Fibre optique : plus de 1 800 emplois menacés chez Scopelec, sous-traitant d’Orange
La rumeur courait depuis plusieurs semaines, coïncidant avec l’installation du siège social de Scopelec dans l’Abbaye-école de Sorèze, magnifique demeure nichée dans la campagne tarnaise au sud-est de Toulouse. Selon la Confédération générale des sociétés coopératives et participatives (CG SCOP), Scopelec serait « menacé par Orange du non-renouvellement d’un marché d’exploitation et de maintenance des réseaux télécoms à hauteur de 150 millions d’euros annuels », sur un chiffre d’affaires total de 463,9 millions en 2020.
Près de 1 900 emplois seraient menacés, dont 600 en Nouvelle-Aquitaine, 500 en Occitanie et 300 en Bourgogne-Franche-Comté. Cette décision est « incompréhensible et injustifiable », estime Jacques Landriot, président de la CG SCOP, qui affirme avoir « prévenu les présidents des régions concernés ainsi que le premier ministre, [Jean Castex] » « Orange, |lui], ne nous répond plus depuis quinze jours », alors que la période est marquée par l’annonce, le 24 novembre, du départ du PDG de l’opérateur, Stéphane Richard.
Scopelec est la plus importante SCOP de France avec 3 800 salariés, lesquels détiennent 74,8 % du capital. L’entreprise est sous-traitante de l’opérateur historique depuis sa création, en 1973, principalement dans des infrastructures et technologies de télécommunication. Elle a notamment rendu plus de 2 millions de prises avec la technologie de la fibre optique raccordables pour le compte de ses donneurs d’ordre, depuis 2014.
Recours de plus en plus important à la sous-traitance
Orange lance, tous les trois ans, de nouveaux appels d’offres sur ses marchés. Jusqu’ici, l’opérateur a régulièrement renouvelé sa confiance à Scopelec. Mais cette dernière est en passe de perdre deux des trois lots qu’elle détenait, les plus importants, à l’occasion du prochain renouvellement prévu au printemps 2022. Thomas Foppiani, le président du directoire de l’entreprise, n’a pas souhaité réagir à ce stade, précisant être encore « en discussions avec Orange », notamment autour de la troisième partie du marché, elle aussi menacée.
Le secteur des télécommunications est marqué par le recours, de plus en plus important, à la sous-traitance auprès d’autoentrepreneurs et de travailleurs détachés, notamment dans le cadre du déploiement de la fibre optique en France. Et ce, alors qu’Orange a présenté, en 2019, un plan stratégique, baptisé « Engage 2025 », censé « favoriser les conditions d’une transformation durable et responsable ».
« Logiques comptables »
Dans un courrier adressé, vendredi 3 décembre, à la direction d’Orange, la présidente PS de l’Occitanie, Carole Delga, dénonce « les logiques comptables qui motivent aujourd’hui [leur] projet en choisissant un nouveau prestataire [situé] au Luxembourg ». L’élue y défend le modèle social de Scopelec, « dans un secteur très concurrentiel, où se développent l’auto-entreprenariat et le travail détaché ».
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