’après la revalorisation des salaires les moins élevés en octobre, du fait de la hausse de l’inflation, une nouvelle mesure serait décidée dans les jours qui viennent.

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Le mécanisme de rémunération des fonctionnaires

Mais, a précisé la ministre, « le temps n’est plus aux ajustements techniques d’un système à bout de souffle ». Et elle a assuré que la conférence sur les perspectives salariales se poursuivrait. Ce cycle de discussions avec les syndicats, lancé le 19 septembre – et qui doit s’achever en février –, a pour vocation de réfléchir aux dysfonctionnements du mécanisme de rémunération des fonctionnaires. Une fois « le diagnostic partagé » posé, la ministre a estimé qu’il faudrait « aller plus vite et plus loin » en ouvrant « une négociation » salariale. Quand ? En 2022, après l’élection présidentielle.

Pas de quoi satisfaire les représentants des agents. La CGT, la FSU et Solidaires ont annoncé, après avoir quitté la réunion de jeudi, « l’arrêt de leur participation au cycle de la conférence salariale ». Evénement, soulignent-ils, « dont la légitimité se trouve bien compromise par l’absence de participation d’organisations représentant une majorité des personnels ». Force ouvrière avait déjà annoncé son départ le 16 novembre.

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LJD

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