Le « conseil en transition » attire les jeunes diplômés des grandes écoles

Le « conseil en transition » attire les jeunes diplômés des grandes écoles

Devenir consultante n’était pas forcément sa vocation au départ. En sortant de Grenoble Ecole de management, Jeanne Sié, 28 ans, se voyait faire carrière comme responsable RSE (responsabilité sociétale des entreprises). « Mais ce type de poste est difficilement accessible pour un jeune diplômé », regrette-t-elle. C’est ce qui l’a poussée à postuler au département « climate change and sustainability » d’EY & Associés (ex-Ernst & Young). « Le conseil en transition est un métier intéressant qui me permet d’acquérir un vernis en développement durable en me frottant à une multitude d’entreprises et de projets », souligne-t-elle.

Longtemps marginal, le secteur est aujourd’hui en plein développement. « Auparavant, la plupart des entreprises se moquaient des enjeux environnementaux et sociaux », analyse Yves Rannou, professeur de finance à l’ESC Clermont Business School. « Mais l’opinion publique y étant de plus en plus sensible et les législations françaises et européennes de plus en plus dures en la matière, elles n’ont plus le choix désormais que de s’en préoccuper. »

Depuis 2017, toutes les organisations de plus de 500 salariés ont ainsi l’obligation de publier une déclaration extra-financière, ce qui les oblige à adapter leur organisation et à sensibiliser leurs équipes. Une aubaine pour les cabinets de conseil. Décarbonation par-ci, transition sociétale par-là… Tous les poids lourds du secteur investissent le champ du développement durable.

« Contribuer à changer le modèle »

Certains ont senti le vent venir depuis longtemps. Ernst & Young a ainsi créé un département spécifique, il y a vingt-cinq ans. « Quand j’ai rejoint le cabinet en 2002, nous étions à peine 10 dans l’équipe », sourit Alexis Gazzo, associé et responsable du département. L’activité était alors non seulement petite mais aussi considérée comme secondaire pour le groupe. Aujourd’hui, elle mobilise un effectif de 130 personnes en France et 1 400 dans le monde.

« Le développement durable est devenu un sujet stratégique non seulement en termes de business mais aussi en termes de recrutement », souligne Laurent De Cock, DRH d’Accenture France et Benelux. « Les jeunes d’aujourd’hui cherchent certes à se développer mais pas n’importe comment ni à n’importe quel prix. Ils veulent avoir un impact sur la planète et sur la société », assure le DRH.

C’est le cas de Baptiste Pécresse, diplômé de l’école de commerce londonienne CASS et titulaire d’un master de management à l’ESCP Business School de Paris. « J’ai toujours voulu travailler dans les affaires », témoigne le jeune homme de 25 ans. Il s’est rendu compte assez vite que faire du business ne lui suffirait pas. « J’avais besoin de contribuer à changer le modèle tel qu’il était conçu et de participer à la société de demain. »

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LJD

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