Fin de grève victorieuse pour les salariés du nettoyage de l’hôtel Ibis Batignolles

Fin de grève victorieuse pour les salariés du nettoyage de l’hôtel Ibis Batignolles

Manifestation des femmes de chambre de l’Ibis Batignolles, le 17 octobre 2019.

« C’est la joie ! » Après vingt-deux mois de lutte – dont huit de grève et quatorze mois d’activité partielle –, la « victoire » est au rendez-vous pour Sylvie Kimissa, femme de chambre à l’hôtel Ibis Batignolles de Paris, et dix-neuf de ses collègues. Un protocole d’accord, qui sera finalisé mardi 25 mai, a été négocié entre la CGT des hôtels de prestige et économiques (CGT-HPE), AccorInvest, la foncière immobilière d’Accor, et STN, le sous-traitant du nettoyage employeur des salariés. Selon la CGT-HPE, la direction régionale de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités (Dreets, anciennement Direccte), également signataire, avait mis en place en février une médiation à la demande du syndicat.

Le blocage des discussions était complet depuis que ces personnels – dix-sept femmes de chambre, deux gouvernantes et un équipier – s’étaient mis en grève le 17 juillet 2019, dénonçant l’inégalité de traitement entre eux, employés par le sous-traitant du nettoyage STN, et les salariés de l’hôtel. « On avait un plan A, l’intégration dans l’hôtel, et un plan B pour l’amélioration de nos conditions de travail, explique Mme Kamissa. On n’a pas obtenu le plan A parce qu’il y a un plan de licenciement à l’hôtel. Alors on a utilisé le B. » AccorInvest compte supprimer plus de 700 postes en France. Elle devrait cosigner l’accord. Sollicitée, elle n’a pas pu être jointe.

Selon la CGT-HPE, les avancées obtenues comprennent notamment des revalorisations salariales de 250 à 500 euros par le biais d’une prime de panier de 7,30 euros

Selon la CGT-HPE, les avancées obtenues comprennent notamment des revalorisations salariales de 250 à 500 euros par le biais d’une prime de panier de 7,30 euros – comme pour les salariés de l’hôtel –, d’une augmentation des qualifications qui jusqu’à présent stagnaient, le passage de sept personnes à temps complet, etc.

En outre, la cadence de travail dite « indicative » de 3,5 chambres nettoyées par heure passe à 3 chambres. Deux contrats à durée déterminée qui avaient été « rompus illégalement pendant la grève » sont réintégrés, et la mutation de 10 personnes « en restriction médicale » est annulée.

« Accor ne voulait pas rater la reprise de l’activité »

« Nos contrats ont une clause de mobilité, qui peut être actionnée en cas de baisse d’activité à l’Ibis, précise Mme Kamissa. Mais, à l’hôtel, elle était utilisée dès qu’on avait une restriction médicale, ce qui est illégal, au lieu de placer la salariée sur un poste adapté. C’était comme une punition. » Sur plusieurs points, ajoute-t-elle, « la Dreets a fait un rappel à la loi à l’employeur ».

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