Covid-19 : les sept (r)évolutions déclenchées par l’urgence économique

Jamais, depuis la seconde guerre mondiale, nos pays n’avaient essuyé un choc conjoncturel d’une telle violence. Un an après le premier confinement (qui s’est étiré du 17 mars au 11 mai 2020) et l’instauration des restrictions sanitaires, lesquelles se sont traduites par un effondrement de l’activité au printemps 2020, l’économie est toujours en convalescence. « C’est la première crise née non des dysfonctionnements de l’économie ou de la finance, mais de la volonté de sauver des vies », souligne François Villeroy de Galhau, le gouverneur de la Banque de France, dans son livre paru le 17 février (Retrouver confiance en l’économie, éd. Odile Jacob).
Pour faire face, la France et ses voisins européens ont dépensé comme jamais auparavant, en vue de soutenir les ménages et les entreprises, faisant temporairement fi des règles budgétaires. Surtout : la pandémie de Covid-19, dont l’issue est encore incertaine, a agi comme un révélateur. Elle a marqué le grand retour de l’Etat. En outre, elle a fait prendre conscience aux Européens de leur trop grande dépendance à l’égard des chaînes de production chinoises, et de la nécessité d’être plus solidaires afin de bâtir une croissance plus verte, limitant le creusement des inégalités. Retour sur ces bouleversements qui, depuis douze mois, transforment nos économies.
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Des mesures d’urgence rapides et massives
En même temps que l’annonce du « grand confinement », en mars 2020, le gouvernement français a, comme ses homologues européens, mis en place un arsenal de mesures d’urgence destinées à aider les entreprises à surmonter le choc et à éviter une explosion du chômage. Elles ont reposé sur plusieurs leviers, tels que la prise en charge des salaires par le truchement du dispositif d’activité partielle, le report des échéances sociales et fiscales et le fonds de solidarité pour les indépendants. Au 3 mars 2021, celui-ci avait distribué plus de 17 milliards d’euros à près de 2 millions d’entreprises.
A ce fonds sont venus s’ajouter les prêts garantis par l’Etat (PGE), qui ont permis aux entreprises de maintenir leur trésorerie à flot, alors que leur chiffre d’affaires était sensiblement rogné, voire nul. Plus de 650 000 d’entre elles, dont des TPE et PME pour les trois quarts, ont obtenu un PGE pour plus de 132 milliards d’euros au total. Des initiatives plus ciblées ou ponctuelles ont également été mises en œuvre, comme des « chèques » pour favoriser la transformation numérique des entreprises ou des commerces fermés.
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