La crise du Covid-19, une opportunité pour l’économie française ?
« La stratégie du “quoi qu’il en coûte”, couplée aux 100 milliards du plan de relance […] nous a permis non seulement de résister à la crise, mais de rebondir plus fort aujourd’hui », assurait Emmanuel Macron lors de son allocution télévisée du 9 novembre. Dans l’étude qu’ils publient mardi 16 novembre, les économistes de l’Institut des politiques publiques (IPP), un organisme de recherche indépendant, partagent le constat d’une « rapidité impressionnante de la sortie de crise, malgré un choc énorme » dû à la pandémie, comme le résume Antoine Bozio, le directeur de l’IPP. Ni le mur de faillites ni les vagues de licenciements un temps redoutés n’ont marqué la sortie de crise.
L’explication de ces bonnes nouvelles reste toutefois complexe. « Ce qui est sûr, c’est que sans les mesures de soutien et de relance du gouvernement, la sortie de crise aurait été repoussée de plus d’un an », indique M. Bozio. Il aurait alors fallu plus de cinq trimestres supplémentaires à la France pour retrouver le niveau de PIB d’avant-crise, que l’économie vient d’atteindre au troisième trimestre 2021. Les chercheurs ne sont toutefois pas en mesure de préciser si le gouvernement en a fait trop ou pas assez, ou ce qui se serait passé s’il avait calibré autrement ses dispositifs.
En revanche, la dette aurait davantage augmenté en pourcentage du PIB sans ces soutiens. « On aurait eu une explosion de la dette à 126 % du PIB, contre 115 % aujourd’hui. A l’heure où l’on débat d’un assainissement des finances publiques, il ne faut pas oublier que le choix de recourir à des mesures exceptionnelles pour limiter, in fine, le ratio d’endettement, était rationnel », estime M. Bozio. De même, l’utilisation massive du chômage partiel se révèle finalement moins coûteuse qu’une stratégie où le gouvernement aurait décidé de laisser augmenter le chômage, note l’étude.
PIB en hausse
Pour la suite, les modèles des économistes se veulent également optimistes. « Une fois retirés les dispositifs d’aide, le dynamisme de l’économie fait qu’il est fort probable que les emplois créés demeurent », estime M. Bozio. Le taux d’emploi (le nombre d’actifs rapporté à la population en âge de travailler) est aujourd’hui supérieur à celui d’avant-crise, et même à celui des deux précédents quinquennats de Nicolas Sarkozy et François Hollande. Et la croissance moyenne du PIB devrait accélérer : de 1,2 % par an entre 2009 et 2017, elle devrait augmenter à 1,35 % entre 2017 et 2025. Il n’y a donc pour le moment pas de signes de croissance plus faible, contrairement à ce qui s’était passé au sortir de la crise financière de 2008, relèvent les auteurs.
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