La CGT relance sa campagne en faveur de la semaine des trente-deux heures

La CGT relance sa campagne en faveur de la semaine des trente-deux heures

Philippe Martinez prend son bâton de pèlerin pour porter une revendication qui lui est chère : ramener de trente-cinq à trente-deux heures la durée hebdomadaire du travail. Lors d’une conférence de presse, le secrétaire général de la CGT a annoncé, jeudi 14 octobre, que son syndicat va engager une opération de communication en faveur de ce changement de la législation. « Notre ambition est d’avoir une vraie mesure pour régler en très grande partie la question de ceux qui n’ont pas de boulot », a-t-il déclaré. D’après lui, si cette proposition était mise en œuvre, elle permettrait de créer « en gros, (…) plus de deux millions d’emplois », dans le public et dans le privé.

A travers cette démarche, la confédération de Montreuil (Seine-Saint-Denis) relance, en réalité, une action de sensibilisation engagée en 2016, peu de temps après que M. Martinez « a pris la tête de l’organisation », comme l’a rappelé Baptiste Talbot, le « pilote de la campagne ». La direction de la CGT considère que la semaine de trente-deux heures est une piste « qui gagne du terrain », comme l’illustre l’actualité au-delà de nos frontières. En Allemagne, le syndicat IG Metall suggère de l’appliquer pour éviter les licenciements. De son côté, le gouvernement espagnol a décidé d’expérimenter cette solution dans 200 entreprises, en maintenant la rémunération des personnels. « On n’est pas la CGT, toute seule, avec ses idées farfelues », a ironisé M. Martinez.

Pour le leader cégétiste, « il faut une loi » qui inscrive les trente-deux heures comme « référence ». « Ça ne veut pas dire que ça s’applique partout de la même façon », a-t-il précisé, en insistant sur le fait que le sujet doit être discuté au sein des entreprises avec les salariés, car ils sont bien placés pour définir les rythmes horaires les plus adaptés. Dans son esprit, l’abaissement de la durée légale du travail implique de payer les personnels au même niveau et d’obliger les employeurs à embaucher, faute de quoi le dispositif engendrera de la « désorganisation ». Une allusion aux hôpitaux, où le passage aux trente-cinq heures, il y a une vingtaine d’années, a déstabilisé les équipes, avec des situations de sous-effectifs.

Le gouvernement désapprouve

Au passage, M. Martinez a critiqué « le président de la République, les ministres, le Medef », qui martèlent le discours selon lequel « les Français seraient des feignants parce qu’ils ne travaillent pas assez ». Les statistiques officielles montrent qu’il n’en est rien, a-t-il enchaîné, puisque les salariés « à temps plein » accomplissent bien plus que trente-cinq heures par semaine. En outre, « la France est un des pays au monde où le niveau de productivité est le plus haut », ce qui n’est pas sans causer des problèmes : multiplication des « burn out » et des « maladies professionnelles », « pénibilité » accrue de certaines tâches…

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LJD

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