Force ouvrière claque la porte des discussions sur la rémunération des fonctionnaires
La campagne présidentielle s’invite dans les discussions ouvertes par le gouvernement avec les syndicats sur la rémunération des fonctionnaires. Mardi 16 novembre, Force ouvrière-Fonction publique a annoncé qu’elle mettait « un point d’arrêt » à sa participation à la conférence sur les perspectives salariales. Pour justifier son retrait, le syndicat évoque « des discussions stériles qui s’apparentent à la préparation du programme électoral du candidat Emmanuel Macron » à la présidentielle.
Annoncée en juillet, la conférence a débuté formellement fin octobre. Quatre thèmes sont prévus : l’égalité professionnelle entre femmes et hommes, l’équité de rémunération entre les métiers et les filières, l’attractivité et le système de carrières, les contractuels. Elle doit s’achever en février sur un état des lieux et des propositions.
Le 16 novembre également, trois autres organisations (CGT, FSU, Solidaires) ont écrit à la ministre de la transformation et de la fonction publiques, Amélie de Montchalin, pour la prévenir qu’elles n’avaient « nullement l’intention de servir de caution à une conférence qui pourrait être exploitée à des fins politiques et partisanes ».
Priorité : les moins bien payés
Le point d’achoppement est, sur le fond, toujours le même : les syndicats veulent le dégel du point d’indice, c’est-à-dire une revalorisation générale. C’est le cas de Force ouvrière, qui demande l’ouverture de négociations salariales. La CGT, FSU et Solidaires quitteront la conférence sans « une réponse claire et rapide » de Mme de Montchalin sur ce point.
La position du gouvernement est pourtant constante et assumée depuis 2017 : pas d’augmentation générale des salaires, mais des mesures ciblées. Le projet de budget 2022 prévoit d’ailleurs 250 millions d’euros pour revaloriser les agents de catégorie C.
Après ? L’entourage de la ministre ne ferme aucune porte, rappelant qu’une réunion sur les salaires est prévue en décembre et que la conférence a vocation à aborder tous les sujets. La priorité de 2022, ce sont les moins bien payés. « Quel doit être le focus des années suivantes ? Quels seront les meilleurs outils ? », s’interroge-t-on de même source, en précisant : « Les paramètres macroéconomiques, comme l’inflation, peuvent changer. Nous ne sommes pas des dogmatiques. On ne s’enferme pas dans un “ça, jamais”. »
Quoi qu’il en soit, le gouvernement s’étonne que les syndicats s’en aillent avant que ces questions ne soient abordées, et promet que la conférence ira à son terme. Selon un proche de la ministre, les propositions qui en sortiront ne seront « pas le programme d’Emmanuel Macron, mais un élément du débat public ».